CEP #20 – Ferdydurke, de Witold Gombrowicz
Comme en passant - épisode 20
L'épisode 20 de Comme en passant sera diffusé le samedi 17 septembre 2016.
Ferdydurke commence à la manière d’un texte de Kafka : réveil dans une chambre, réflexion, entrée d’un personnage qui va tout chambouler. Les auteurs sont contemporains, mais Gombrowicz n’aura pas lu Le Procès. Au lieu d’agents venant arrêter le personnage principal, ici nous avons un homme qui va tout simplement conduire Jojo, notre narrateur, à l’école. Ah, c’est ça Ferdydurke ? Mais Jojo a trente ans ! C’est un adulte et on le mène à l’école, parmi les adolescents. Le sujet principal du texte : une critique de l’infantilisation.
Cette critique de l’infantilisation est une entrée, en fait, dans un univers surréaliste. Je dirais que ce n’est pas symbolique, mais bien philosophique. Gombrowicz a inventé des termes, en russe, qui sont comme des concepts. A commencer par le « cucul ». Cucul, visage… on est presque chez Deleuze.
Le monde des adultes, l’âge adulte, comme il est conçu par la société, n’est pas adulte, il n’est qu’une soumission et une acceptation des valeurs de l’époque.
Est critiquée également la culture telle qu’elle est administrée à l’époque moderne. Le « devenir moderne » vide de sens. Les vieilles tantes de la culture qui croient tout savoir de l’art, qui se croient artistes même, sont des plaies de la pensée et de l’art.
Grombowicz, Kafka, Deleuze, Foucault, Beckett… ce sont des potes du XXe siècle.
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