En 1968, le slogan d’une jeunesse décomplexée était « il est interdit d’interdire ». Notre monde a changé depuis lors. Et pourtant la question des interdits adressés / imposés à la jeunesse se pose toujours, notamment en matière de communication, de réseaux sociaux, etc. Nous vivons désormais dans un monde en apparence totalement mondialisé et ouvert, accessible à tous.
La télévision et la radio ne sont plus les médias audiovisuels principaux, les journaux papier ne sont non plus les médias principaux de la presse écrite. Il existe un lieu virtuel où toutes les informations semblent désormais accessibles et où il est possible de communiquer avec tout le monde, avec n’importe qui.
Alors que nos parents exerçaient sur nous, enfants, un contrôle parental destiné à nous protéger dans un premier temps du vaste monde, à nous armer à l’affronter ensuite, ce contrôle est de moins en moins effectif. L’accès à internet est libre et possible à partir des ordinateurs, montres, tablettes et des smartphones dont plus personne ne peut se passer dans la vie quotidienne.
La seule restriction actuelle est que les mineurs de moins de 15 ans ne peuvent s'inscrire sur un réseau social qu'avec l'autorisation expresse d'un parent ou tuteur légal et que les plateformes ont l'obligation de mettre en place des systèmes de vérification de l'âge conformes aux référentiels établis par l'ARCOM.
Or, selon la CNIL, deux tiers des moins de 13 ans possèdent déjà un compte sur un réseau social, souvent sans l'accord parental requis, et le projet de loi Chappaz qui prévoit de porter la majorité numérique à 15 ans, ce qui se heurte pour l’instant à l’obligation d’uniformiser cette limite dans l’UE. En même temps, l’interdiction et son corollaire, la répression ne sont sans doute pas la solution pour permettre aux adolescents d’accéder à l’âge adulte.