Vous vous en souvenez peut-être, la dernière Solitaire du Figaro avait été secouée par deux affaires de tricherie présumée dont les protagonistes avaient été disqualifiés, puis lourdement sanctionnés par la Fédération. Mais l’un de ces deux coureurs, Benoît Tuduri, ne veut pas rester sur cette sortie de route. L’automne qui a suivi cette malheureuse affaire, il était certes à deux doigts de raccrocher son ciré et de vendre son bateau. Puis le temps a passé et après quelques mois de recul et de réflexion, il a pris une autre décision. Ayant eu connaissance de la route commémorative lancée par Daniel Doizé, de la Fédération internationale des gens de mer, il a eu l’idée de lui donner un double sens.
Son nom ? La Route du Pardon. Un triangle atlantique de 9 000 milles en mémoire des victimes de la traite négrière au départ de Saint-Malo.
L’épreuve telle qu’elle est conçue laisse une grande liberté aux navigateurs : avec ou sans escales, en solitaire ou en équipage. Seuls sont imposés le parcours et la date de départ : il faut laisser l’île de Gorée, au large du Sénégal, puis la Martinique et la Guadeloupe à tribord avant de rentrer à Saint-Malo, et partir entre le 21 et le 28 mars 2024.
L’idée n’est pas d’établir un record mais d’annoncer son temps avant de partir : le vainqueur sera celui qui collera le mieux à ses prévisions. Avec un enjeu fi nancier à la clé, puisque la bourse de 10 000 € offerte à chaque équipage participant sera amputée de 1 000 € par 12 heures de différence entre le temps estimé et le temps réalisé.
Benoît Tuduri, qui a remis à l’eau son Figaro 3 le 27 février dernier, s’élancera en solo et sans escale. Il table sur 48 ou 49 jours de mer et a préparé son bateau en conséquence – en toute discrétion –, l’équipant d’un dessalinisateur manuel et d’un peu de confort.
Mais cette Route du Pardon, dont il s’est fait un objectif personnel, reste un sacré défi sur un bateau aussi peu adapté au grand large.
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