Avec un premier EP intitulé Monstre, un premier album, Deuil(s), des paroles tranchantes, on pourrait croire que Martin Luminet n'a d'autre aspiration que de nous entraîner dans une noirceur crasse. Et pourtant l'exercice de lucidité auquel il s'adonne sur les 11 titres de cet album, sorti il y a tout juste un an, a quelque chose de salutaire. Qu'il tende un miroir à nos stériles angoisses existentielles, nos vrais drames ou les travers d'une époque qui donne souvent envie d'aller foutre le feu, la musique de Martin Luminet fait sans doute autant de bien qu'un cocktail molotov, même si je ne peux pas me vanter de cette expérience. Il aurait dû reprendre la chocolaterie familiale mais c'est la chanson et la musique qu'il a choisies même s'il aura attendu d'avoir passé les 30 ans pour sortir son premier album. Mardi prochain, le 5 mars, il va faire sa première Cigale. Car sa musique, il l'écrit avec la scène en tête, et c'est encore là qu'on saisit mieux les véritables contours de ce qu'il cherche à créer : un moment de communion, sans filtre pour faire plus joli sur les réseaux sociaux, un espace où le rythme, la basse qui claque et le chant nous entraînent vers la lumière. Après ses concerts, on se sent un peu plus léger et surtout un peu plus ensemble. Finalement, n'est-ce pas là la fonction de l'art : nous relier les uns aux autres ?

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