Un bus de rugbymen, c’est un peu comme dans la vie : quand tu y montes, tu trouveras toujours, devant, le manager, les entraîneurs et l’intendant, celui sans qui tu jouerais à poil et qui est tout aussi essentiel que le capitaine. Juste derrière, tu retrouves souvent les piliers, les taiseux, ceux qui ont besoin de calme avant la tempête. Ceux qui foutent la tête là où tu ne mettrais pas les mains. En général, ils font le travail de l’ombre, ce sont les besogneux, limites introverties, ceux sans qui le ballon ne sortirait pas proprement.
Après il y a les deuxièmes lignes qui passent le voyage les genoux dans la bouche et qui rigolent aux conneries des branleurs du font du bus. Là, tu y retrouves la sève de la connerie, les pilotes de la bouffonnerie, les troisièmes lignes et les trois-quarts, ceux qui se prennent pour des artistes et qui, après une victoire, te foutent un boxon et de grandes "nuquettes" à tout-va, racontant leurs exploits et faisant rêver les jeunes loups qui cherchent leur place au milieu de ce théâtre de vie hallucinant.
Il y règne comme une montée en puissance, les soirs de victoire, à celui qui fera marrer le plus fort ! C’est tellement bon et ça manque tellement. Marco Tauleigne, je l’imagine bien, comme Domi, comme Nans Ducuing, et même Sofiane Guitoune, posé au milieu de cette banquette à 5 places. Ce sont des Dujardin en puissance, des Poelvoorde, et comme je l’expliquais la semaine dernière en parlant de Sofiane : tu les sens bien ces mecs-là ! Ça se ressent dans le regard cette lueur qui peut tout faire partir en vrille en un quart de tour.
Au-delà du bon mec, Marco Tauleigne, c’est 5 sélections avec le XV de France (33:45), c’est un titre de champion de France Espoir avec l'UBB (18:04), ce sont des débuts dans la Drôme et à Bourgoin-Jallieu et c’est surtout deux sélections avec les Barbarians (27:25) ! Et je trouve que ce maillot lui colle bien à la peau, à ce mec qui, à la base, n’aimait pas le rugby avant que ses potes d’enfance ne viennent partager un bout de pelouse avec lui.
Marco Tauleigne, c’est le parcours atypique d'un type au physique hors de la norme qui, à force de travail, a su s’élever au rang des tout meilleurs troisièmes lignes de sa génération et qui évolue aujourd'hui au MHR. Bienvenue dans Poulain Raffûte, Marco !
Emission concoctée par Raphaël Poulain, raffûteur en chef, et Arnaud Beurdeley, journaliste reporter au Midi Olympique et réalisée par Simon Farvacque, journaliste pour Eurosport.
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