Créé le 28 novembre 1909, à New York, sous la direction du chef Walter Damrosch, avec le compositeur au clavier, le Concerto pour piano n° 3 requiert une technique exceptionnelle. Son dédicataire, Josef Hofmann, l’un des plus grands virtuoses de l’époque, refusera de le jouer. C'est Vladimir Horowitz qui en sera le premier grand interprète, après Rachmaninoff. Grâce à lui, dans les années 1930, le Concerto, d’abord boudé, commencera à s’imposer.

Le Carnaval des animaux se présente comme une parodie, une grande farce. Nous sommes bien loin du Saint-Saëns sérieux et conservateur auquel le public est habitué. Il est écrit pour un ensemble instrumental peu commun : deux pianos, deux violons, un alto, un violoncelle, une contrebasse, une flûte (également piccolo), une clarinette, un harmonica de verre (ou un célesta) et un xylophone. L'œuvre est composée de 14 mouvements et dépeint une galerie d’animaux originaux et exotiques. Parmi eux, les hémiones, qui sont des ânes sauvages d’Asie, des kangourous, un éléphant ou encore un lion. Saint-Saëns est un grand voyageur. Ce n’est donc pas étonnant de trouver des animaux plutôt exotiques dans son bestiaire. Le compositeur reste malgré tout très attaché à la tradition classique ; Le Carnaval des animaux est donc une parenthèse humoristique et caricaturale, avant la reprise de travaux plus sérieux, comme sa Symphonie n°3 « Avec orgue » qui sera également créée en 1886.

En 1788, Mozart a 32 ans. C’est une période de création intense. Pendant ce même été 1788, il compose par exemple l’Adagio et fugue, la Sonate pour piano n° 16 (dite) « facile », et ses Trios avec piano n° 5 et 6. Pourtant, ce n’est pas la grande forme pour Mozart : les dettes s'accumulent et le public commence à le bouder. Et, pour ajouter à ses malheurs, sa petite fille de 6 mois, Theresia, meurt fin juin. Par son urgence, ses accents pathétiques et désespérés, la Symphonie n° 40 se teinte déjà de couleurs romantiques, semblant ouvrir la voie à Beethoven. La Quarantième est la plus dramatique des symphonies de Mozart, et c’est sans doute à cette puissance émotionnelle que l’œuvre doit son succès.

21 avril 1918, Petrograd, salle de la chapelle de l’ancienne cour. C’est l’après-midi et un jeune compositeur de 27 ans, Serge Prokofiev, dirige sa toute première symphonie. L'œuvre est courte et en un quart d’heure de musique le public est conquis. C’est l’une des premières fois qu’une œuvre de Prokofiev fait l’unanimité. On est surpris, d’ailleurs. Le compositeur a habitué le public à une musique plus moderne, dont les dissonances rebutent ceux qu’il s’amuse à surnommer « les oies ». Cette fois, il n’en est rien. Sa symphonie, sous-titrée Classique, reprend les canons du siècle des Lumières, celui de Mozart et de Haydn, voire ceux de l’époque baroque.

Achevée en 1833 et créée la même année à Londres, la Quatrième Symphonie illustre le réjouissant voyage de Mendelssohn en Italie. C'est son œuvre la plus joyeuse.

En 1883, la Symphonie n° 3 est l'unique production de Brahms ; sa création est attendue avec impatience. Les salles se battent pour avoir l’honneur de la première audition. Le jour J, le 2 décembre 1883, à Vienne, le succès est tonitruant. Bientôt, l'œuvre est connue partout en Europe, et même de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis. Le chef Hans Richter, qui dirige la symphonie le jour de sa création, lui donne le surnom d’« Héroïque », en raison de son caractère puissant, vif et enthousiaste, mais aussi, bien sûr, en écho à la Troisième Symphonie de Beethoven, l’« Héroïque ». En 1961, le réalisateur Anatole Litvak utilise le thème célèbre du troisième mouvement dans son film inspiré du roman de Françoise Sagan, Aimez-vous Brahms ?

Juin 1941, l'armée allemande franchit la frontière russe. L’Union soviétique entre en guerre. C’est dans un Leningrad en proie aux bombardements que Chostakovitch se lance avec ardeur dans l’écriture d’une nouvelle symphonie. Beaucoup ont considéré cette Septième comme un acte de résistance contre l’invasion nazie. Très vite, Staline et les Soviétiques en font un instrument de propagande, l’un des symboles de la « Grande Guerre patriotique ». 

Œuvre monumentale, la Passion selon saint Matthieu offre près de trois heures de musique, En ce qui concerne la forme, on peut remarquer des similitudes avec l'opéra italien de l’époque : c’est le récit qui assure la narration et permet à l’action d’avancer, tandis que les airs sont des moments de réflexion, d’affect, de méditation. Leschéma de l’oratorio est différent, sans doute plus varié que celui des opéras du début du XVIIIe siècle. Bach retouchera son œuvre à plusieurs reprises, notamment en 1729. C’est cette version, recréée en avril de la même année, que l’on a aujourd’hui l’habitude d’entendre.

Avec L’Oiseau de feu, Stravinski s’inscrit dans la filiation du groupe des Cinq (cénacle de compositeurs qui défendaient le nationalisme russe), tout en ouvrant la voie à la modernité. Il portera ce style à son sommet et le dépassera très vite avec Le Sacre du Printemps. Le jour de la création de L’Oiseau de feu, le 25 juin 1910, au Théâtre National de l’Opéra de Paris, le succès est immense. Du jour au lendemain, Stravinski occupe le devant de la scène...

1819 : pour adapter son lied « La Truite », Schubert choisit une formation des plus originales : un quintette pour piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse. L'avant-dernier mouvement, constitué d’un thème et cinq variations, est devenu célèbre ; c’est à lui que l’on pense en premier quand on évoque La Truite. Schubert ne connaîtra pas le succès de son quintette ; il ne sera publié qu’un an après sa mort, en 1829.