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Décidément, les agents IA étaient à l’honneur au BtoB Summit de 2025. Après Salesapps, je suis allé discuter avec notre confrère Philippe Guiheneuc. Celui-ci m’a expliqué les principes du nouveau projet Zenbaia d’Hervé Gonay. J’ai interviewé Philippe lors du BtoB Summit de juillet 2025, qui m’a décrit sa démarche concrète et pragmatique pour déployer ces agents IA afin qu’ils soient utiles aux métiers.
\n\n\n\nZenbaia : quand les agents IA sortent du laboratoire\n\n\n\nPhilippe Guiheneuc sur le stand de Zenbaia au BtoB Summit 2025\n\n\n
L’adoption d’agents IA prend enfin une tournure concrète et pragmatique. Loin des promesses futuristes, certaines sociétés proposent aujourd’hui des solutions opérationnelles qui transforment réellement les processus métiers. C’était le cas de Salesapps, que nous avons étudié précédemment, c’est aussi celui de Zenbaia.
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La nouvelle startup d’Hervé Gonay mise sur une approche « prête à l’emploi » des agents IA. Philippe Guiheneuc, responsable marketing ventes chez Zenbaia, m’a expliqué comment la jeune pousse compte démocratiser l’usage de ces agents IA dans les organisations.
\n\n\n\nUne technologie encore perçue comme complexe\n\n\n\n
Le nom même de Zenbaia est le résultat d’une fusion entre « Zen » et IA. Il illustre la philosophie de ce nouveau service : rendre sereine l’adoption d’une technologie encore perçue comme complexe.
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Philippe explique le principe avec une simplicité qui tranche avec le jargon technique habituel du secteur. Cette approche volontairement accessible masque en réalité une stratégie réfléchie. Il s’agit de faire en sorte que l’IA devienne aussi naturelle à utiliser qu’un tableur Excel.
\n\n\n\nLe paradoxe de l’adoption : entre connaissance et appropriation\n\n\n\n
L’analyse de Philippe Guiheneuc sur l’état actuel de l’IA en entreprise met le doigt sur un paradoxe frappant.
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« Tout le monde sait utiliser un ChatGPT, un Mistral, un Perplexity. Par contre, réintégrer cette utilisation et surtout les capacités en termes de productivité dans des processus d’entreprise, c’est une autre histoire », observe-t-il avec justesse.
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Tout le monde sait utiliser ChatGPT, mais réintégrer cette utilisation dans des processus d’entreprise, c’est une autre histoire
\n\n\n\n\nPour les Agents IA comme dans d’autres domaines, il y a la réalité et la fiction. Zenbaia a décidé de se placer du côté de la réalité — image réalisée avec Midjourney dans notre mode personnalisé\n\n\n
Finalement, il en est pour l’intelligence artificielle comme pour les innovations précédentes, contrairement à ce qui a pu être dit ici et là.
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Selon Philippe, cette problématique dépasse largement le seul secteur commercial, même si les métiers marketing et vente sont particulièrement concernés. « Nous nous intéressons aussi aux applications pour d’autres métiers comme la production, l’industrie, les RH — l’analyse de CV par exemple », précise-t-il.
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Quelques exemples d’agents IA tirés du site Zenbaia.com
\n\n\n\nAgents IA : tester immédiatement avant d’investir\n\n\n\n
Face à cette problématique, Zenbaia propose une méthode pragmatique. Plutôt que de commencer par de lourds projets d’intégration système, dont on connaît les conséquences, l’entreprise prône l’expérimentation immédiate avec des outils standard.
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« Nous partons du postulat, parce qu’on a vécu ça dans d’autres révolutions technologiques, qu’il faut faire le contraire de ces projets trop complexes. Il faut d’abord tester, essayer, s’amuser avec des applications sur étagère, prêtes à l’emploi », explique Philippe. Cette philosophie rappelle les débuts des premiers logiciels en SaaS, appelés ASP à l’époque, qui ont révolutionné l’informatique personnelle et professionnelle, en permettant l’adoption rapide de nouveaux outils sans investissement lourd dans les infrastructures.
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Les applications proposées couvrent un spectre large : analyse de profils LinkedIn, création de contenu pour webinaires, veille concurrentielle, analyse réglementaire. « Ces applications sont “pré-promptées”, “pré-paramétrées” et prêtes à l’emploi », ajoute Philippe. L’idée est de permettre aux utilisateurs de découvrir le potentiel réel de l’IA avant de s’engager dans des développements sur mesure.
