« Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. »
Dieu cherche des fils qui puissent recevoir l'héritage, il ne veut pas que nous restions enfants…
Nous allons voir aujourd'hui l'exemple d'un de ces « fils », qui a su persévérer jusqu'à rentrer dans son héritage. Il s'agit de Caleb. Le choix de cet homme, qui fit des exploits à l'âge de 80 ans et plus, n'est peut être pas anodin. Nous parcourrons les différents textes qui parlent de lui, et nous tenterons de tirer ce cette histoire quelques principes pour nos vies aujourd'hui !
1. La foi à contre courant de Caleb
Un premier texte se trouve dans le livre des Nombres.
On en trouvera aussi dans le livre de Josué. Dans ce premier livre, il nous est dit que Caleb a été envoyé comme espion avec Josué et 10 autres Israëlites dans le pays de Canaan. Le rapport de la plupart des espions fut négatif :
Nombre 13 : 30… : « Caleb fit taire le peuple, qui murmurait contre Moïse. Il dit: Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs! 31 Mais les hommes qui y étaient allés avec lui dirent: Nous ne pouvons pas monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous. 32 Et ils décrièrent devant les enfants d'Israël le pays qu'ils avaient exploré. Ils dirent: Le pays que nous avons parcouru, pour l'explorer, est un pays qui dévore ses habitants; tous ceux que nous y avons vus sont des hommes d'une haute taille; 33 et nous y avons vu les géants, enfants d'Anak, de la race des géants: nous étions à nos yeux et aux leurs comme des sauterelles.1 Toute l'assemblée éleva la voix et poussa des cris, et le peuple pleura pendant la nuit. »
Seulement eux deux se distancent du rapport négatif de leurs camarades et réduisent au silence les défaitistes en faisant entendre une note d'espérance :
Nombre 14 :7-8 : « Le pays que nous avons parcouru, pour l'explorer, est un pays très bon, excellent. 8 Si l'Eternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays, et nous le donnera: c'est un pays où coulent le lait et le miel. Seulement, ne soyez point rebelles contre l'Eternel, et ne craignez point les gens de ce pays, car ils nous serviront de pâture, ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir, l'Eternel est avec nous, ne les craignez point! »
2. La connaissance de Dieu de Caleb et Josué , clé de leur caractère : il savaient qui ils étaient, le LES ENFANTS DE DIEU FAISANT PARTIE DU PEUPLE DE DIEU .
Cf 1Pierre 2 : 9 « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu »
Voilà la la clé de leur assurance. Connais-tu ton Dieu ? Sais tu que c'est la connaissance que tu as de Dieu qui déterminera de façon décisive la manière dont tu vivras ta vie ? Sais tu que tu as été justifié, que tu es libre de toute condamnation, que tu as reçu l'Esprit de Dieu dans ta vie pour que tu puisses connaître les choses que Dieu t'as données librement, que tu a été acheté à grand prix, que tu ne t'appartiens donc pas, que tu appartiens à Dieu, que tu es mort, ne vivant plus pour toi-même mais pour Christ, que tu as été crucifié avec Christ et que tu ne vis donc plus pour toi-même mais pour Lui, que tu as été béni de toute bénédiction spirituelle, que tu a été prédestiné à être adopté comme fils de Dieu.
cf Galates 4 : 1-7 : « Or, aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout ; mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père. Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde ; mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie: Abba ! Père !Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu ».
Tu as été pardonné, racheté, bénéficiaire d'une grâce abondante, que tu a été rendu à la vie, étant passé de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, que tu as été ressuscité avec Christ et que tu es assis avec Lui dans les lieux célestes, que tu as un accès direct auprès de Dieu, que tu peux t'approcher de Lui avec audace, liberté et confiance ? Tu as un héritage, avec ses limites (Cf distribution des terres aux tribus, et 2Co 10, notion de « metron »)
3. Caleb a su manifester le caractère de Dieu …
comme nous avons aujourd'hui à manifester le caractère de Christ.
Jean 17 :26 : « Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux ».
Le ministère de Jésus n'était pas limité aux miracles, à la prédication ou à la doctrine. Il est d'abord caractérisé par son reflet de la gloire et de la splendeur infinies de son Père.
