La France doit-elle partager son "parapluie nucléaire" avec l’Europe ?

Alors que l'Europe fait face au désengagement des États-Unis en Ukraine, Emmanuel Macron s'est dit prêt, vendredi 28 février, à “ouvrir la discussion” à l'élargissement de son parapluie nucléaire à d'autres pays européens. “La France a toujours reconnu une dimension européenne à ses intérêts vitaux”, déclarait-il en marge d'une visite au Portugal. En effet, les conditions pour utiliser l’arme nucléaire sont floues : elle ne peut être employée que si l’adversaire s’en prend “aux intérêts vitaux du pays”. Seul détenteur de l'arme nucléaire en Europe avec le Royaume-Uni, la France possède entre 260 et 290 têtes nucléaires, selon des estimations. Un chiffre dérisoire face au 3 708 et 4 380 têtes nucléaires des États-Unis et de la Russie. Friedrich Merz, le probable futur chancelier allemand, a exprimé son intention de discuter avec la France et le Royaume-Uni de l'élargissement de la protection nucléaire à l’Allemagne. Le Premier ministre britannique Keir Starmer, s'est, lui, gardé d'exprimer sa position sur le sujet. Cette potentielle extension ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique française. “Partager la dissuasion, c’est l’abolir”, a affirmé Marine Le Pen. 

On en débat avec Louis Gautier, secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale (2014-2018), Joséphine Staron, directrice des études et des relations internationales du think tank “Synopia” et le Général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de Guerre.

28 minutes est le magazine d’actualité d’ARTE, présenté par Élisabeth Quin du lundi au jeudi à 20h05. Renaud Dély est aux commandes de l'émission le vendredi et le samedi. Ce podcast est coproduit par KM et ARTE Radio.