\n\n\n\nLa personnalisation comme étape naturelle\n\n\n\n
Cette approche « boîte à outils » n’est que la première étape d’un processus de long terme. Une fois les utilisateurs familiarisés avec ces agents IA standard, Zenbaia propose un studio de personnalisation qui permet d’adapter les outils aux besoins spécifiques de chaque organisation.
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« Une fois qu’il a utilisé ces applications et vu leur apport en gain de temps, l’utilisateur désire des fonctionnalités supplémentaires ». Cette progression naturelle de l’adoption vers la personnalisation semble plus prudente que les approches « big bang » traditionnelles.
\n\n\n\nLa question cruciale des hallucinations dans le cas des agents IA\n\n\n\n
Impossible d’évoquer les agents IA sans aborder la question des hallucinations, ces erreurs que peuvent produire les modèles de langage. Car dans une application liée aux processus métiers, il faut de la rigueur, et les dérapages ne sont pas autorisés.
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Philippe Guiheneuc adopte encore ici une posture pragmatique.
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« Les hallucinations s’améliorent petit à petit avec le temps. Il en reste encore », reconnaît-il sans détour. Plutôt que de nier le problème ou de promettre leur disparition imminente, Zenbaia mise le contrôle et la vérification. « Ce que nous mettons en place, ce sont des outils de contrôle et de vérification. Avec Zenbaia, l’utilisateur récupère les sources qui lui permettent de vérifier que les informations sont justes. »
\n\n\n\nTaux d’hallucination mesurés par AIMultiple en 2025, il y a encore du travail… \n\n\n
Les utilisateurs du Web, désormais accoutumés au « zéro clic », ont un peu tendance à oublier ce qu’est une source. Mais les professionnels, eux, ne peuvent se permettre ce type d’approximations, ou du moins pas très longtemps.
\n\n\n\nSouveraineté et sécurité des données\n\n\n\n
La question de la localisation des données lors de la fourniture de documents à une IA (RAG) constitue un enjeu majeur pour l’adoption des agents IA en entreprise. Pour répondre à cette légitime demande, Philippe Guiheneuc propose une approche nuancée qui distingue clairement les usages selon la sensibilité des informations traitées.
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« Si les informations ne sont pas sensibles et confidentielles, auquel cas le plus simple et probablement le plus performant, c’est d’utiliser le cloud », explique-t-il. Pour les données sensibles, Zenbaia propose des solutions d’hébergement localisé, « chez le client, ou chez nous, en toute sécurité dans des data centres français ».
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Cette flexibilité permet de répondre aux exigences de conformité tout en optimisant les performances selon les cas d’usage. Une approche qui devrait rassurer les entreprises françaises soucieuses de souveraineté numérique.
\n\n\n\nAgents IA : accélération du temps plutôt que productivité\n\n\n\n
L’une des réflexions les plus intéressantes de Philippe concerne l’impact réel des agents IA sur le travail. Les premiers retours d’expérience montrent que, plutôt que de parler d’augmentation de productivité, un sujet plus complexe qu’il y paraît, il vaudrait mieux évoquer « l’accélération du temps ».
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« L’IA permet de produire un résultat en 3 heures là où il fallait 5 jours auparavant, à condition de bien l’utiliser. Cela laisse plus de temps pour réfléchir à la présentation et sa stratégie commerciale », ajoute Philippe en prenant l’exemple de ces clients pressés qui veulent les résultats dans des temps très courts. L’IA permet selon lui « d’accélérer le temps » de répondre positivement à ces clients exigeants.
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Cette vision optimiste mérite cependant d’être nuancée. Philippe lui-même reconnaît les effets pervers potentiels : « Certains utilisent l’IA pour répondre automatiquement à leurs emails, car ils en reçoivent trop. Donc leurs interlocuteurs utilisent l’IA aussi pour les lire. Ce qui leur permet de répondre plus vite. En fin de compte, ils reçoivent encore plus de mails ».
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Un joli effet rebond qui rappelle que toute technologie peut devenir contre-productive si elle est mal maîtrisée. Et dans l’exemple précédent, on imagine que le client pressé pourra demander un résultat encore plus rapide en encore moins de temps, sans oublier la nécessaire baisse de prix, car cet acheteur impatient aura l’impression que l’IA seule aura fait le travail.
