Il était une fois, en Ausonie, dans une cache de contrebandiers souterraine, deux Canailles en mettant en vente une troisième.
Ainsi, Zeferina la guenaude, séparée de ses traites de compagnons, se retrouva stockée dans une cage à l’intérieur d’une épave gisant sur le sable, aux côté des marchandises en ventes ainsi que du fameux miroir gardé par un balourd.
De leurs côtés, Pio sous les traits de Sir L’Infâme Destructeur et Ricochet sous ceux de Mathilda enquêtèrent auprès du prélat Simonéo, Vicaire des Maraudeurs de la Chaîne Sacrée de l'Honorable Société d’Atrante au sujet des broches en forme de goutte.
Celui-ci leur apprit que les mystérieux individus qui les arboraient avaient, un temps, installé le centre de leurs opérations dans la région à Atrante.
Atrante qui, à présent, était en proie à des attaques de villes rivales, raison pour laquelle le prélat, dans l’attente de la mise en vente du miroir, enchérissait pour acquérir des plans de fabrication de balistes, quand bien même le sergent Pompon, au service du Roi de Coupe, faisait augmenter les prix, afin d’affaiblir son rival… et ainsi Atrante elle-même.
Pio tourna ensuite son attention vers les deux dames croisées tantôt au relais de la Patte d’Oie qui se présentèrent sous les noms de Mornilda et Brune-Grêle de la maison Compote et qui avait fait un long voyage depuis le Falcamont afin d’acquérir le fameux miroir dans le but de savoir, enfin, laquelle des deux est la plus belle. Cependant, les politesses du début de la conversation firent rapidement place à des invectives tandis que l’épineux sujet de la mode des tournesols était abordé.
Mathilda, quant à elle, accosta les corsaires gibralcandiens de la Virilité, à la tête duquel, le capitaine eunuque Asafar Al Tamir confirma lui aussi son intérêt pour le miroir.
Pendant ce temps, Zeferina se débarrassait glueusement de son balourd de gardien et s’extrayait de sa cage.
Et tandis que Pio et Ricochet achevaient de faire diversion lors de la vente du voile de la mère supérieure du culte des Atrantules en racontant leur glorieux affrontement contre ces abominations, Zeferina y boutait le feu afin de prolonger la distraction, lui permettant de subtiliser le convoité miroir sans attirer l’attention.
Mais le feu, rapidement incontrôlable, se répandit à travers l’épave et l’assemblée cupide profita du chaos pour se mettre en quête du miroir censé se trouver au cœur de l’incendie.
La suite, et la fuite, s’avérèrent confuses.
Pio, qui pensait détourner l’attention du dangereux sergent Pompon avec une pelote de laine devint lui-même la cible de ses coups de griffes.
Zeferina, le miroir cachée dans une manche, s’extirpa de la foule avide grâce à l’aide de Ricochet puis entrepris de fuir les lieux à travers les conduits souterrains, l’arlequin sur ses talons, après avoir libéré le chevalier des assauts du fauve pelucheux.
Pio, abandonnant l’encombrante armure de Sir l’Infâme Destructeur aperçu son ami Edante en train de prendre feu et cru bon de l’éteindre à l’aide d’une chute de tomme de gorgonzola et d’eau de vie provenant d’on ne sait où qui provoquèrent une explosion dans la cache des contrebandiers, précipitant Edante dans les bras du chevalier tandis que Dame Iris, sa fidèle mule, surgissait de nulle part pour les traîner jusqu’à la sortie.
Après une course effrénée, la clique laissait derrière eux enchères et incendie alors que, sur une plage baignée par le crépuscule, le calme retombait enfin.
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