Cette semaine petite chronique un peu spéciale même si convenue parce que je vais vous parler d’un immense juriste décédé la semaine dernière : Robert Badinter. Il était avocat, ministre, mari d’Elisabeth Badinter, homme de loi, connu pour sa lutte pour un droit meilleur, artisan de la fin des tribunaux d’exception, porteur de l’abrogation du délit d’homosexualité. Il a rendu possible le recours des particuliers à la Cour européenne des droits de l’homme pour une meilleure Justice, et est surtout connu pour son combat réussi contre la peine de mort. J’ai eu la chance de rencontrer une fois Robert Badinter, après m’être nourri pendant mes années d’études en droit de ses textes, ses discours et sa pensée. Il m’a laissé l’image d’un homme d’une puissance et d’une sagesse incommensurable, une capacité de reflexion incroyable nourrie par une rage et une volonté sans faille de se battre à l’encontre des injustices et de la malversation du droit. Le tout doublé d’un sens de l’humour et d’une espièglerie intellectuelle qui caractérise les très grands penseurs de ce monde. Ses travaux ont profondément marqué ma formation de juriste. Aujourd’hui je vais donc revenir sur ce qui l’a surement rendu le plus célèbre aux yeux du grand public : son combat contre la peine de mort et son abolition en 1981.
Pour lire Beccaria sur la peine de mort : Beccaria (C.), Des délits et des peines, éd. Flammarion, chap. XXVIII, p. 126.