La
migration postnuptiale, qui débute à la fin de l’été, représente un
véritable marathon pour nos amis à plumes. Mais saviez-vous qu’
un passereau sur deux seulement survit à l’aller-retour ? Pour espérer franchir tous les obstacles, l’oiseau doit impérativement
constituer une réserve de graisse suffisante, carburant vital pour ses longues étapes sans pause.
Quels sont les dangers majeurs ?La prédation, en tête de liste, notamment pour les plus petits migrateurs.
Les conditions climatiques extrêmes : tempêtes, brouillards, vents contraires… Autant d’éléments qui peuvent désorienter, épuiser ou même faire échouer les oiseaux.
Les barrières naturelles (mers, chaînes de montagnes, déserts) sont des épreuves redoutables, où le moindre écart peut être fatal.
Et surtout,
l’impact humain : pollution lumineuse, collisions avec les éoliennes ou lignes électriques, et surtout
la disparition des zones de halte migratoire (zones humides, haies, prairies naturelles…), qui empêche les oiseaux de se ravitailler avant la suite de leur périple.
Le baguage : une science au service de la migrationPour mieux comprendre ces migrations et agir efficacement, les ornithologues ont recours à une méthode essentielle :
le baguage.
Cela consiste à :
- Capturer temporairement l’oiseau à l’aide de filets fins.
- Lui poser une bague métallique légère avec un code unique.
- Enregistrer des données biologiques : poids, sexe, longueur des ailes, quantité de graisse.
Lorsque l’oiseau est recapturé ailleurs (par un autre bagueur ou observé à la jumelle),
son trajet peut être reconstitué. Grâce à ce suivi minutieux, on peut
mieux comprendre les itinéraires, les rythmes de migration, les durées de halte, et évaluer l’état de santé des populations.
Une variante moderne consiste à
ajouter des bagues colorées, visibles à distance à l’aide d’une longue-vue. Ces codes visuels facilitent l’identification
sans recapture, ce qui diminue le stress pour l’animal.
Une action précieuse pour la biodiversitéAujourd’hui,
le baguage n’est plus seulement un outil scientifique, c’est un
levier fondamental pour la conservation des espèces. À travers
un réseau de bagueurs actifs dans toute l’Europe et au-delà, les chercheurs peuvent suivre
l’évolution démographique des oiseaux migrateurs et
alerter en cas de chute alarmante d’une population.
Ces données sont aussi précieuses pour
adapter les politiques de protection, préserver les milieux naturels, ou orienter les plans de gestion des paysages agricoles.