Le 20 novembre 2025 à 19h, Pierre Hillard était l’invité de Mike Borowski, en direct sur Géopolitique Profonde, dans La Grande Émission.

Pierre Hillard est docteur en sciences politiques, écrivain, spécialisé dans l’étude du mondialisme. Son dernier ouvrage s’intitule Histoire politique et mystique des Temples de Jérusalem – Du roi David à Benyamin Netanyahou.

Jérusalem centre du monde et matrice du pouvoir messianique

Depuis trois millénaires, Jérusalem n’est pas seulement un lieu de foi : c’est le cœur d’un projet politico-mystique dont le Temple incarne le symbole absolu. Du roi David à Netanyahou, la logique reste la même : établir sur le mont Moriah une hiérarchie sacrée où un peuple « élu » administre le monde.

Le Temple fonctionne comme un centre de gouvernement théocratique.  Sa destruction a nourri un ressentiment apocalyptique : rebâtir pour restaurer la « Pax Judaïca », cette paix universelle sous la loi des rabbins les plus influents, héritiers d’une tradition talmudique fermée, qui se vivent comme la continuité d’une race sacerdotale, gardienne du « feu divin » réservé à Israël.

Dans leur doctrine, les non-juifs n’ont pas vocation à participer à la révélation, mais à l’observer, soumis aux sept lois noachides qui codifient une obéissance mondiale. Ce sentiment d’élection justifie la supériorité spirituelle et politique d’un petit nombre sur l’ensemble de l’humanité.

Le Troisième Temple et l’accélération messianique

L’obsession du Troisième Temple est aujourd’hui au cœur de l’alliance entre le pouvoir politique israélien et les courants ultra-religieux. Netanyahou, soutenu par Ben Gvir, Smotrich et les Loubavitch, se trouve au croisement de la politique et de la prophétie. Les plans sont prêts et la façade démocratique masque une dynamique messianique structurée.

Les kabbalistes modernes veulent synchroniser la venue du Messie avec l’émergence d’un ordre mondial où Jérusalem deviendra le centre législatif, financier et moral.

Depuis le XVIIe siècle, les courants sabbato-frankistes ont cherché à étendre ce messianisme à travers la franc-maçonnerie. Les « lumières » maçonniques n’ont jamais été un humanisme universel, mais un moyen de séculariser le projet du Temple. De la loge londonienne de 1717 aux révolutions modernes, tout fut orchestré pour déraciner le christianisme et imposer une spiritualité horizontale, sans transcendance, où l’homme se fait dieu.

La prophétie inversée et la résistance

La franc-maçonnerie moderne infiltre les monarchies, les banques et les révolutions pour installer un ordre mondial piloté par une figure messianique non divine. Les droits de l’homme masquent un code universel remplaçant l’Évangile. L’humanité déracinée devient manipulable. Jérusalem incarne la capitale mystique d’un pouvoir numérique et moral.

L’humanité, vidée de son ancrage spirituel, devient malléable — prête à accepter une gouvernance « éthique » pilotée depuis le Temple restauré. 

Mais le calendrier divin échappe à toute tentative de contrôle. Les nations enracinées — Russie, BRICS — incarnent la résistance. Tant que subsiste la conscience du Christ, aucun empire spirituel artificiel ne s’impose.

Support the show

Ne vous laissez plus manipuler par des élites déconnectées du réel. Découvrez la revue mensuelle Géopolitique Profonde.

https://geopolitique-profonde.com/