Le 5 décembre 2025 à 12h30, Mike Borowski décryptait comment le duo Hanouna-Auzière renforçait l’appareil présidentiel en transformant le divertissement en outil d’influence, en direct sur Géopolitique Profonde. 

Hanouna et le pouvoir invisible 

Cyril Hanouna, longtemps perçu comme trublion médiatique défiant le « système », apparaît désormais comme un rouage de celui-ci. Sa relation officielle avec Tiphaine Auzière, fille de Brigitte Macron, ne relève pas du hasard sentimental : elle scelle la fusion entre divertissement de masse et sphère politique macronienne. Selon Paris Match, ils partagent un appartement, passent leurs vacances ensemble, et Hanouna a présenté ses enfants à cette collaboratrice de la communication élyséenne. Le message est clair : l’animateur est rentré dans le rang. Cette idylle consacre la récupération d’un influenceur par le pouvoir, alors que la contestation peine à se faire entendre. 

En s’affichant aux côtés de la fille de Brigitte Macron, Hanouna met fin à sa mise en scène d’opposition. Celui qui feignait d’interroger le pouvoir en devient le complice symbolique. Derrière cette union, une stratégie : consolider l’influence culturelle du pouvoir. En attirant un animateur populaire, l’Élysée neutralise un espace potentiellement critique. L’objectif : transformer la pseudo-irrévérence télévisuelle en légitimation douce. L’arme du divertissement se retourne contre le peuple, anesthésié par des figures faussement proches. 

Le divertissement au service du contrôle social 

Hanouna incarne le modèle d’« opposition homologuée ». Ce procédé consiste à intégrer dans le spectacle du pouvoir des figures prétendument critiques, qui veillent à ne pas franchir la ligne rouge. Leur rôle : canaliser la colère, détourner l’attention, désamorcer la critique. Le pouvoir ne censure plus, il fabrique ses contradicteurs. La présence d’Auzière, liée à la communication présidentielle, révèle un dispositif où le champ médiatique populaire devient une extension de l’Élysée. Hanouna n’est plus l’écho de la rue, mais le micro de la Cour. 

Cette captation du divertissement par les cercles du pouvoir participe d’un mouvement global : la fusion politique/show-business/communication d’État. La critique devient spectacle, la dissidence une marque. Le téléspectateur croit choisir, il consomme le consensus. Le contrôle agit désormais par adhésion. 

Le dernier verrou du pouvoir médiatique 

L’alliance entre un animateur star et le clan présidentiel parachève le verrouillage médiatique. Après médias publics, groupes privés et réseaux sociaux, le pouvoir infiltre le divertissement. Là où la politique semblait absente, elle s’empare des rires et réflexes de masse. Hanouna devient un outil de persuasion affective du macronisme, neutralisant toute résurgence critique. 

L’affaire Hanouna-Auzière marque un basculement : connivence entre pouvoir et spectacle, effacement du contre-pouvoir, tutelle de la parole publique. Ce n’est plus de la téléréalité, mais de la politique réelle, imposée par séduction et saturation. La France du spectacle est devenue la vitrine du contrôle. 

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