L’Association canadienne de la paie dévoile les résultats de 11 ans d’observation concernant les dépenses des Canadiens et les remboursements des cartes de crédit. Il en ressort que tous les Canadiens sont touchés par le stress financier qui sévit davantage à partir du 20 janvier, après les Fêtes de fin d’année, lorsqu'il faut faire face aux dettes reliées aux achats.
Pierre Fortin, président de Jean Fortin et Associés Crédit : Jean Fortin et Associés
L’étude de l’Association canadienne de la paie a été réalisée en partenariat avec le laboratoire d’analyse de données financières Western Laurier.
Elle met en relief le fait que le stress financier touche toutes les tranches de la population canadienne, sans distinction d’âge, contrairement à l’idée très répandue selon laquelle les millénariaux en sont les principales victimes.
Les 40 ans et plus sont également concernés par ce problème qui n’épargne pas ceux avec des salaires jugés confortables.
C’est ainsi que les ménages ayant un revenu annuel de moins de 50 000 $ sont tout aussi touchés que ceux dont le revenu familial atteint 150 000 $ ou plus.
Pierre Fortin, qui est président de Jean Fortin et Associés, une entreprise spécialisée dans les conseils en finance, nous aide à mieux comprendre les principales motivations de ce stress qui serait davantage ressenti le 20 janvier. Cette journée est présentée comme « le lundi de la déprime ».
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Contrairement aux idées reçues, le stresse financier n’est pas la seule affaire des millénariaux. Il concerne aussi les Canadiens de 40 ans et plus. Crédit : iStock
Méthodologie :
L’étude a été réalisée sur la base de 11 ans de données issues d’un sondage de l’Association canadienne de la paie effectué dans le cadre de la Semaine nationale de la paie. Plus de 35 000 réponses ont été enregistrées. L’analyse est fondée sur des algorithmes et les répondants ont été regroupés selon qu’ils présentaient des similitudes entre eux et des différences avec les autres groupes. (Communiqué)
Selon les explications de M. Fortin, les personnes stressées ont des caractéristiques communes, et elles se démarquent généralement par leurs difficultés à gérer les imprévus, par leur taux d’endettement élevé. De plus, elles vivent de paie en paie.
Elles constituent un des trois groupes des travailleurs canadiens concernés par l'étude. Contrairement aux travailleurs stressés, ceux qui sont financièrement à l’aise ont tendance à épargner plus et peuvent se passer d’une paie. Le groupe de travailleurs qui se débrouillent bien sur le plan financier est présenté comme un groupe intermédiaire entre les deux premiers.
En raison de l’incidence négative du stress financier sur la santé et sur l’économie canadienne, l’Association canadienne de la paie suggère que des mesures soient prises pour y remédier.
Les employeurs doivent mettre en place des programmes qui incitent les travailleurs à épargner sur toutes leurs paies. Le programme payez-vous d’abord apparaît ainsi comme un outil qui peut s’avérer d’une grande efficacité, souligne Pierre Fortin. Il invite les employés à en prendre conscience pour constituer leur capital de fonds d’urgence et de retraite.
Les programmes d’éducation financière en entreprises représentent d’autres avenues importantes pour les employeurs désireux de protéger la santé financière de leurs travailleurs.
Même les ménages qui gagnent plus de 150 000 $ par an sont concernés par le stress financier. Crédit : iStock.
Quelques chiffres qui émergent de l’étude
50 % des ménages qui gagnent moins de 50 000 $ par an ressentent un stress financier;
42 % de ces personnes qui se disent stressées financièrement ont du mal à faire face à des impr...