\n\n\n\nPremiers retours d’expérience sur les agents IA\n\n\n\n
Les premiers déploiements de Zenbaia commencent à livrer leurs enseignements. Philippe évoque notamment le partenariat avec « un gros industriel spécialisé dans la communication par l’objet » pour lequel un agent IA réalise « une analyse de marché complète sur l’Europe, avec recherche de contacts et personnalisation d’emails d’invitation ».
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Cela me rappelle mes premières missions Internet dans les années 90. A l’époque, nous proposions des études de marché en nous basant sur les résultats des moteurs de recherche. Comme dans ces temps préhistoriques du Web, les résultats automatiques de ces phases de « desk research » doivent être systématiquement complétés par de l’analyse et de la vérification, et si possible un ou plusieurs terrains ad hoc.
\n\n\n\n\n\nUn exemple d’utilisation de Zenbaia par le Crédit Agricole\n\n\n\nVers une démocratisation des agents IA\n\n\n\n
Le modèle économique de Zenbaia est de 20 euros par utilisateur et par mois plus un tarif à la consommation. Ceci permet selon Philippe de calculer facilement le retour sur investissement en comparant le temps machine au coût salarial équivalent. Une approche transparente qui devrait faciliter l’adoption en entreprise.
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Les agents IA sont un vocable quelque peu nébuleux. Ils sont souvent présentés comme une panacée informatique, destinée à résoudre tous les problèmes de manière magique. La magie, malheureusement, cache souvent un truc. Et nombre de solutions d’agents IA sont encore plus impénétrables que le vocable qui les rassemble.
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L’approche de Zenbaia, tout comme celle de Salesapps, permet de rendre l’approche dite « agentique », plus concrète et moins superficielle. Reste à voir si cette approche « bottom-up » parviendra à fournir les résultats escomptés et si les utilisateurs apprennent à contourner les effets rebond.
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Une chose est certaine, comme toujours dans le domaine digital, les autoprophéties sont à la source de l’innovation. Même si la notion d’agent IA est mal définie, ce sont des applications comme celle-ci qui finiront par lui donner un sens.
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Une évolution qui pourrait bien transformer notre rapport au travail plus profondément que toutes les grandes transformations digitales annoncées.
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Si le «\xa0vieil\xa0» Internet donne de sérieux signes de fatigue, un nouveau marketing digital est cependant possible. Ce 1er juillet 2025 je me suis rendu à la journée Comundi dédiée au sujet «\xa0zéro click, comment rester visible sur Internet. J’ai répondu aux questions des organisateurs sur ce sujet dans un long billet que je vous propose ci-dessous. Tout comme aux débuts de l’Internet, où il a fallu inventer de nouvelles stratégies à l’aube d’un monde qui changeait, cette période va inciter les marques à réinventer leurs pratiques. Ma thèse est que cette destruction peut être créatrice, à condition de faire preuve de créativité et\xa0d’imagination. Je livre ici mes réflexions sur ce sujet.\xa0
\n\n\n\nLe vieil Internet est mort, vive le nouveau marketing digital\n\n\n\nLes moteurs de recherche sont cassés, l’inbound est cassé, les techniques traditionnelles du marketing digital et du SEO sont sinon cassées du moins remises en cause. On pourrait se lamenter, ou au contraire prendre cette contrainte comme un moyen de rebondir et d’inventer un nouveau marketing digital\n\n\n
Alors que les moteurs de recherche sont cassés depuis longtemps et que l’IA est en train de mettre un coup de grâce au SEO, et que par conséquence, l’inbound est cassé, les techniques traditionnelles du marketing digital doivent être remises en cause et laisser place à un nouveau marketing digital.
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J’aurais pu parler de néo marketing digital, pour faire écho au célèbre livre de Badot et Cova.
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On pourrait se lamenter, ou au contraire prendre cette contrainte comme un moyen de rebondir et d’inventer un nouveau marketing digital. Ma position est justement que tout est à réinventer et que cela va apporter un peu d’air frais dans un paysage qui s’était figé depuis longtemps et qui tournait un peu trop, c’est une euphémisme, autour de la planète Google. Enfin, un nouveau marketing digital est possible. Non, il est indispensable.
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Voici mes réponses aux questions de Comundi.
\n\n\n\nComment évaluez-vous l’impact de l’IA sur la stratégie de contenu des entreprises ?\n\n\n\n
J’ai commencé ma carrière informatique dans le champ de l’IA. À cette époque, les ricanements résonnaient dans les couloirs du grand constructeur où je travaillais. Quelques décennies plus tard, on a fini de rire. L’intelligence artificielle bouscule nos habitudes et elle est en passe de faire disparaître, à terme, le « vieil » Internet.
