Pour ce nouvel épisode de Seriefonia, on s’intéresse à l’empreinte de Bowie au cinéma. Et il y a beaucoup à dire sur sa présence sur grand écran.
[Extrait Sonore « Labyrinth »]
[« SérieFonia : Season III : Opening Credits » – Jerôme Marie]
[« Absolute Beginners – Absolute Beginners » – David Bowie]
Cette semaine, sans raison ni actualité particulière, j’avais envie que l’on écoute ensemble un peu de David Bowie… Mais pas que. Car c’est à Bowie- l’acteur que l’on va s’intéresser. Bien sûr, Il lui est souvent arrivé de composer et de chanter pour certains des films dans lesquels il jouait… Mais c’était finalement très loin d’être systématique. Bien que les studios aient souvent eu la fâcheuse manie d’insister. Car ce que l’on sait moins à propos de David Robert Jones, c’est qu’il a débuté sa carrière de comédien la même année que la sortie de son premier album en 1967… Sur les planches, d’abord, au côté et sous la direction de son professeur de mimes Lindsey Kemp, où il incarnait Cloud, le nuage bleu, dans Pierrot in Turquoise or The Looking Glass Murders. Un personnage dont il s’inspirera à nouveau en 1980 pour le vidéoclip de Ashes to Ashes… Mais ce n’est qu’en 1976, après quelques micro-figurations, qu’il s’empare réellement du grand écran.
[« The Man Who Fell to Earth – America » – John Pillips]
Adapté d’un roman de 1963, L’homme qui venait d’ailleurs aurait difficilement pu trouver meilleure incarnation de Thomas Jerome Newton que celle qu’en fait David Bowie. Lui-même déjà naturellement plus « grand que nature », il fait briller de son charisme androgyne ce personnage d’extra-terrestre venu sur Terre dans l’espoir de sauver sa planète d’une désertification certaine… La réalisation était signée de Nicolas Roeg et la musique à pas moins de deux compositeurs. John Phillips (du groupe The Mamas and the Papas), dans un premier temps, dont vous venez d’entendre un court extrait… Quant au second, il s’agissait du japonais Stomu Yamashta, qui n’a fait que très peu de musique de film mais que vous connaissez peut-être pour Tempête, avec John Cassavetes en 1982. Et sur L’homme qui venait d’ailleurs, ça donnait ça…
[« The Man Who Fell to Earth – Memory of Hiroshima » – Stomu Yamashta]
Après quoi, Bowie ne tarde pas à être demandé à l’international. En Allemagne, notamment, avec Schöner Gigolo, armer Gigolo… traduit en français par C’est mon gigolo… Le chanteur y occupe le premier rôle, celui de Paul von Ambrosius Pryzgodski, un officier de retour à Berlin après la fin de la Première Guerre Mondiale n’ayant d’autre choix que de se « vendre », ou plutôt de se « louer », s’il veut s’en sortir dans ces lendemains de conflit au visage politique et social totalement redessiné. Pour l’occasion, entre deux morceaux de John Altman et Günther Fischer, Bowie ne chantait pas vraiment mais « vocalisait » plutôt…
[« Just a Gigolo – Revolutionary Song, Pt. 1» – David Bowie]
En 1981, c’est ouvertement le chanteur que vient chercher Uli Edel lorsqu’il met en scène son Moi, Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée… Car Bowie y apparait simplement dans son propre rôle, sur scène, entonnant Station to Station, écrite en 1976 et figurant en ouverture de l’album éponyme. Les images ayant été tournées lors d’un concert donné à Berlin…
[« Christiane F. – Station to Station » – David Bowie]
Juste avant cela, David Bowie a triomphé à Broadway en devenant nul autre que John Merrick pour Bernard Pomerance dans sa pièce The Elephant Man. Et on peut établir un parallèle amusant lorsque l’on sait le succès que rencontre dans le même...