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Enfilez vos écouteurs et décelons ensemble les limites du condamnable à travers les 7 grands péchés capitaux qui jouent avec les mœurs et évoluent à travers le temps.

La Luxure ou « Luxuria » en latin met en lumière une pratique sexuelle incontrôlée, sans vocation procréative. Voilà une définition bien rude pour ce péché qui s’enveloppe pourtant de passion, de découverte ou encore de liberté dans l’imaginaire collectif. Quand on regarde de plus près la définition de la luxure, on trouve aussi des proverbes comme “La luxure n’égare pas les gens, les gens s’égarent eux-mêmes.”

Mais qu’entendons-nous par égarement ? En questionnant différentes personnes autour de moi, j’ai rapidement fait la rencontre du phénomène du Chemsex. Issu de l’anglais, il s’agit de la contraction du mot “chemicals” (produits chimiques) et du mot “sex”. Ce presque nouveau mot induit une consommation de drogue pendant les rapports sexuels.

De prime abord, une expérience sensorielle, décomplexante et initiatrice d’une meilleure connaissance de ses désirs. Vecteur de rencontre et d’idéologie sur nos libertés, le Chemsex se répand du jeudi au dimanche, et puis parfois du mardi au vendredi, jusqu’à devenir un job à temps plein, une responsabilité à assumer, un besoin insoutenable de trouver son plan, sa substance de choix et son lieu de consommation.

Aujourd’hui, on considère qu’un à deux hommes gays sur 10 sont concernés par ces pratiques. Le phénomène se veut être majoritairement communautaire, esseulé, mal compris et souvent couvert de honte et de mensonges pour ne pas bousculer l’autre.

Loïc voit bien de quelle solitude je parle. Elle a d’ailleurs posé ses bagages plusieurs années auprès de lui, jusqu’à parvenir à presque complètement le détruire. Survivant et conscient des dangers de cette pratique, il partage aujourd’hui son histoire.

Vous écoutez Péché, épisode 7, la luxure.

Épisode écrit et réalisé par Daphné Vuillet.

Le mixage et la composition musicale c'est Gianni Colucci.

Pour suivre les aventures de Loïc, c’est juste ici.

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Saint Thomas d'Aquin a dit « Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur. »

La gourmandise est pourtant un péché fondamentalement associé à l’abus de nourriture, à une forme avancée de perte de contrôle face à ses désirs gustatifs. Mais à côté de cette définition, on trouve un autre sens qui est celui de l’addiction. Provenant du latin « ad-dicere », ce nom était notamment attribué aux esclaves sous la civilisation romaine. Finalement dénué d’humanité, seulement dépendant.

Aujourd’hui sur Péché, on a décidé de regarder cette facette-là, celle qui nous soumet à une forme d’impuissance totale face à un objet de désir profond, à une projection de bonheur extrême qui n’arrive jamais ou à un système plus grand que soi qui bloque et force à faire des choix.

Depuis toujours, l’or attire et envoûte les hommes qui s’en approchent. Ainsi, Péché est allé à la rencontre de Simon Panay, le réalisateur du documentaire « Si tu es un Homme » qui a très tôt lié son destin à celui du Burkina Faso. Il faut savoir que l’économie burkinabè est à 90% informelle, le commerce de l’or est une de ses principales ressources.

Quelles en sont alors les conséquences sur ces êtres-humains qui se retrouvent dépassés et soumis à un système de souffrance et d’addiction. Seul dans les profondeurs de la terre, à la recherche d’un rêve déchu, d’un goût de vie gâchée par le mercure, à la poursuite d’un fillon doré qui s’amuse des hommes plus qu’il ne les rend heureux.

Vous écoutez Péché, épisode 6, la gourmandise.

Épisode réalisé par Daphné Vuillet.

Le mixage et la composition musicale c'est Gianni Colucci.

Pour découvrir le documentaire de Simon Panay c’est juste ici.

