Pour ce nouveau Seriefonia, on se la joue classique grâce à la musique de film. Mais les compositeurs qui viennent n’en sont pas moins prestigieux.
[« SérieFonia : Season III : Opening Credits, Extended
Version » – Jerôme Marie]
Fort malheureusement, le
confinement continue cette semaine encore… Mais réjouissez-vous quand même
puisque, du coup, votre SérieFonia poursuit sa diffusion en formule
podcast-inédit… et sans réelle contrainte de temps. Ce qui me permet de vous
proposer aujourd’hui une émission que j’avais à cœur d’assembler depuis déjà un
bon petit moment… Et qui, par nature, nécessitait un format XXL ; dans la
mesure où je tenais à ce que les extraits présentés le soient dans leur
intégralité. La plupart étant, d’ailleurs, assez longs. Car un compositeur de
musique de film, ou de série bien sûr, reste avant tout… un compositeur tout
court. Et que nombre des plus grands parmi les grands se sont, parfois
régulièrement, parfois fort occasionnellement, essayer à l’écriture de pièces
dites « classique ». Opéras, concertos, symphonies, musique de
chambre… Qu’il s’agisse de John Williams, James Horner, Bernard Herrmann, John
Barry, Elliot Goldenthal ou d’Ennio Morricone – pour ne citer qu’eux – ils ont eu
l’occasion de s’émanciper de la restriction des images et du montage à travers
des projets pouvant être autant de leur propre initiative que motivés par une
commande scénique particulière. Alors, histoire de donner un peu dans le
chauvinisme… commençons, pour une fois, notre voyage un chouïa plus élitiste
que d’habitude en compagnie de Bruno Coulais. Compositeur des Choristes,
Microcosmos ou encore des Rivières Pourpres et de Belphégor,
il signait en 2005 son magnifique Stabat Mater – construit à
partir d’un poème (supposément) de Jacopone da Todi ; datant du 13éme
siècle et s’attardant sur la souffrance éprouvée par la Vierge au pied de la
croix de la crucifixion. Voici donc, rien que pour vous, le très poignant segment
« Dolorosa »…
[« Stabat Mater (Dolorosa) » – Bruno Coulais]
De tous les compositeurs
contemporains de musique de film : s’il y en a un qui revendique très
ouvertement son appartenance au monde de la musique classique, c’est bien
Elliot Goldenthal. Sonates, requiem, Symphonies, opéras, ballets… Sans même
parler des musicals et autres pièces de théâtre pour sa compagne Julie Taymor…
Depuis les années 70, le papa d’Alien 3 et d’Entretien avec
un vampire enchaîne donc les œuvres scéniques avec avidité et, en 1997,
c’est sur l’une de ses plus mémorables partitions du genre que les
chorégraphies de Lar Lubovitch faisaient renaître – rien que par le geste – le
mythe d’Othello, tel que narré jadis par William Shakespeare,
grâce au talent des danseurs du San Francisco Ballet…
[« Othello (Othello and Desdemona) » – Elliot Goldenthal]
Pour rester dans les
classiques à l’intérieur du Classique… Passons de Othello aux Hauts
de Hurlevent. En 1943, Bernard Herrmann travaille sur l’adaptation
cinématographique de Jane Eyre réalisée par Robert Stevenson… Et
replonger ainsi dans les écrits de Charlotte Bronté (dont le roman éponyme a
été publié en 1847) donne au futur comparse musical d’Alfred Hitchcock l’irrépressible
envie, pour ne pas dire besoin, d’aller un peu plus loin dans l’univers de
l’auteure en se vouant corps et âme à la confection de ce qui restera son seul et
unique opéra… en 4 actes… d’ailleurs, et fort malheureusement, jamais joué de
son vivant… Les Hauts de Hurlevent. Ecrit entre 1943 et 1951, il