L’esclavage entraine l’exil de 11 millions de personnes d’Afrique vers l’Amérique et les Antilles. Le Code noir, recueil de lois qui encadre l’esclavage dans les colonies françaises, alimente l’image de personnes noires réduites à l’état d’objet pouvant être vendu, comme un bien meuble. Cette vision raciste influence durablement la société européenne des siècles suivants jusqu’à notre société contemporaine qui en est l’héritière directe. Afin de mieux comprendre les liens entre esclavage, colonisation et racisme, des experts mais aussi des militants se saisissent du sujet pour écrire, organiser des visites et ouvrir le dialogue. C’est le cas des auteurs du Guide du Rouen colonial, qui dans cet épisode reviennent sur la genèse de leur projet éditorial et des visites guidées de la ville qu’ils ont organisées en 2023.

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Comment parler d’esclavage dans la ville ? Contrairement à l’île Feydeau de Nantes, peu de traces sont visibles et lisibles de l’esclavage dans l’espace public rouennais. En effet, les destructions de la Seconde Guerre mondiale ont modifié une partie des quartiers des armateurs. Mais pour autant faut-il s’empêcher d’en parler ? Complémentaire du discours du musée, les visites de ville permettent d’expliquer cette absence et de mieux saisir les liens – nombreux - entre l’histoire de Rouen et la traite atlantique. Tout comme les recherches au musée ou en archives, elles se doivent d’être documentées et d’évoluer au fil des découvertes. Convaincu de l’importance de poser cette parole à Rouen, le service Patrimoines, porteur du label Villes et Pays d’art et d’histoire, a travaillé conjointement avec les Musées métropolitains pour créer une programmation de visites laissant la place à tous les récits. Pour présenter leurs réflexions, nous avons donné la parole à trois experts de l’espace public rouennais, Guillaume Gohon et Sophie Marini, guide conférenciers, Emilie Lhoste, animatrice de l’architecture et du patrimoine, Ville et pays d’art et d’histoire.

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Quelles traces de l’esclavage sont palpables dans notre société contemporaine ? Bien que la traite atlantique ait eu lieu il y a plusieurs siècles, il marque encore aujourd’hui toute notre société du fait de ses liens évidents avec la colonisation. Metteuse en scène, autrice et comédienne, Eva Doumbia nous raconte la genèse de son spectacle Autophagies, questionnant les liens entre racisme et nourriture.

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Comment parler de l’esclavage, quand on est soi-même lié familialement à ce sujet traumatisant ? Artiste, enseignante, Emmanuelle Gall explique, dans cet épisode, comment elle a découvert ce lourd passé et le travail plastique vers lequel il l’a mené. Son œuvre, présentée dans l’espace de l’exposition, replace l’individu au centre du propos en mettant en lumière des parcours de vie intimement liés à la mise en esclavage de certains membres de sa famille.

Une interview d’Emmanuelle Gall pour la Réunion des Musées Métropolitains :

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Au-delà des recherches universitaires et des objets de musée, comment laisser une place à la mémoire dans une exposition ? Comment rendre visibles et lisibles les liens entre notre société contemporaine et ce crime contre l’Humanité qu’est l’esclavage ? Isabelle Gard, co-commissaire de l’exposition revient sur la place donnée aux artistes contemporains dans l’exposition, complément nécessaire aux recherches historiques. Photographe et chercheur, Nicola Lo Calzo enquête depuis une dizaine d’années sur les mémoires collectives de l’esclavage et du colonialisme à travers le monde. Il nous expose ses recherches autour de ce patrimoine immatériel.

Découvrir le travail de Nicola Lo Calzo :

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

L’exposition rouennaise Esclavage, mémoires normandes. Rouen, l’envers d’une prospérité fait partie d’un travail commun mené avec les musées des villes du Havre et de Honfleur. Formant historiquement la seconde place forte du commerce esclavagiste français aux XVIII et XIXe siècles, les trois villes se sont ainsi inscrites dans un mouvement entamé par Nantes et Bordeaux œuvrant à mieux faire connaître leur participation à ce crime contre l’humanité. Mais lorsque, au premier abord, peu d’objets au sein du fonds de la Réunion des Musées métropolitains ne renvoient explicitement à l’esclavage, se pose la question de ce que l’on va exposer. Comment chercher différemment et renouveler son regard de professionnel ? Mathilde Schneider, directrice du Musée Beauvoisine, Musée des Antiquités et Muséum d’histoire naturelle de Rouen, et Bruno Varin assistant de conservation et de médiation culturelle à la Réunion des Musées Métropolitains de la Métropole Rouen Normandie sont tous deux commissaires de l’exposition Esclavage, mémoires normandes. Rouen, l’envers d’une prospérité. Ils expliquent ici les cheminements qu’ils ont suivis ainsi que les choix de présentation opérés.

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Pour bien comprendre le commerce esclavagiste entre la France, l'Afrique de l'Ouest et les îles caribéennes des XVIIIe et XIXe siècles, il est nécessaire de déterminer comment les structures d'échanges entre commerçants français et souverains africains ont été mises en place. C'est la tâche à laquelle s'attelle Matthieu Provençalle, doctorant en histoire à l'Université de Rouen, dont les travaux explorent la création, par des Normands, des premiers comptoirs à l'embouchure du fleuve Sénégal aux XVIe et XVIIe siècles.

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

L’histoire de la traite a d’abord été écrite du point de vue des armateurs et des commerçants. Mais on ne saurait connaître et comprendre le commerce esclavagiste des XVIIIe et XIXe siècles sans documenter le sort des personnes mises en esclavage, ainsi que des marins et autres charpentiers de marine qui ont traversé cette époque. Eric Saunier, directeur de la recherche et maître de conférences en histoire moderne à l’Université Le Havre Normandie, spécialiste du sujet, nous explique, ici, comment lui et ses collègues ont ainsi contribué à la mise en œuvre d’une « histoire par le bas ».

Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.