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Selon Arthur Schopenhauer, « l’orgueil est la conviction déjà fermement acquise de notre propre haute valeur sous tous rapports. » L’orgueil, en latin « superbia », peut être assimilé à une survalorisation de ses actes ou de ses pensées. Évidemment ici, on aime étudier de près les limites des péchés, car si de façon macro, la religion chrétienne condamne ce comportement, que ce passe-t-il dans la vie de tous les jours ?

Lorsque vous êtes en cours de négociation pour votre salaire, lorsque vous jurez en entretien d’embauche être déterminé et créatif, capable d’une adaptation digne des plus beaux caméléons ou encore en team building, lorsque les délicieuses injonctions sociales nous poussent à vouloir participer à une activité de groupe pour gagner un sourire du manager. Ces moments qui habitent de nombreux quotidiens, poussent notre confiance en nous à se déployer, à s’ancrer dans cette réalité inconnue. Et parfois, elle vient jouer des tours. Je pense que vous l’avez compris,Péché est allé au travail.

Centre névralgique de la gestion humaine, espace d’effervescence et de récolte de jus de cerveau, Henri, cet ancien directeur général des ressources humaines, nous partage aujourd’hui son histoire. Entre éthique et code du travail, il vient désacraliser le pouvoir en entreprise, célébrer l’avenir, et surtout prôner la force collective plutôt que l’individualisation.

Vous écoutez Péché, épisode 5, l’orgueil.

Épisode réalisé par Daphné Vuillet.

Le mixage et la composition musicale c'est Gianni Colucci.

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Saint Jean Chrysostome a dit : « Celui qui ne se met pas en colère quand il y a une cause pour le faire, commet un péché »

On dit que le péché de la colère aveugle l’esprit et déchaîne chez l’homme une rage animale, irréfrénable. Le cœur est vidé, la raison aveuglée, l’esprit alimenté uniquement par des pensées négatives, qui fomentent la haine, le ressentiment, le désir de vengeance. 

De la colère, on en trouve beaucoup à Calais, mais on trouve aussi de la tristesse, de l’errance, du désarroi et surtout de la vie. 33 kilomètres, c’est la distance entre la France et l’Angleterre, cette terre promise où beaucoup espèrent un monde meilleur, sans guerre et sans violence. On dit aussi que la colère permet d’avancer, de rallumer ses cellules pour lutter et poursuivre son but.

Mais où va la colère lorsque le harcèlement, la maltraitance et l’absence de dignité jalonnent le quotidien ? Depuis 2016 et l’anéantissement du camp surnommé la Jungle, Louis Witter a suivi de près le quotidien des exilés à Calais. Il a pu observer la déshumanisation constante de ces personnes à la recherche de paix, qui traversent les continents dans un seul but : vivre librement et pouvoir à nouveau hurler, crier, danser, s’agacer ou encore s’impatienter, bref vivre.

Vous écoutez Péché, Épisode 4, la colère.

Épisode écrit et réalisé par Daphné Vuillet.

Le mixage et la composition musicale c'est Gianni Colucci.

Pour découvrir l’ouvrage de Louis, c’est juste là.

Pour suivre ses aventures, c’est ici.

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D’après Descartes : « Il n'y a aucun vice qui nuise tant à la félicité des hommes que celui de l'envie. »

L’envie, ce péché issu du latin « invidia », est un sublime kaléidoscope de courant de pensées et de théories. On parle parfois de jalousie ou de désir, via une incapacité à se satisfaire de ce que l’on a et surtout, une frustration immense et une convoitise des autres.

Si l’envie est une notion largement critiquée dans le regroupement des péchés, notamment par l’idée qu’il s’agit aussi d’un moteur pour avancer, nombreuses sont les personnes alignées pour acter que ce désir immense peut heurter, fatiguer l’âme et rendre malheureux.

Antoine est né rempli d’envie, de désir de découvrir et de vivre. Son handicap, il le possède depuis sa naissance et modifie l’ensemble des gestes et actions quotidiennes que les personnes valides font chaque jour. En plus des surprises de la vie, il doit jongler avec les embuches que ce dernier engendre. La résilience c’est bien pour contrer les envies qui semblent impossibles à réaliser, mais il faut aussi faire face aux injustices, à l’isolement, aux promesses creuses et aux regards des autres.

