Apprendre le vocabulaire (ou plutôt faire apprendre le vocabulaire), ce n’est jamais une tâche facile.
Si tu as remarqué que tes apprenant·es cherchaient leurs mots quand ils parlaient, tu as pris conscience du problème : leur vocabulaire n’est pas assez riche ! Mais eux, le savent-ils ?
Peut-être que oui, et qu’ils te réclament des listes de mots à apprendre par cœur… Et toi, tu te demandes comment t’y prendre pour les fournir. Il est possible que ton manuel n’en propose pas, ou alors, tu travailles peut-être aussi sans manuel. Tu pourrais mettre toi-même au point des listes, mais 1. c’est beaucoup de travail ; 2. ce serait encore mieux s’il s’agissait de listes personnelles.
Un petit détour par la didactique du lexique
Alors comment procéder ? D’ailleurs, la liste de mots est-elle bien le meilleur moyen de s’y prendre ?
Bon, attention ! Je ne dis pas que les listes sont à bannir. Nous avons d’ailleurs été peut-être un peu trop vite en besogne de ce côté… En effet, le rejet total des listes de vocabulaire ne peut constituer une solution définitive puisque les recherches (et pas les dernières, celles-ci remontent déjà aux années 1870 avec Hermann Ebbinghaus et les courbes de l’oubli) montrent qu’il est important de répéter pour mémoriser. De ce fait, les listes de mots sont encore un bon outil pour s’assurer de révisions à intervalles précis (et non réguliers, conformément à ce que montrent ces fameuses courbes de l’oubli). Pour en savoir plus sur le sujet, je t’invite à consulter cet article : https://culture-fle.de/apprendre-le-vocabulaire-quizlet/
Cela dit, pour en revenir au cœur du sujet, avant d’avoir une liste à apprendre, il faut choisir les mots à y faire figurer.
Et puis, à y regarder de plus près, le lexique n’est en effet pas une « liste » de mots. On pourrait mieux le décrire comme un ensemble structuré d’éléments suivant des règles. C’est sans doute pourquoi les cartes heuristiques (cartes mentales ou encore mindmaps) sont si à la mode : elles représentent les relations sémantiques du lexique, facilitant son apprentissage. En principe, elles incluent également des éléments visuels (et créatifs), qui permettent de mieux retenir.
Alors comment les utiliser de manière efficace ?
Les cartes mentales peuvent être associées à un remue-méninges (brain-storming). Elles permettent alors de structurer l’information collectée pour une meilleure mémorisation.
Cela dit, un remue-méninges, cela suppose que de l’information ait déjà été apprise et doive seulement être mobilisée. C’est un bon outil pour faire le point sur des connaissances déjà là.
C’est pour cette raison qu’il apparaît plutôt en fin d’unité, pour faire le point sur les mots appris. On peut l’utiliser également en début d’unité à partir des niveau A2+/B1 pour faire point sur les connaissances déjà là et ancrer le nouveau vocabulaire en établissant des connexions avec celui déjà assimilé.
Grâce à la combinaison de ces deux activités (remue-méninge et carte mentale) on obtient une liste de mots (à réviser avec le système de répétition espacée) structurée en réseau, qui fait système et est donc plus facile à mémoriser.
A quoi ressemble (vraiment) une carte mentale ?
Les cartes mentales se sont répandues et leur usage est fréquent en cours de langues. Cependant, les cartes mentales qu’on y trouve n’ont plus grand-chose à voir avec le concept original.
En effet, il ne s’agit pas simplement d’une structuration, mais également d’une visualisation. Les concepts sont donc en principe accompagnés de schémas et d’images. Voici un exemple, pour te donner une idée :
Une proposition d’utilisation systématique
Il est possible d’utiliser systématiquement les cartes mentales en fin de séance pour établir ensemb...