2Co 2 : 14 : « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance! »
Le ministère, c'est plus que ce qui se passe lors de nos réunions ou lorsque nous servons d'autres, les conseillons ou prions pour eux. Le ministère, dans son sens le plus fondamental, est « la manifestation de la connaissance de Dieu au travers de nos vies. »Chaque fois que l'Esprit de Dieu nous permet de rompre un lien ou de triompher d'une dépendance ou d'une faiblesse pour entrer dans sa victoire, cette conquête libère en nous un peu du parfum d'une personne glorieuse nommée Dieu le Père. Ce parfum invisible de la connaissance de Dieu est puissant : il nous élève vers une qualité de vie toujours plus proche de Dieu. Notre cœur devient plus souple. Nous grandissons en bienveillance, en compassion, en patience, en amour, en pardon. Nous ressemblons davantage à Jésus. Jésus veut que le même amour que le Père ressent pour lui remplisse et alimente le cœur de ceux qui croient en lui. « Je serai en eux ». Lorsque la richesse de la connaissance de Dieu est révélée, quel est le résultat ? La qualité d'amour que le Père a pour le Fils se trouve dans l'Eglise. Jésus demeure dans son peuple, manifestant en lui sa vie débordante.
4. Vivre et marcher à CONTRE COURANT.
Caleb et Josué, eux connaissaient leur Dieu. Et Nous connaissons la suite : le peuple faillit les lapider, n'ayant pas cru, il ne rentra pas dans son héritage. C'est un peu comme si nous avions compris la Pâques, ayant adhéré à la mort et la résurrection de Jésus, mais que nous en restions là : voilà ma carte d'adhérent ! Alors que cette mort et cette résurrection ne sont qu'un début pour chacun de nous… de la même manière que la mer rouge traversée n'était qu'un début. Il y a tout à faire, tout à vivre encore…Notons aussi que Josué préfigure Jésus lui-même ! Nous sommes appelés à marcher à contre courant, comme eux.
5. Un cœur entier
Signification de CALEB : « TOUT LE CŒUR ».
Cf commentaire de Philon d'Alexandrie : « Quant à Caleb, il est, lui, changé tout entier, car Moïse dit qu'il se forma un autre esprit en lui ; sa partie raisonnable se transfigura en une suprême perfection ; car la mot Caleb traduit signifie : « tout le cœur » ; symbole de ce que son âme ne balançait point ni d'un côté ni de l'autre… »
Josué 14 : 6 nous dit : « Caleb, fils de Jephouné ». Jephouné signifie « conversion ». Caleb est donc le fils de la conversion. « Tout homme qui s'adonne aux pensées divines et qui agit avec sagesse et raison, c'est Caleb » a dit Origène, un Père de l'église. Rappelons nous que la conversion, c'est plus que pleurer sur ses péchés, s'être reconnu pécheur… C'est changer de mentalité, c'est opérer un véritable demi tour dans notre façon de penser, de nous comporter, dans notre échelle de valeurs, etc. Voilà le véritable sens de « Métanoya » en grec, que l'on traduit par conversion.
Il s'agit de la conversion de notre cœur, ce cœur qui n'est pas seulement le lieu de nos émotions, de nos sentiments, mais qui est aussi le siège de notre volonté, de notre pensée. Dieu veut TOUT notre cœur. Il veut lever une génération qui l'aimera « de TOUT SON CŒUR » c'est-à-dire « De TOUTE SA PENSEE », c'est-à-dire « DE TOUTE SA FORCE ». (Comment cela est il possible si nous ne prenons pas nos responsabilités de former la pensée de cette génération, si nous délaissons la formation intellectuelle, si nous ne nous occupons pas d'écoles et d'universités, ce que nos pères dans la foi ont fait ?)
