L’autre jour, mon fils m’a demandé combien de gens je pouvais battre sur terre.

Et par “battre”, il voulait dire en combat à mains nues, pas en tennis de table.

Donc là, je lui ai répondu : Est-ce qu’on compte les enfants ? Parce que si oui, je pourrais battre un paquet de gens sur terre ! Sauf à la limite les enfants russes qui ont été élevés aux hormones et trempés dans l’eau glacée jusqu’à leurs 18 ans…

Il y a deux types de parents : ceux qui mettent une barrière de sécurité devant l’escalier, et ceux qui n’en mettent pas.

Ceux qui mettent des cache-prises, des loquets en plastique pour que les placards ne puissent pas s’ouvrir, des grillages autour des piscines…

Et ceux qui s’évertuent à expliquer à leurs enfants qu’il faut faire attention : une fois, deux fois, mille fois, un million.

Hé oui mon Coco ! Ça y est ! Tu as un an ! Tu es un grand garçon !

Enfin… ou une fille, on sait pas trop…

Bon il faut qu’on t’avoue quelque chose… On fête ton premier anniversaire ici en France…

Mais en vérité, on ne connaît pas exactement le jour de ta naissance…

On était bourrés avec ta mère, on faisait la fête, on allait au resto, on voyageait partout dans le monde, on rencontrait des gens…

Ah… c’était le bon vieux temps…

Bon, l’orientation sexuelle, c’est quoi déjà ?

Et bien pour être le plus précis possible, scientifiquement et socialement parlant :

c’est si tu aimes les zizis, les foufounes, les zizis et les foufounes, les zizis et les tétés, ou si tu n’aimes que le touche-pipi.

Evidemment, zizis, foufounes et touche-pipi, désignent ici respectivement : bites, chattes et branlettes.

En sachant que selon que vous ayez un zizi, une foufoune, un zizi et une foufoune, un zizi et des tétés, et bien votre orientation sexuelle changera de nom. De même, que vous pouvez avoir un zizi entre les jambes, et une foufoune dans la tête, et là encore, votre désignation changera auprès du... Bureau d’Enregistrement de l’Orientation Sexuelle !

Il la trimballe partout sa guitare ! Des fois, tu y crois, tu espères, tu penses qu’il l’a oubliée, et bien non ! Il la déplie de sa poche arrière, et c’est parti pour la discographie complète de Francis Cabrel !

Vous avez déjà vu un peintre sortir son pinceau, une toile blanche, un chevalet : “Allez, foutez-vous tous à poil, je sens l’inspiration ! ...ou bien placez-moi deux trois pommes et une poire dans un plat, je vais faire une nature morte…

Quand tu as des enfants, tu as forcément le monopole de la fatigue par rapport à ceux qui n’en ont pas… C’est comme ça, c’est comme la gravité ou la correspondance génétique entre un concombre de mer et Donald Trump… ça ne se discute pas.

Et de la même manière, dans la hiérarchie de la fatigue, plus tu as d’enfants, plus tu as le monopole !

Pour la première, tu t’es montré sous ton meilleur jour, t’as récupéré ton costume de mariage au pressing, mis du One Million sous les aisselles, t’as répété tes meilleures punchlines devant le miroir, fait une trentaine de pompes avant le grand rendez-vous, et tu sais que le lendemain t’auras l’impression de t’être fait tabasser par des CRS en pleine manif, mais peu importe, parce que ta première tu l’as réussie.

Mais pour la deuxième ? Tu vas pas ressortir le même numéro…

On m’avait parlé du “blues” de retour de tour du monde, et à l’époque, je regardais ça d’un oeil distrait, comme un vague mal-être lointain. Ça avait presque l’air mignon.

Mais en fait non. Quand tu reviens d’un tour du monde, tôt ou tard, t’as envie d’avaler une bouteille de Roundup. A la paille. Avec la rondelle de citron, et le parasol multicolore.