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Ce bouleversement aura un effet perturbateur important et, en même temps, l’IA (et pas seulement générative) aura un impact fort sur l’innovation et la réinvention d’un secteur qui ronronnait depuis plus de 10 ans.
\n\n\n\nUne transformation des comportements en ligne profonde\n\n\n\n
La transformation des comportements en ligne des clients consommateurs et B2B est profonde. Ainsi, un récent sondage réalisé par Bain & Company démontre que, pour 80 % des consommateurs, 40 % des recherches sur Internet sont dites « zéro clic ». La tendance, réelle, profonde et ancienne, est nettement accélérée par le déferlement prochain de la recherche sur IA.
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Beaucoup de créateurs de contenus sont en mode panique, car certains ont vu leurs visites baisser de 60 % ces derniers mois. Beaucoup sont même en train d’abandonner la partie. Ainsi, les techniques d’inbound marketing, telles qu’on les a connues ces 30 dernières années, sont caduques.
\n\n\n\nLa conférencence du jour où j’interviendrai. \n\n\n\n
Pour autant, ce n’est pas la fin du monde. Ce bouleversement nous offre une chance de faire évoluer les choses de manière fondamentale et positive, d’inventer de nouvelles stratégies et d’innover. C’est toujours quand les changements sont profonds et brutaux que l’innovateur brise l’attentisme et prend de l’avance.
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Dans les années qui viennent, les marketeurs les plus avisés se tourneront vers les stratégies de marketing communautaire, les approches client innovantes et se serviront de l’Internet non comme d’un piège à « leads », mais comme support à de véritables actions client.
\n\n\n\nComment les méthodes de production de contenu doivent-elles s’adapter face à l’industrialisation permise par l’IA générative ?\n\n\n\n
L’IA générative a ouvert les vannes d’une production de contenu quasi illimitée. L’ère du contenu rare est révolue ; c’est désormais l’abondance qui pose problème. C’est ce que Mark Schaefer a nommé le « Content Shock » en 2014. 11 ans plus tard, nous atteignons des summums de saturation avec un moteur de recherche dominant qui n’a pas réussi à faire le tri entre contenus synthétiques et humains.
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On assiste donc, comme nous le promettait Mark, à un véritable choc du contenu, puissance 1000 : le Web se retrouve inondé de textes et d’images générés automatiquement (la « soupe » de l’Internet ou « slop » en anglais), Suno crache 900 000 morceaux de musique chaque jour quand Jean-Sébastien Bach, le plus prolifique des compositeurs, n’en a écrit que 1 128 dans toute sa vie, les vidéos générées par IA inondent le Web et les faux articles synthétiques sont hébergés par des fermes à clics, pour les plus performants, au rythme de 1 500 articles par jour. Même certains journalistes s’y sont mis, comme ceux de Il Foglio en Italie, ne serait-ce que pour faire le buzz.
\n\n\n\nUne overdose de contenus formatés\n\n\n\n
Très vite, on frôle l’overdose de contenus formatés sur le même moule. J’avais d’ailleurs anticipé dès 2020, lors d’un webinaire organisé par PushEngage, ce pourrissement du Web, une prolifération de contenus SEO produits à la chaîne par des machines – plus rapides et même, hélas, plus efficaces (d’après les critères purement quantitatifs de certains experts SEO) que des armées de rédacteurs bon marché.
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Et de fait, en l’espace de six ans, ces contenus au kilomètre ont envahi la toile à un rythme infernal. Et ce n’est qu’un début. Face à cette industrialisation, les méthodes des marketeurs et des marques doivent évoluer radicalement. Inonder le public de billets génériques n’a plus aucun effet, si ce n’est de saturer des serveurs qui ne sont plus sollicités par les lecteurs.
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Il faut donc viser la qualité plutôt que la quantité et redonner du sens à chaque contenu produit, l’autorité et l’expertise, le conseil et la connaissance client. Le contenu exclusif et personnalisé plutôt que la masse. Ce retour de l’autorité (au sens où on « fait » autorité), je l’avais déclaré nécessaire dès 2020. J’ai senti l’incompréhension autour de moi à cette époque. Aujourd’hui, cette logique s’impose à nous.