6. Le contexte dans le livre de Josué.
Josué 13 :1 : « Josué était devenu vieux… mais il savait que la tâche n'était pas achevée. L'Eternel lui dit alors : tu es avancé en âge, et le pays qui te reste à soumettre est très grand… tous les districts des Philistins, tout le territoire des Geschuriens, depuis Schichor qui coule devant l'Egypte jusqu'à la frontière d'Ekron au nord, contrée qui est occupée… »
Les Israëlites étaient loin d'avoir tout surmonté ! cf le livre des Juges qui commence par : Benjamin, Manassé, Epraïm, Zabulon, Aser, Nephtali, ne chassèrent point les habitants du pays…
Dieu ramène en scène Caleb, et son exemple va parler plus que cent discours…Rappelons nous, le rapport de foi que fit Caleb avec Josué concernant Canaan a fait que Dieu leur a promis qu'ils fouleraient tous deux le pays de la promesse, alors que leur dix compagnons sont instantanément frappés de mort…
Josué 14 :6-12 « Caleb, fils de Jephunné, le Kenizien, lui dit: Tu sais ce que l'Eternel a déclaré à Moïse, homme de Dieu, au sujet de moi et au sujet de toi, à Kadès-Barnéa.7 J'étais âgé de quarante ans lorsque Moïse, serviteur de l'Eternel, m'envoya de Kadès-Barnéa pour explorer le pays, et je lui fis un rapport avec droiture de coeur.8 Mes frères qui étaient montés avec moi découragèrent le peuple, MAIS moi je suivis pleinement la voie de l'Eternel, mon Dieu.(voilà ici l'importance de marcher à contre courant) 9 Et ce jour-là Moïse jura, en disant: Le pays que ton pied a foulé sera ton héritage à perpétuité, pour toi et pour tes enfants, parce que tu as pleinement suivi la voie de l'Eternel, mon Dieu.10 Maintenant voici, l'Eternel m'a fait vivre, comme il l'a dit. Il y a quarante-cinq ans que l'Eternel parlait ainsi à Moïse, lorsqu'Israël marchait dans le désert; et maintenant voici, je suis âgé aujourd'hui de quatre-vingt-cinq ans.11 Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m'envoya; j'ai autant de force que j'en avais alors, soit pour combattre, soit pour sortir et pour entrer.12 Donne-moi donc cette montagne dont l'Eternel a parlé dans ce temps-là; car tu as appris alors qu'il s'y trouve des Anakim, et qu'il y a des villes grandes et fortifiées. L'Eternel sera peut-être avec moi, et je les chasserai, comme l'Eternel a dit. »
Caleb a été fidèle. Dieu lui-même a dit de lui :
Nombres 14 :24 : « Et parce que mon serviteur Caleb a été animé d'un autre esprit, et qu'il a pleinement suivi ma voie, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et ses descendants le posséderont. »
Nous de même devons être animés d'un autre esprit, d'une autre sagesse, d'autres motivations…
7. DONNE MOI CETTE MONTAGNE !
De cette montagne, apparemment nul n'en parlait, ni n'en voulait au sein des 12 tribus… Pourtant Caleb, qui l'avait repérée 45 ans auparavant, savait bien qu'elle représentait un point stratégique, une clé pour la conquête du pays promis. Certes, elle était un repaire de géants, une citadelle de résistance face à l'armée d'Israël, mais dans la vigueur de sa foi, Caleb n'a pas reculé devant l'obstacle. Il a défié l'impossible en demandant à Josué le plus difficile….
Dans ce « donne moi », nous nous rappelons les paroles du Psalmiste :
« Demande moi, et je te donnerai les nations pour héritage » (Psaume 2 :8)
C'est Jésus qui les a reçues… et qui nous demande de les conquérir ! Ce donne moi me rappelle aussi ce cri que Dieu attend que nous poussions tous :
« RESTITUE » ! Esaïe 42 :22.
Ce cri rappelle aussi que Jésus nous a dit : « Demandez et vous recevrez… » « Invoquez moi et je vous répondrai… »
Ou : parle à la montagne… « Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son coeur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. »
Dieu se sert d'hommes et de femmes du troisième, voire du quatrième âge quand ils continuent de suivre pleinement la voie de l'Eternel. A 85 ans, Caleb n'avait pas achevé sa carrière, Dieu avait encore une mission à lui confier : conquérir Hébron !
8. Prendre les forteresses.
Il fallait éradiquer les forteresses, et il fallait un homme de la trempe de Caleb pour s'y attaquer ! Nous avons tous nos forteresses à prendre ! Et celles-ci se trouvent en particulier dans nos pensées, dans notre culture aussi. Jésus veut être notre forteresse. Il veut nous libérer de toute autre forteresse qui nous tiendrait captifs ; ces forteresses dont parle l'apôtre Paul :
2 Co 10 : 4-5 : «Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ ».
Il s'agit des vaines philosophies de ce monde qui tiennent captif notre pays :
a. matérialisme,
b. Indivdualisme
c. humanisme athée,
d. rationalisme,
e. scientisme etc …
Si personne ne s'attaque à ces forteresses dans notre pays, il n'y a pas de changement durable de mentalité possible. La prédication de l'Evangile consiste en la prédication du Royaume de Dieu, qui s'adresse à toutes les dimensions de notre vie, et pas seulement la question « d'aller au ciel » ! Prêcher l'Evangile, c'est renverser des murs de raisonnement, c'est apporter au monde d'autres idées, une autre façon de penser, etc…
cf Proverbes 21 :22 « Le sage attaque la cité défendue par de vaillants guerriers et fait tomber le rempart dans lequel elle mettait sa confiance. » Sommes nous animés de cette même sagesse ? »
Etre sage ne signifie pas être « gentil », « bien comme il faut ». Non ! Nous avons ici une autre vue de la sagesse, dont était d'ailleurs animé Caleb.
