Le 7 novembre 2025 à 19h, Vladimir Fédorovski était l’invité de Nicolas Stoquer, en direct sur Géopolitique Profonde.

Vladimir Fédorovski est un écrivain et ancien diplomate d’origine russo-ukrainienne, naturalisé français. Il a été porte-parole de la perestroïka sous Mikhaïl Gorbatchev avant de s’exiler en France au début des années 1990. Il est l’auteur de nombreux ouvrages mêlant histoire, politique et récits intimes sur la Russie. Son dernier livre, “D’Artagnan de Saint-Pétersbourg” (Balland), explore les liens entre culture russe et esprit chevaleresque européen, dans une fresque historique en résonance avec les tensions actuelles.

Vladimir Fédorovski et la fin de l’Europe souveraine

Ancien diplomate et témoin de la perestroïka, Vladimir Fédorovski incarnait une génération qui croyait encore à une Europe des nations, respectueuse de la Russie. Aujourd’hui, cette vision s’effondre. L’alliance franco-russe, jadis moteur d’équilibre, a été sacrifiée sur l’autel de l’OTAN et du globalisme. La désoccidentalisation de la Russie est une réponse à l’humiliation géopolitique. L’Europe, vassalisée, s’est privée d’un partenaire naturel. Ce basculement marque l’échec de la diplomatie européenne et la perte d’autonomie stratégique.

Pour lui, la Russie est profondément européenne. Mais l’expansion de l’OTAN, la russophobie institutionnelle et le rejet occidental ont brisé ce lien. L’Occident a refusé un partenariat d’égal à égal, nourrissant la revanche eurasienne. L’Europe n’est plus un acteur, mais un pion soumis à Washington.

L’échec programmé de la diplomatie occidentale

Depuis février 2022, l’illusion d’un dialogue avec Moscou s’est éteinte. L’« opération spéciale » révèle l’effondrement d’un système diplomatique incapable de penser la sécurité partagée. Les chancelleries ont remplacé la négociation par la propagande. Au nom de la démocratie, elles légitiment une guerre d’usure.

L’Ukraine, instrumentalisée par Washington, devient le champ de bataille d’une guerre par procuration. L’économie européenne s’asphyxie, la peur nucléaire monte. La diplomatie est morte, remplacée par une logique d’affrontement. Sans équilibre des intérêts, pas de paix. L’OTAN entretient le feu pour soumettre les nations.

Le tournant mondial et le retour du réel

Le monde bascule. Les États-Unis perdent leur hégémonie, la Russie et la Chine renforcent leur alliance, les BRICS imposent la multipolarité. Fédorovski appelait à un dialogue franc avec Moscou. La « maison commune européenne » est devenue ruines politiques. Le prix : désindustrialisation, insécurité énergétique, dislocation sociale.

Donald Trump incarne peut-être une dernière chance d’apaisement mondial. Son retour pourrait briser l’agenda belliciste de l’État profond et rouvrir une voie d’équilibre. Mais le temps presse. Sans souveraineté, la paix est impossible.

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