Aujourd'hui, coup de projecteur sur le 16 août 1861, quand une femme brise le plafond du savoir.
Vendredi, 16 août 1861, dans une salle d'examen de l'Académie de Paris, une silhouette fait tâche dans l'alignement des candidats. Elle est la seule femme, et c'est une première.
Julie-Victoire Daubier, 37 ans, s'assied pour passer le baccalauréat. Chose banale aujourd'hui, mais à l'époque, une révolution. Car en 1861, la France est encore très loin de l'égalité.
L'école pour les filles, limitée. L'université, interdite. Le savoir, un privilège d'homme.
Mais Julie-Victoire, autodidacte brillante, travaille en cachette, rédige des articles engagés, apprend le latin, le grec, l'histoire, les sciences. Elle envoie des lettres aux ministres, multiplie les démarches, jusqu'à obtenir enfin, ce 16 août, l'autorisation de se présenter. Alors elle ne rate pas l'occasion, elle réussit et devient la première bachelière de France.
Ce n'est pas un triomphe immédiat. Elle sera moquée, isolée, combattue, mais elle ne lâchera rien. Dix ans plus tard, elle deviendra aussi la première femme licenciée ès Lettres.
Et derrière elle, d'autres viendront, lentement mais sûrement. Le savoir n'a plus de sexe désormais. Le 16 août 1861, ce n'est pas seulement une femme qui passe le bac.
C'est une porte qui s'ouvre, une fissure dans un mur, et une promesse que le mérite, un jour, puisse primer sur le genre.
Ah au fait, vous avez remarqué, on passait le bac un 16 août. Il faudra attendre 1959 pour que le 1er juillet marque les vacances d'été, mais ça c'est une autre histoire.
A demain dans TIME SHOT pour une nouvelle Minute Histoire.
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