Notons que Caleb était âgé. Il ne combattait pas pour lui ! Mais pour la génération future. Le caractère de Caleb consiste aussi en une vision « trans générationnelle ».
Josué 14 : 13 : « Josué bénit Caleb, fils de Jephouné, et il lui donna Hébron pour héritage.… »
Josué, figure de Jésus, bénit Caleb ! Il lui donne un présent tout à fait particulier : une capitale : Hébron ! Hébron signifie « Union », « Mariage ». C'est dans cette ville qu'il y avait la double grotte que s'était préparée le patriarche Abraham, se trouvait dans cette ville où reposent les restes des patriarches avec leurs épouses, Abraham et Sara, Isaac et Rébecca, Jacob et Léa. Il s'est approprié cet héritage physique, qui avait été volé, signifiant par là une appropriation d'un héritage spirituel. C'est Josué, figure de Jésus, qui le lui a donné ! Nous sommes les descendants d'Abraham, si nous marchons dans al même foi d'Abraham. Comme Caleb, prenons possession de notre héritage, greffons nous à cette lignée des patriarches, des héros de la foi ! Rappelons nous aussi que ce sont des couples qui ont joué un rôle fondamental dans la transmission de la foi, dans la constitution du peuple de Dieu. Ton couple est appelé à faire de même !
9. Des mots significatifs[1] :
Nous avion parlé du zèle… l'histoire de Caleb nous démontre le pouvoir de la passion. Caleb avait reçu un rêve de Dieu, il a toujours cru, même quand plus personne ne croyait plus.
Josué 15 :13-16 : «On donna à Caleb, fils de Jephunné, une part au milieu des fils de Juda, comme l'Eternel l'avait ordonné à Josué ; on lui donna Kirjath-Arba, qui est Hébron : Arba était le père d'ANAK»
Anak : mot qui signifie « Vaine humilité », « vaine réponse » : au contraire, la Parole nous dit : « celui qui s'humiliera sera élevé » Luc 14 :11.
«Caleb en chassa les trois fils d'Anak : SCHESCHAÏ… »
Scheschaï signifie « en dehors de moi » : « en dehors de Dieu »
«…AHIMAN… »
qui signifie « frère sans sagesse »
« …et TABNAÏ… »
qui signifie « précipice » : rien de ce qu'il fait, de ce qu'il est, ne reste, tout est précipité, anéanti
« …enfants d'Anak. De là il monta contre les habitants de DEBIR… »
qui signifie « Parole »:
« …Debir s'appelait autrefois KIRJATH-SEPHER… »
Kirjath - Sepher signifie « La ville des lettres ».On pourrait comprendre cela comme ceci : ce qui existait en lettres et qui se comprenait selon la lettre, est devenu parole dans l'Eglise du Christ par la révélation du Seigneur ; mais on peut aussi comprendre que cette « ville des lettres » avait été volée par l'ennemi, et qu'il a fallu la foi et le courage de Caleb pour la prendre. Dieu est le Seigneur de tout l'univers, tout lui appartient, tout est de Lui, par Lui, et pour Lui. Il a quelque chose à dire dans les « Lettres et les sciences » : Daniel 1 : 17 : « Dieu accorda à ces quatre jeunes gens de la science, de l'intelligence dans toutes les lettres, et de la sagesse »
10. La motivation de l'amour.
Versets 16 et 17 : « Caleb dit: Je donnerai ma fille Acsa pour femme à celui qui battra Kirjath-Sépher et qui la prendra. OTHNIEL (qui signifie « Réponse de Dieu »), fils de Kenaz, frère de Caleb, s'en empara; et Caleb lui donna pour femme sa fille ACSA ( qui signifie« intelligence »)
Othniel n'a pas reculé devant un combat sans doute ardu et s'est emparé de cette forteresse cananéenne. Il fera même figure de héros dans sa génération, puisqu'il succédera à Josué à la tête du peuple, devenant ainsi le premier à remporter une éclatante victoire sur le roi de Mésopotamie. Mais quel fut le mobile qui anima Othniel, au poins de s'attaquer à la plus invincible des forteresses… ; sinon les sentiments qu'il devait éprouver pour Asca, la fille de Caleb ! C'est l'amour qui a motivé son action. Aucune citadelle ne résiste à l'élan de l'amour. Fasciné par la jeune fille, Othniel aurait affronté une armée entière ! Mais le Seigneur lui accorda la victoire, utilisant aussi les sentiments de son cœur pour le rendre hardi et invulnérable ! Quel secret pour les témoins de l'Evangile et pour les audacieux conquérants de l'Eglise de Christ à la fin du temps de la grâce ! L'ennemi redouble ses coups et multiplie ses retranchements, il ne néglige rien pour décourager les soldats de Christ et leur faire baisser les bras. Mais le secret d'Othniel pourrait redonner vigueur à nos énergies, inspiration à nos prières et élan nouveau à notre vocation de gagneurs d'âmes. Au lieu de combattre pour Christ simplement par habitude en suivant les traces de nos prédécesseurs ou par élémentaire devoir envers nos semblables, ne devrions nous pas découvrir, ou redécouvrir, la hardiesse, l'audace et la puissance que donne l'amour pour notre Seigneur, répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit ? D'autres passages illustrent cette passion qui pousse à l'action : la passion de Dieu pour nous, qui a envoyé son Fils, la passion des compagnons de David qui ont risqué leur vie pour lui chercher de l'eau, la passion d'un Pierre qui a été renouvelée à cause du pardon de Jésus…