Via sa vision à lui, via sa vie et son handicap, Antoine nous partage, dans cet épisode, sa force inébranlable et son désir insatiable de vivre.

Petit disclaimer, Antoine et moi, nous nous sommes retrouvés en Bretagne contre vents et marées. Avec ces conditions météorologiques, l’épisode a dû être enregistré deux fois, j’espère que cela ne surprendra pas trop vos oreilles.

Vous écoutez Péché, épisode 3, l’envie.

Épisode écrit et réalisé par Daphné Vuillet.

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Les aventures d’Antoine sur ce lien.

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Molière disait qu’être avare : « C’est d’être d’un naturel trop dur que de n’avoir nulle pitié de son prochain ». On sait néanmoins que l’avarice peut prendre différentes formes. Être d’abord élégante, sérieuse, douce et parfois même à l’écoute ! Mais elle finit toujours par prendre le contrôle à nouveau pour atteindre son but et se déplacer au grès de la vie et des opportunités qui se présentent.

Le péché de l’avarice est décrit comme une perte de liberté en échange de l’obtention de biens matériels, d’argent ou de pouvoir. Un véritable pacte avec le diable. Mais comment faire lorsque le diable émane de soi, lorsque cette brillante attirance vient guider le quotidien et mettre des œillères sur le reste.

On dit aussi que l’avare est prêt à vivre dans des conditions misérables pour conserver ses biens, réussir finalement à oublier les conséquences de ses actes pour ne faire régner que son objectif.

Si je vous parle aujourd’hui de ce péché, c’est pour découvrir l’histoire de Sylvie, cette chorégraphe grenobloise qui a un jour croisé le chemin de l’avarice. À travers son histoire, elle raconte que les biens les plus précieux sont plutôt ce que nous construisons, ce que nous créons et ce que nous partageons.

Observons ensemble que l’avarice née parfois d’un système, bénéficie des tabous pour se renforcer et ne laissent souvent que des conséquences silencieuses derrière elle.

Vous écoutez Péché, épisode 2, l’avarice.

Épisode écrit et enregistré par Daphné Vuillet.

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La notion d’homme impur est assimilée à de nombreuses interdictions. Les religions parlent également de péché, mot indiquant directement une offense faite à un Dieu, une transgression de la religion, de la loi divine. En latin, elle s’assimile à l’idée de faire un faux pas, prendre finalement la mauvaise direction avec ses pieds.

Si je vous parle du péché c’est justement dans l’idée de lui procurer un sens nouveau. Et si la notion de péché se rapprochait plutôt de la liberté. D’une déconstruction d’un lien fort, familiale, communautaire, présent dès la naissance, presque lié au sang.

Paul a décidé de faire un pied de nez à cette notion du péché. D’avoir foi en ses expériences plutôt que foi en la religion. En effet, Paul est né dans une famille appartenant à l’église de Jésus-Christ des saints des derniers jours fondée en 1830. Le terme commun reste mormon. (Vous le connaissez peut-être déjà).

En 2017, on comptait près de 38 000 personnes baptisées selon les rites mormons. La pratique de cette religion induit un nombre de règles plus ou moins contraignantes comme la chasteté jusqu’au mariage, la non-consommation de thé, de café, d’alcool ou encore de tabac.

À côté de ces engagements, l’église mormone travaille sa généalogie de près et possède une des bases de données les plus importantes au monde. En effet, c’est à Salt Lake City que les conservateurs de mémoire recueillent les états civils des familles. On baptise l’autre, on convertit et on crée des liens, bref on grandit en communauté via le prisme religieux qui régule la vie du début à la fin.

Ainsi, je vous partage le témoignage de Paul. Ancien mormon, aujourd’hui charpentier et musicien dès que le soleil se couche.

Vous écoutez Péché, épisode 1, la Paresse.

Épisode réalisé par Daphné Vuillet.

Le mixage et la composition musicale c'est Gianni Colucci.

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