« Peut-être Nadia »
une création de la Compagnie Le Tour du Cadran, écrite et mise en scène par Pascal Reverte.
Ce soir, on parle de Nadia Comaneci,
jeune athlète roumaine de 14 ans qui remporta en 1976, la médaille d’or aux jeux olympiques de Montréal avec un exploit aux barres asymétriques.
Voilà on y est, ça commence.
Nous rentrons directement dans une exploration théâtrale en lien avec la mémoire, ou plutôt l’exploration des mémoires en lien avec le théâtre.
Pascal Reverte entrevoit pour nous tout ce qui se joue à cet instant précis où Nadia Comaneci franchit la note de 10.
Il s’arrête, rembobine, ralentit, accélère, et cherche les questions
à toutes les réponses entendues et servies derrière ces barres asymétriques.
Ces images nous parlent et on nous parle de ces images :
la perfection, le pouvoir, les enjeux, la place, la poupée.
Face aux coulisses de l’histoire, aux grands de ce monde, on côtoie Nadia, on apprend sa vie, réelle ou fantasmée,
comme un enchainement de gymnastique qui s’apprend à force de « recommence ».
Elle s’inscrit en nous,
comme la jeune fille qu’on aurait voulu être, comme la petite soeur que l’on aimerait protéger.
Nadia vole, et reste en suspens. Elle semble marquée par l’absence de peur et cela perturbe mon immobilisme intime.
Je deviens responsabilité.
C’est ça le théâtre.
J’ai la sensation intime que ce spectacle s’adresse à moi, ou plutôt que tout parle de moi.
C’est exactement ça le théâtre.
Je suis aujourd’hui et je suis 1976
Je suis une année
Je suis Nadia
Merci pour ce grand angle, pour ces larmes.
Merci pour ce théâtre qui prouve que l’on reconnait le bonheur au bruit qu’il fait quand on le retrouve.
Parce qu’on a eu notre dose de joie, celle de retrouver les comédiens en vrai.
Une dose de sourire, de rire même.
Une dose de découverte, de relecture de la petite histoire dans la grande.
Et surtout une dose d’émotion à en devenir bouleversante.