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Concrètement, pour les marketeurs, cela signifie réintroduire de la sélection et de la créativité dans les processus de création de contenus. Par exemple, après quelques mois d’engouement, nous avons constaté que beaucoup d’illustrations générées automatiquement par l’IA sur Visionary Marketing finissaient par lasser : à la longue, c’était répétitif, ennuyeux, visuellement stéréotypé. Ce constat vaut aussi pour les textes.
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La parade, c’est de varier les sources, les formats, les approches humaines et automatisées. Il faut mélanger les apports de l’IA et de l’humain et ne pas se contenter de copier-coller ce que la machine propose. Ceux qui ne comprennent pas cela finiront, au mieux, comme correcteurs dans une usine à clics.
\n\n\n\nÇa chauffe pour le marketing digital, et il est temps d’ouvrir les fenêtres pour faire entrer un peu d’air frais et d’en inventer un nouveau — photo antimuseum.com\n\n\n\n
À l’inverse, en diversifiant les techniques et en travaillant finement ses prompts, plutôt que de générer tout et n’importe quoi, on peut obtenir des résultats bien plus originaux. En somme, nos méthodes doivent gagner en exigence éditoriale. Cela ne veut pas dire qu’il faut systématiquement rejeter les nouveaux outils, mais qu’il faut les utiliser avec prudence, modération et recul. Et ne pas hésiter à ne pas les utiliser quand cela s’impose.
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L’industrialisation par l’IA oblige ainsi le marketeur à hausser le niveau de jeu : plus de vérifications et de recherches en amont, plus de créativité humaine, et une vraie valeur ajoutée dans chaque article ou visuel publié. Ce n’est qu’à ce prix que l’on pourra faire exister ses stratégies de contenus à l’ère de l’IA.
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Ainsi, cette question du futur des stratégies de contenu à l’ère de l’IA est davantage stratégique que technique. En clair, avant de s’emballer pour tel ou tel outil IA, il faut se demander pourquoi et pour qui on crée du contenu, et quelle est la place de l’humain dans le processus.
\n\n\n\nNouveau marketing digital et IA générative\n\n\n\n
L’IA générative peut se montrer créative et ses apports peuvent dans certains cas se révéler très intéressants, j’en conviens, mais j’insiste : ne sous-traitez pas votre pensée à la machine. Gardez la maîtrise de votre ligne éditoriale et de vos messages ; laissez à l’IA les tâches d’exécution sans valeur ajoutée. En somme, l’IA doit être un adjoint mécanique – elle peut accélérer la recherche ou l’analyse, mais elle ne doit pas se substituer à nos cerveaux.
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Je vois trop d’équipes fascinées par les prouesses techniques et qui en oublient pourquoi elles prennent la parole. La seule obsession est de produire pour le plaisir de produire. Or, une stratégie de contenu solide repose d’abord sur une vision claire de son audience et de ses objectifs, pas sur le dernier algorithme à la mode.
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Mon évaluation est donc pragmatique : l’IA peut décupler l’efficacité à condition de rester au service d’une démarche éditoriale réfléchie, pilotée par l’humain, et non l’inverse. C’est là, à mon sens, le vrai impact : nous rappeler que la technologie n’a de sens que guidée par une stratégie éclairée.
\n\n\n\nLe vrai sujet du nouveau marketing digital est stratégique\n\n\n\n
En résumé, tout le monde est obsédé par les méthodes de production de contenus et l’automatisation, c’est votre question, mais le vrai sujet est stratégique et celui-là est rarement bien abordé. Or, si vous savez ce que vous devez écrire, il y a de fortes chances pour que la façon dont vous l’écrivez (ce texte a été dicté directement dans mon mobile) ait moins d’importance que le contenu que vous créez et que les audiences pour lesquelles vous le créez.
\n\n\n\nUn nouveau marketing digital est nécessaire, il peut apporter un peu de fraîcheur — antimuseum.com\n\n\n\nVous avez souligné que l’IA peut automatiser la création de contenus à faible valeur ajoutée. Comment les marques peuvent-elles se différencier en produisant des contenus authentiques et engageants ?\n\n\n\n
C’est un enjeu crucial. Effectivement, tout ce qui est contenu générique, répétitif, sans âme – billets SEO basiques, descriptions produits passe-partout, etc. – peut aujourd’hui être pondu par une IA en quelques secondes. Mais justement, si tout le monde utilise les mêmes outils pour générer le même type de contenu insipide, la différence se fera sur l’authenticité et la personnalité.
