Le 16 novembre 2025 à 19h, Pierre Hillard était l’invité de Raphaël Besliu, en direct sur Géopolitique Profonde.

Pierre Hillard est docteur en sciences politiques, écrivain, spécialisé dans l’étude du mondialisme. Son dernier ouvrage s’intitule « Histoire politique et mystique des Temples de Jérusalem – Du roi David à Benyamin Netanyahou ».

Israël et la mission divine du pouvoir de Netanyahou

Depuis des décennies, Israël se présente comme l’instrument d’une mission divine, destiné à rétablir un ordre « biblique » sur une terre prétendument promise. Sous Benyamin Netanyahou, cette croyance devient moteur politique. L’État sacralise la domination territoriale, justifiant l’écrasement des Palestiniens au nom d’une prophétie. Mais ce récit mystique s’effondre : le conflit s’essouffle, les alliances se fissurent, et l’Occident doute du « rôle divin » d’Israël.

Derrière ce discours religieux se cache une ingénierie politique : un État sioniste voulant faire de Jérusalem la capitale mondiale, spirituelle et financière. Le « Temple » symbolise ce pouvoir centralisé, fusion de finance, religion et géostratégie. La reconstruction du Troisième Temple incarne cette ambition : un monde unifié sous domination pseudo-divine, sans souveraineté nationale.

Le Troisième Temple ou la tentation de la domination spirituelle mondiale

La reconstruction du Temple n’est pas qu’un rêve religieux. C’est un programme de pouvoir soutenu par des élites israéliennes et des cercles évangéliques américains. Jérusalem deviendrait le centre politique et spirituel du monde, imposant un modèle civilisationnel aligné sur un Occident en déclin. Cette « mission divine » devient un outil géopolitique : fonder un axe sacralisé, effaçant les dernières souverainetés.

Cette stratégie s’inscrit dans une continuité d’alliances bibliques réinterprétées par le pouvoir moderne. Le Temple devient l’arme d’un impérialisme spirituel où religion sert la stratégie. Mais plus Israël poursuit cette domination mystique, plus son image décline. Les nations émergentes, notamment les BRICS, rejettent cette hégémonie théocratique. Elles défendent leur souveraineté culturelle face à cette instrumentalisation du sacré.

Jérusalem, cœur mystique et champ de bataille du monde moderne

L’enjeu de Jérusalem dépasse le conflit israélo-palestinien. C’est le cœur d’un affrontement entre un empire global sacralisé et des nations défendant leur autonomie. Le Temple incarne la prétention d’un peuple à devenir le médiateur unique entre Dieu et l’humanité. Cette ambition, aujourd’hui impériale, vise la centralisation des consciences au profit d’un État militarisé et propagandiste.

Pierre Hillard montre que cette dynamique plonge ses racines dans les textes anciens. Il révèle un fil entre le trône de David et les projets mondialistes. Ce fil se tend à mesure que décline la croyance dans la mission d’Israël. Le monde n’attend plus un Messie d’État, mais la restauration des souverainetés. Le Temple redevient ce qu’il fut : le miroir d’un pouvoir terrestre travesti en mission divine.

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