De la cuisine au salon, peut-être, en passant par la chambre selon la météo conjugale
4,5,6, cueillir des cerises, sur le gâteau...
Et hop, dans un panier neuf, la population, dès janvier 2021, un babyboom planétaire tonitruant recyclera les arbres généalogiques. Et les pertes se feront moins dures, moins définitives.
Et hop, ou tous divorcerons c’est selon, c’est peut-être proportionnelle au nombre de m2 de l’habitat, l’histoire le dira.
De nouveau pendu au rythme des saisons, ce premier jour du printemps, déjà célébré avec nostalgie.
Comme si on le manquait... comme si, n’étant pas dehors, à festoyer, tournebouler, offrir sa gorge au soleil nous allions rater l’entrée du printemps.
Refoulé par un cerbère antipathique et non physionomiste
Comme si La porte allait se dérober et toutes les saisons, avec, complices.
A compter et recompter sur nos doigts les prochaines étapes
1,2,3,... anniversaires manqués, premiers week end d’avril, soirées en terrasses...
Et toute la collection de nos précipitations, de nos suroccupations, de nos éphémères, de nos instantanés...de défiler...
Avions-nous oublié tout ce qui a du sens dans notre vie, nos grandes initiations : grandir, apprendre, aimer, éduquer, traverser un deuil ... avions-nous oublié que les grandes étapes de notre vie demandent du temps.
Comme nous avions oublié l’importance et l’abnégation des travailleurs de la santé, de la salubrité, de l’approvisionnement, de la sécurité.
Le temps est un révélateur, nous avons passés toutes ces années à le chercher, alors qu’il suffisait peut-être de refuser cette sommation cumulative d'instants pour ramasser à nos pieds l’essence même de notre existence.
Je vous propose de fêter le printemps tous ensemble, à l’intérieur, face à la fenêtre grande ouverte, si possible un coin de ciel dans le viseur.
Vous-même grand ouvert, planté là, tel un arbre, enraciné sur votre parquet ou la moquette de mémé, droit, solide, vos deux larges branches tendues de chaque côté de votre tronc
Expirez tout l’air de vos poumons, doucement, comme si vous chassiez l’hiver et ses dernières facéties morbides,
Inspirez, profondément, de la chaleur, du bien-être, du bonheur pour tous, vous avez de la place, votre corps est immense à l’intérieur....
Expirez ces trésors, avec ce petit son propice aux grands moments historiques de votre vie
Fermez les yeux, lever les bras au ciel en inspirant le vent de ces déplacements feuillus,
Rejoignez les mains contre votre poitrine et pleurez de joie.
Vous n’irez plus au bois, vous êtes le bois...