Ancienne infirmière auprès des migrants, Annelise Bergmann leur a offert son tribut du cœur en relatant leurs histoires dans un livre intitulé Récits du bas seuil. Parcours d'une infirmière.

Déjà pendant son école d'infirmière, Annelise Bergmann aimait les soins à domicile. Elle travaillera ensuite dans un Sleep-in, puis sera infirmière dans un Centre fédéral pour requérants d'asile. "On appelle cela la 'médecine de bas seuil', explique-t-elle. C'est là que je me suis toujours sentie le plus à l'aise. C'est là que je me sens authentique, moi-même. Etre au plus près de la réalité des gens, de ceux qui ne rentrent pas dans les cadres, qui passent entre les mailles du filet, qui n'ont pas de statut social, qui sont parmi les plus vulnérables". Cette mère de quatre enfants ne claironne pas partout qu'elle aime le Christ et que pour elle, il est toute sa vie. C'est pourtant la vérité: "Je me suis toujours représenté Jésus comme quelqu'un qui allait à pied sur les routes et qui ramassait les hérissons écrasés; je le vois aux côtés des plus démunis. Et mon Jésus a plein de couleurs! Ce n'est un homme blanc avec des cheveux blonds…"

Marquée par son expérience professionnelle au Centre d'enregistrement pour requérants d'asile, Annelise a écrit un livre-témoignage sur les onze ans qu’elle y a passé comme infirmière: Récits du bas seuil. Parcours d'une infirmière. "Un récit presque thérapeutique, précise-t-elle. En fait, j'étais dans un tel état d'épuisement que je n'arrivais pas à sortir tous ces destins de migrants que j'avais croisés, ces histoires que j'avais entendues. J'ai décidé de les écrire. Je l'avais intitulé 'Infirmière des migrants' mais le titre a été changé car dans le milieu des libraires, on affirmait qu'à cause du mot migrant, le livre ne se vendrait jamais…" L'ancienne infirmière confirme que l'écriture de ce livre l'a aidée à mieux aller, dans le profond burnout qu'elle traversait alors. En écrivant ces parcours de migrants, c'est comme si elle continuait à porter leur cause. Cela contribuait également à l'aider à faire le deuil de ce travail qu'elle avait tant aimé.

Aujourd'hui, Annelise accepte ses limites, cultive une bonne hygiène de vie et une reconnaissance à Dieu qui ne lui a pas enlevé ses fragilités et ses faiblesses : "Il faut du temps. Le psychisme prend beaucoup, beaucoup plus de temps à guérir que les petites coupures ou les brûlures. C'est quelque chose qu'on n'a pas trop envie d'entendre, de nos jours…

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