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Pour qu’une marque se distingue, elle doit remettre de l’humain dans la boucle, plus que jamais. Cela passe d’abord par l’éditorial : un ton, un point de vue, une expertise réelle que l’on ne peut pas simuler avec un simple prompt. J’aime dire que l’IA doit s’occuper des corvées et laisser la pensée à l’humain. Concrètement, aux machines les tâches laborieuses (compilations de données, reformulations de base, corrections grammaticales), et aux créateurs la vision, la créativité, l’émotion, l’expérience et l’expertise.
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On imagine l’impact de la soupe IA sur la réputation d’une marque. Il s’agit d’un jeu dangereux et qui ne rapportera même pas quelques clics, comme nous l’avons vu ci-dessus.
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Partagez des anecdotes vécues, des études de cas spécifiques, un regard vraiment original sur votre secteur – bref, tout ce qui révèle la substance humaine derrière la marque – au bénéfice de vos clients et prospects.
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C’est d’ailleurs pour cela que j’ai créé humansubstance.com avec quelques amis créateurs de contenus. Une bande d’irréductibles blogueurs déterminés à penser et rédiger avec leurs mains et leurs cerveaux, pas avec des automates.
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L’idée n’est pas d’être passéiste, car nous sommes tous des acteurs de l’IA à divers niveaux, mais de montrer que la richesse d’un contenu vient de l’intelligence humaine qu’il contient. Un article de 4 000 mots rédigé de la main de l’homme aura toujours plus de personnalité qu’un texte de même taille généré en trois secondes par ChatGPT – même si, techniquement, le résultat est correct. D’autant plus que le temps mis à vérifier ces 4 000 mots générés par L’IA sera probablement plus long que celui nécessaire à son écriture.
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Alors, comment créer un contenu authentique et engageant ? D’abord, en étant honnête avec son audience : ne pas chercher à faire passer un contenu automatique pour une pensée originale. Ensuite, en étant exigeant : si vous utilisez l’IA, réservez-lui un rôle d’aide à la créativité (pour tester des idées, gagner du temps sur des tâches subalternes, rechercher de l’information, la croiser et enrichir vos réflexions à condition de lire les sources). Le style a pour moi beaucoup moins d’importance. Hervé Letellier l’a constaté à ses dépens. Les IA écrivent et imitent très bien.
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Enfin, n’ayez pas peur de la singularité : prenez des angles que personne d’autre n’a choisis, quitte à aller à contre-courant des tendances. C’est ainsi que vous apporterez une valeur unique. En résumé, l’IA peut remplir Internet de textes et d’images sans saveur, mais c’est une bien mauvaise voie à suivre.
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Utilisez donc l’IA pour ce qu’elle sait bien faire (ce que j’appelle « descendre les poubelles », chercher des sources, vérifier des faits, contrôler votre grammaire, compter les mots, corriger les virgules…), mais pas pour penser à votre place.
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J’ai entendu des oppositions à ce discours, me disant que j’étais trop « bisounours » et que la messe était déjà dite, que tous les créateurs de contenu seraient remplacés par des machines. C’est effectivement déjà le cas pour le contenu SEO.
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Dans ce dernier cas, s’il s’agit par exemple de définitions produits sur 3500 baskets toutes plus ou moins semblables sur un site e-commerce, l’IA fait assurément un bien meilleur travail que des humains. Celui-ci est répétitif et inintéressant et sans aucune valeur ajoutée. Générer des textes produits à partir d’une base de données est d’ailleurs un exercice assez ancien, notamment dans l’immobilier. Mais pour la plupart des marques, là n’est pas la question.
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Quels clients, en effet, sont demandeurs de contenus de marques écrits par une machine ? Quant au B2B, c’est complètement inenvisageable : auriez-vous envie d’embaucher un ingénieur qui vous donne des conseils en cyber sécurité sur le blog de son entreprise, alors que ce texte a été produit par une IA ? S’il s’agit de la transcription d’une interview ou d’un enregistrement personnel, alors certes, la machine aura fait le sale travail et c’est tant mieux. D’ailleurs, les journalistes et créateurs de contenus travaillent avec des outils comme Trint ou Gladia depuis de nombreuses années. Sinon…
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Si certains créateurs de contenus se découragent face à ces changements, cela est un signe qu’il y a de la place pour innover et les prendre de vitesse.
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Les entreprises devraient entendre ce conseil.
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