J’ai rencontré Quentin un peu par hasard. En fait, c’était un cadeau de Noël pour mon copain : deux places pour aller voir la projection de ses documentaires. Un soir d’hiver, à Lyon, on est allés s’asseoir dans une petite salle, sans trop savoir ce qu’on allait voir. Et puis, pendant deux heures, j’ai eu l’impression de voyager à travers deux continents sans bouger de mon siège.
Il y avait d’abord cette traversée de l’Afrique, du Caire au Cap. Onze mille kilomètres à vélo, dix pays, des paysages qui changent, des visages qui défilent, des galères, des joies, des imprévus. Et puis il y avait la Patagonie, six mois de marche dans des territoires presque vierges, où le vent semble parler à ta place. À chaque image, on sentait la fatigue, la soif, la solitude… mais aussi une forme d’apaisement, de vérité.
Ce qui m’a touchée, c’est que Quentin ne voyage pas pour “faire” des exploits. Il voyage pour vivre, vraiment. Pour se frotter au monde, pour se perdre un peu et peut-être mieux se retrouver. Et en sortant de la projection, je me suis posé plein de questions.
Qu’est-ce que ça veut dire, “partir” ?
Est-ce que c’est fuir quelque chose ou aller vers soi ?
Est-ce que le voyage, ce n’est pas une manière de désapprendre le confort, de se remettre en mouvement, de redonner de la valeur à chaque geste simple ?
Et puis cette solitude choisie, qu’on redoute souvent… Est-ce qu’elle ne devient pas une forme de liberté quand on apprend à la connaître ?
Regarder Quentin parler de ses aventures, c’est aussi interroger notre manière de vivre, de consommer, de courir après des choses qu’on ne prend même plus le temps de ressentir. C’est se demander si la vraie richesse, aujourd’hui, ce n’est pas de ralentir, de regarder autour de soi, d’écouter le silence, de ne rien posséder d’autre que ce qu’on peut porter sur son dos.
Il y a dans ses récits quelque chose de brut et de sincère, mais aussi de profondément humain. Une quête d’équilibre entre effort et paix intérieure, entre la peur de l’inconnu et l’envie d’y plonger quand même. Ce qu’il raconte, c’est l’histoire d’un corps qui avance, mais aussi d’un esprit qui apprend à lâcher prise.
Alors ce soir, j’ai envie qu’on prenne le temps d’écouter.
D’écouter un homme qui, sans chercher à donner de leçons, nous invite à questionner notre propre manière d’être au monde.
Parce que, finalement, derrière chaque kilomètre parcouru, il y a une question universelle : comment vivre pleinement, quand tout autour de nous nous pousse à aller vite ?
Vous pouvez retrouver Quentin directement sur son compte Instagram : @quentinclavel !
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