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Or
« La littérature ressemble à un labyrinthe rempli des bruits que font les histoires qui n’ont pas été racontées », clame Nathacha Appanah dont le premier roman, « Les rochers de Poudre d’Or », sort l’année de ses 30 ans (Gallimard, 2003). Un premier tour de piste qui résonne comme un tour de force, pour évoquer les malheurs méconnus de centaines de milliers d’Indiens et d’Indiennes venu(e)s chercher fortune dans les Antilles ou sur l’île Maurice, et n’y récoltant qu’un travail forcé dans les champs des colons. L’ouvrage reçoit le prix RFO et se vendra, au fil des années, à vingt mille exemplaires.
Prolifique et, dit-elle, « sentimentale », celle dont les ouvrages dépassent rarement deux cents pages veut « prendre des risques de livre en livre », dans le fond comme dans la forme. Ce deuxième épisode aborde la tragédie passionnelle de « Blue Bay Palace » (2004), l’amitié initiatique du « Dernier frère » (2007, L’Olivier) ou le brutal récit choral de « Tropique de la violence », sur l’extrême précarité des mineurs isolés de Mayotte, 101e département français où l’autrice vécut deux ans. Vendu à 130 000 exemplaires, adapté au cinéma, au théâtre et en bande dessinée, ce roman reste la référence littéraire pour comprendre ce territoire malmené de notre République. « J’ai toujours peur que les mots m’échappent », dit pourtant celle dont le patronyme contient trois h, comme autant de haches aptes à trancher les clichés.
L’autrice du mois : Nathacha Appanah
Née en 1973 à Mahébourg (île Maurice), Nathacha Appanah est une romancière, journaliste et traductrice dont l’œuvre reflète depuis 2003 « la vie des non-puissants, des outsiders, la vie qui passe parfois comme un ruban gris, sans aspérités, sans saveur ». Traduite en dix-sept langues, récompensée par vingt-trois prix littéraires dont treize pour « Tropique de la violence » (Gallimard, 2016), cette grande admiratrice de Virginia Woolf et d’Annie Ernaux a confié, à propos de son art de l’incarnation : « J’aspire à déployer une trame aussi délicate et complexe qu’une toile d’araignée, où je serais un vieux, un ado en taule, une mère célibataire, une meurtrière ou une taiseuse et que ce soit tellement bien écrit que l’on m’oublie, moi. » Elle vit à Paris et publiera fin août « La nuit au cœur », un roman sur trois femmes « qui courent, qui luttent », victimes de la violence de leur compagnon.
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« La littérature ressemble à un labyrinthe rempli des bruits que font les histoires qui n’ont pas été racontées », clame Nathacha Appanah dont le premier roman, « Les rochers de Poudre d’Or », sort l’année de ses 30 ans (Gallimard, 2003). Un premier tour de piste qui résonne comme un tour de force, pour évoquer les malheurs méconnus de centaines de milliers d’Indiens et d’Indiennes venu(e)s chercher fortune dans les Antilles ou sur l’île Maurice, et n’y récoltant qu’un travail forcé dans les champs des colons. L’ouvrage reçoit le prix RFO et se vendra, au fil des années, à vingt mille exemplaires.
Prolifique et, dit-elle, « sentimentale », celle dont les ouvrages dépassent rarement deux cents pages veut « prendre des risques de livre en livre », dans le fond comme dans la forme. Ce deuxième épisode aborde la tragédie passionnelle de « Blue Bay Palace » (2004), l’amitié initiatique du « Dernier frère » (2007, L’Olivier) ou le brutal récit choral de « Tropique de la violence », sur l’extrême précarité des mineurs isolés de Mayotte, 101e département français où l’autrice vécut deux ans. Vendu à 130 000 exemplaires, adapté au cinéma, au théâtre et en bande dessinée, ce roman reste la référence littéraire pour comprendre ce territoire malmené de notre République. « J’ai toujours peur que les mots m’échappent », dit pourtant celle dont le patronyme contient trois h, comme autant de haches aptes à trancher les clichés.
L’autrice du mois : Nathacha Appanah
Née en 1973 à Mahébourg (île Maurice), Nathacha Appanah est une romancière, journaliste et traductrice dont l’œuvre reflète depuis 2003 « la vie des non-puissants, des outsiders, la vie qui passe parfois comme un ruban gris, sans aspérités, sans saveur ». Traduite en dix-sept langues, récompensée par vingt-trois prix littéraires dont treize pour « Tropique de la violence » (Gallimard, 2016), cette grande admiratrice de Virginia Woolf et d’Annie Ernaux a confié, à propos de son art de l’incarnation : « J’aspire à déployer une trame aussi délicate et complexe qu’une toile d’araignée, où je serais un vieux, un ado en taule, une mère célibataire, une meurtrière ou une taiseuse et que ce soit tellement bien écrit que l’on m’oublie, moi. » Elle vit à Paris et publiera fin août « La nuit au cœur », un roman sur trois femmes « qui courent, qui luttent », victimes de la violence de leur compagnon.
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