Si la décolonisation de l’Afrique, accélérée pendant les années 1960, est aujourd’hui achevée, celle de l’Europe reste paradoxalement à faire. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer plusieurs villes des anciens pays colonisateurs. Les noms des rues et des places, les monuments les plus grandioses, les plus visibles, proposés aujourd’hui encore aux touristes évoquent des personnages, des épisodes, des événements, des lieux très souvent liés aux tragédies les plus atroces de cet épisode de l’histoire de l’humanité. Que faire ? En Belgique, s’affirme de plus en plus la volonté de les effacer, de les contextualiser ou de les rééquilibrer par des figures, des dates ou des toponymes africains. Avec Kalvin Soiresse, professeur d’Histoire, et Julien Truddaïu (Coopération, Education, Culture).