Pour un dégât des eaux, on a toujours besoin d’un mage.
Le mage Tassoup est devant sa maison, il me guette.
* – Angélique, j’ai compris que tu avais des ennuis ! Peux-tu me donner des détails ?
* – Bonjour mon mage préféré, comment vas-tu ?
* – On n’a pas le temps à passer en bavardages, la situation à l’air sérieuse.
Il m’a toujours épaté, je n’ai même pas eu besoin de l’appeler sur son mobile, qu’il est déjà au courant de tout. Je me demande bien pourquoi il paie un forfait. Il m’affirme qu’il lui est très utile pour être au plus près des évènements. Pour ma part, je ne l’ai jamais vu s’en servir. Il a même insisté pour que son numéro soit en premier dans mon répertoire. Il n’est plus très jeune, je le soupçonne de radoter un peu.
* – Contrôle un peu tes pensées, j’ai l’impression que tu te disperses.
* – Je ne vois pas de quoi tu parles.
* – Racontes-moi plutôt ce que tu as vu et ressenti dans cette maison.
* – Je suis arrivée pour un dégât des eaux, tu te rends compte, m’utiliser simplement pour ça, ils exagèrent, je vaux quand même mieux.
* – Bien entendu, mais on s’en moque, vas-tu me raconter ou faut-il que j’explore tes pensées.
* – J’ai horreur qu’on vienne fouiller dans mon intimité, il n’en est pas question.
* – Alors, tu accouches !
Il faut connaître son adversaire
Il a parfois des paroles un peu appuyées, mon mage préféré, mais bon, il a raison, je le fait lanterner, mais il aurait pu quand même me dire bonjour. Je lui raconte donc en détails tous les faits de la matinée, sans oublier l’intervention d’Ariel qui m’a sorti de ma torpeur.
* – Tu me dis qu’ils étaient dix-sept ?
* – Oui mais maintenant avec le premier ménage, il n’en reste que cinq.
* – Il faut que tu y retournes dès ce soir, je pense que des choses importantes vont arriver. Il faut empêcher ce passage de s’ouvrir.
* – De quel passage parles-tu ? Je te l’ai dit, il ne reste qu’une bande de spectres que je vais disperser en deux temps trois mouvement grâce à ton aide.
* – Ce n’est pas si simple. Quel jour sommes-nous ?
* – Vendredi
* – Oui mais ce n’est pas ma question, quel jour de l’année ?
* – Le 23 mai
* – Et Alors ? cette date ne te dit rien ?
* – Je ne vois pas de quoi tu parles
* – En 1625, le 23 mai, il y eu le massacre du couvent des religieuses de la Rochechauvet. C’est un fait peu connu du grand public mais qui revêt une importance fondamentale en ce qui concerne les forces occultes.
* – Tu me fais toujours peur quand tu prends ces grands airs mystérieux, tu m’as déjà fait le coup de l’importance primordiale. Une fois c’était des vikings, une autre fois des espagnols, des sarrasins… Bref, je n’ai jamais entendu parler de bonnes sœurs zigouillées dans un couvent à un endroit que je ne connais même pas.
* – Je vais augmenter ta culture une autre fois, il y a urgence. Nous courrons tous un grand danger, surtout les habitants de la maison. Tu dois y retourner dès maintenant pour refermer le passage. Le protocole n’est pas très compliqué, tu vas te contenter d’essuyer ce fameux dégât des eaux avec ce linge béni.
* – C’est parti !
La contre-offensive est en marche
Je fonce pour arriver devant cette bâtisse. L’hôtesse est sur le pas de la porte et semble m’attendre. Elle me fait entrer et sans un mot m’amène directement près de la tâche au plafond qui, contre toute logique, s’est agrandie. L’ambiance a complètement changé. Les entités que je n’avais pas réussi à faire partir sont toutes dans cette pièce. Elles envahissent l’espace et font comme un barrage. Sans que je ne lui ai rien demandé,