L’action d’entreprendre est profondément lié à son environnement
Olivier Toutain est chercheur en éducation de l’entrepreneuriat, rédacteur en chef de Innover et Entreprendre, il dirige un incubateur à Dijon. Il nous parle de l'entrepreneuriat comme d'un objet à observer et à comprendre, un phénomène social qui s'est développé depuis 2000 dans le monde éducatif. Il le fait à partir de sa double culture. A la fois dans l'accompagnement auprès d'entrepreneurs, à Dijon et dans le monde rural ; et de sa culture universitaire de sociologue et d'anthropologue.
Il nous parle de l'entrepreneuriat comme d'une science de l’action, de la manière d’agir, de se transformer, de changer le monde : ça ne se résume pas à la création d’entreprise.
Les entrepreneurs sont avant tout des femmes et des hommes qui vont s’essayer à développer une activité qui fait sens, pour leurs besoins, pour l’environnement, en mobilisant les ressources dont ils disposent.
L’action d’entreprendre est profondément lié à son environnement. ce qui attire c’est le lien entre l’acte d’entreprendre et l’environnement, l’interaction avec les ressources. L'entrepreneuriat est profondément humain, collectif, ancré, culturel. Dès lors, on doit s’intéresser à l’ensemble des acteurs avec lesquels ils interagissent.
Cette approche de l'entrepreneuriat pose un véritable défi à l’école. Elle suppose des aménagements pédagogiques, qui vont nécessairement amené l’école à s’ouvrir à des partenariats dans différents mondes. C’est ce qui se passe avec des dispositif comme PEPITE ou Entreprendre pour Apprendre, mais aussi dans l’enseignement primaire. Ces initiatives passent par l’engagement de quelques enseignants, qui vont s’engager un peu en marge des programmes officiels
L’individu est au coeur, le collectif est là pour l’entourer
Le choix du système éducatif est intimement lié aux choix de société que nous voulons. Cela a des conséquences sur l'éducation : comment apprendre l’entrepreneuriat à l’école, les valeurs d’autonomie, de liberté
Enfin, Olivier interroge l'accompagnement des entrepreneurs. Il s'attarde sur la souffrance des entrepreneurs et des accompagnateurs dans un contexte où ils disposent de moins en moins de liberté d’action. Du côté des entrepreneurs, un des maux c’est que le monde de l’accompagnement s’est profondément développé, mais ne s’est pas éclairci. Il demandeur complexe, institutionnalisé, et amène à intégrer des contrainte institutionnelle, à entrer dans un dispositif avec des obligations, des compte à rendre, qui enferme dans une approche planificatrice. De l'autre coté, les accompagnateurs doivent s'accommoder d'une double injonction : disposer de financement, obéir à des contraintes, des quotas d'heure, faire des dossiers, des compte rendus en plus du temps passé avec les entrepreneurs.
Malgré tout, si on avait pas toutes ces structures, ces réseaux… on aurait pas autant d’entrepreneurs, cette appétence pour l'entrepreneuriat.
Au final, Olivier fait l'éloge du bricolage, du "faire avec ce qu’on a", l'acceptation (voire la recherche) de l’imperfection, qui permet la création. Comme si on avait un grand atelier, et qu’on y trouvait des outils.
Très logiquement, Olivier aborde le jeu dans la rue ! Et imagine un jeu sur l'entrepreneuriat "sur le terrain", s'extrayant des outils numériques pour retourner dans la démarche de la rencontre.
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.