11. Les sources supérieures et les sources inférieures.
« Lorsqu'elle fut entrée chez Othniel, elle le sollicita de demander à son père un champ. Elle descendit de dessus son âne, et Caleb lui dit: Qu'as-tu? 19 Elle répondit: Fais-moi un présent, car tu m'as donné une terre du midi; donne-moi aussi des sources d'eau. Et il lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. » (promesses pour la vie présente, promesses pour la vie à venir 1Tim 4 : 8 « car l'exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir ».)
Asca avait dû hériter du caractère audacieux et courageux de son père… Dans le climat du Proche Orient, toute terre demeure aride s'il n'y a pas d'eau. L'héritage de Caleb n'aurait eu aucune valeur s'il n'avait pu être arrosé. Mais Asca ne l'entendait pas ainsi, elle assiégea son père jusqu'à ce qu'il lui accorde ces sources pour faire fructifier cette terre désertique. Qu'on se nomme Caleb, Othniel ou Asca, qu'on soit témoin de Dieu au 14ème siècle avant J.C ou au 21ème siècle après J.C, les sources supérieures et les sources inférieures nous sont indispensables pour que, selon la parabole du Seigneur, le « terrain » qui nous est échu ne soit pas occupé inutilement. Les sources supérieures sont celles qui ont le plus de valeur, et il faut savoir y recourir et y puiser constamment. Et quelles sont elles aujourd'hui pour nous, ces sources abondantes et intarissables ? Le Seigneur en a parlé : « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jean 7 :38-39) La vie de l'Esprit engendre fruits et dons dans la vie des rachetés et dans l'essor de l'Eglise de Jésus Christ : « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation. » Jacques 1 :17. Quelle grâce pour nous de goûter à cette eau vive et d'être constamment au bénéfice d'un renouvellement spirituel assuré par les « sources supérieures » !
Pourtant, ce n'est pas à dire qu'il faille dédaigner pour autant les sources inférieures. Elles ont aussi leur rôle à jouer, leur domaine à irriguer, leur jardin à fertiliser. Car Dieu utilise aussi les dons humains, les capacités qu'il crée et développe chez ses enfants, les qualités professionnelles, artistiques, musicales, linguistiques, techniques : les dons d'organisation, d'enseignement : les possibilités d'adaptation et de coordination : bref, mille et une qualités toutes humaines que Dieu emploie ou suscite, et qu'il sanctifie pour apporter un complément indispensable aux dons d'en haut qu'il accorde par pure grâce. Comme les dons humains sont vivifiés par l'Esprit saint, les dons divins s'épanouissent au travers d'instruments humains qu'il a choisis pour glorifier le Seigneur sur la terre. Car en Christ, on découvre ce merveilleux équilibre où les sources supérieures se déversent dans les sources inférieures. Certes, les dons naturels sont totalement insuffisants pour accomplir l'œuvre du Seigneur dans et par nos vies de chrétiens. Mais les grâces excellentes jaillissant du ciel doivent se manifester et s'incarner dans des instruments humains pour que le monde en bénéficie. Ne souhaiter que les dons venus du ciel, c'est sombrer dans une haute spiritualité malsaine et une vie déséquilibrée qu'on finit par attribuer à tort à l'Esprit saint. A l'opposé, se contenter des seules capacités humaines, c'est exclure le surnaturel divin, seul capable de transformer les êtres limités et charnels que nous sommes en instruments employables pour le royaume de Dieu.
12. Le même esprit qui animait Caleb, habite en nous !
Que son courage, sa fidélité, sa passion, sa foi, son cœur entièrement pour Dieu, son cœur de Père, soient nôtre aujourd'hui, parce que nous aussi, nous avons un héritage à prendre !
[1] Inspiré du commentaire qu'Origène fait de ce passage du livre de Josué.