Au Burkina Faso, ce 15 octobre 1987, la radio diffuse de la musique militaire depuis le milieu de l’après-midi. Un peu plus tard, un communiqué laconique est diffusé.
« Peuple burkinabè, militantes et militants de la révolution démocratique et populaire. Amis du Burkina Faso, jeunesse militante d’Afrique, le Front populaire regroupant les forces patriotiques décide de mettre fin, en ce jeudi 15 octobre, au pouvoir autocratique de Thomas Sankara, d’arrêter le processus de restauration néo coloniale entrepris par ce traître à la révolution d’Août. À la faveur des méandres de l’histoire, cet autocrate s’est hissé à la tête de notre révolution pour mieux l’étouffer de l’intérieur. (…) Ouvriers, paysans, soldats, paramilitaires, intellectuels révolutionnaires, démocrates et patriotes du Burkina Faso, le Front populaire vous invite tous à soutenir fermement l’action de rectification tant attendue par tous les révolutionnaires démocrates sincères. (…) La patrie ou la mort, nous vaincrons. »
Le processus de rectification est en marche. Et curieusement, même s’ils sont un certain nombre à se rendre sur la tombe sommaire de Thomas Sankara pour un hommage, ce n’est pas l’émeute. Tout le monde attend de voir qui va revendiquer ce crime, ce putsch qui a fait 13 victimes. Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment réagiront les partisans de Thomas Sankara ?