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À Grigny, dans le département de l'Essonne, en 2019, un groupe de femmes immigrées, sans papiers et sans emploi, pour la plupart, a fondé le collectif baptisé « les Mamas de Grigny ». Au-delà de leurs situations précaires, elles partagent une passion : la cuisine. De ventes à la sauvette devant la gare de leur ville, qui les exposaient régulièrement aux forces de l'ordre, elles se sont engagées dans un processus de professionnalisation, visant une régularisation de leur situation et une autonomie financière.
Devant l'espace jeunesse Nelson Mandela du quartier de la Grande Borne, à Grigny, en région parisienne, une bonne odeur de cuisine titille les narines. Chaque mardi et jeudi matin, les « Mamas de Grigny » occupent la cuisine du centre social mis à leur disposition par la municipalité de Grigny. Raphaëlle Lebouc, qui travaille pour l'association qui accompagne les mamas dans leur projet de professionnalisation en cuisine, nous présente les cuisinières du jour.
Parmi les six dames qui s'affairent dans la cuisine, Cécile, une veuve de 40 ans, originaire de la République démocratique du Congo témoigne : « On fait de l'attiéké avec du poisson. On travaille deux fois, mardi et jeudi. On travaille pour les sans-abris, avec les gens qui sont en précarité. On les aide », explique-t-elle.
Pendant que Cécile coupe les oignons, Aïcha, une ivoirienne de 30 ans, est en train de frire du poisson. « Aujourd'hui, on fait de l'attiéké au poisson. Mais à part ça, on fait du tiep, on fait du mafé, on fait du yassa, du potopoto », énumère-t-elle. De l'autre côté de la cuisine, Fatoumata, une quinquagénaire malienne, s'occupe, elle, du dessert : « Moi, je fais les salades de fruits. Avant, je ne travaillais pas, je partais à la gare pour vendre », se rappelle-t-elle. Oumou passe l'attiéké à la vapeur. Cette quadragénaire burkinabé faisait, elle aussi, de la vente illégale de nourriture. « Je vendais le tiep à la gare. On ne part plus à la gare, maintenant », se souvient-elle.
Une période révolue donc pour les Mamas de Grigny qui ne font plus de la vente à la sauvette. Depuis 2019, elles sont accompagnées par le Groupement de recherche pour le développement rural (GRDR) Migration-Citoyenneté-Développement. « Le but du GRDR, ce n'est pas de seulement faire un accompagnement juste pour leur donner des locaux et les aider à cuisiner. C'est de lever les freins sociaux. Donc, ce sera à propos des questions de logement, de rémunération, mais aussi de papiers. C'est nous qui nous occupons de leur dossier et c'est vrai qu'on va essayer de valoriser leur engagement citoyen sur le territoire », détaille Raphaëlle Lebouc, chargée de mission entrepreneuriat et initiative féminine du GRDR Migration-Citoyenneté-Développement.
Le projet des « Mamas de Grigny » permet à des femmes précaires de bénéficier de formations pour renforcer leur compétence en cuisine et en gestion. L'objectif de ces femmes immigrées est d'ouvrir un restaurant solidaire à Grigny, une ville de France dans laquelle une large majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
À lire aussiPhilippe Rio (PCF): «Les maires font partie de la solution au problème posé à la France»
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À Grigny, dans le département de l'Essonne, en 2019, un groupe de femmes immigrées, sans papiers et sans emploi, pour la plupart, a fondé le collectif baptisé « les Mamas de Grigny ». Au-delà de leurs situations précaires, elles partagent une passion : la cuisine. De ventes à la sauvette devant la gare de leur ville, qui les exposaient régulièrement aux forces de l'ordre, elles se sont engagées dans un processus de professionnalisation, visant une régularisation de leur situation et une autonomie financière.
Devant l'espace jeunesse Nelson Mandela du quartier de la Grande Borne, à Grigny, en région parisienne, une bonne odeur de cuisine titille les narines. Chaque mardi et jeudi matin, les « Mamas de Grigny » occupent la cuisine du centre social mis à leur disposition par la municipalité de Grigny. Raphaëlle Lebouc, qui travaille pour l'association qui accompagne les mamas dans leur projet de professionnalisation en cuisine, nous présente les cuisinières du jour.
Parmi les six dames qui s'affairent dans la cuisine, Cécile, une veuve de 40 ans, originaire de la République démocratique du Congo témoigne : « On fait de l'attiéké avec du poisson. On travaille deux fois, mardi et jeudi. On travaille pour les sans-abris, avec les gens qui sont en précarité. On les aide », explique-t-elle.
Pendant que Cécile coupe les oignons, Aïcha, une ivoirienne de 30 ans, est en train de frire du poisson. « Aujourd'hui, on fait de l'attiéké au poisson. Mais à part ça, on fait du tiep, on fait du mafé, on fait du yassa, du potopoto », énumère-t-elle. De l'autre côté de la cuisine, Fatoumata, une quinquagénaire malienne, s'occupe, elle, du dessert : « Moi, je fais les salades de fruits. Avant, je ne travaillais pas, je partais à la gare pour vendre », se rappelle-t-elle. Oumou passe l'attiéké à la vapeur. Cette quadragénaire burkinabé faisait, elle aussi, de la vente illégale de nourriture. « Je vendais le tiep à la gare. On ne part plus à la gare, maintenant », se souvient-elle.
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Le projet des « Mamas de Grigny » permet à des femmes précaires de bénéficier de formations pour renforcer leur compétence en cuisine et en gestion. L'objectif de ces femmes immigrées est d'ouvrir un restaurant solidaire à Grigny, une ville de France dans laquelle une large majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
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