Il est environ 19 heure, ce vendredi 3 janvier 1908 à la rue Meyer. Nous sommes à Erquelinnes, dans le Hainaut. Là-bas, à quelques mètres de la frontière française, il y a une bâtisse qui abrite un logis, une auberge et la forge de la campagne. François Wauquier vit avec sa famille, son épouse Zoé Legrand, leurs enfants, ainsi qu'une dizaine de résidants qui occupent les chambres de l'auberge. François est un homme très occupé. Il partage son temps entre l'auberge et sa forge. D'habitude, quand la nuit est tombée, il dîne avec sa famille et travaille encore un peu. Quand on exerce plusieurs professions en même temps aubergiste, forgeron, maréchal ferrant, il y a toujours quelque chose à faire. Mais ce soir-là. Il est plus fatigué que d'habitude. Il baille à s'en décrocher la mâchoire. Sa seule envie est d'aller se coucher. Il se rend à l'étage et se glisse dans son lit sous les couvertures. C'est l'hiver. Les nuits sont froides en bord de Sambre. Son fils cadet, âgé de neuf ans, vient se coucher près de lui. Il enroule l'enfant dans ses bras comme un père protège son fils. Et ils s'endorment paisiblement. La nuit est tombée depuis longtemps. Dans la maison, tout le monde dort à poings fermés. Tous. Pas vraiment. Il est 1 h 30. Zoé Legrand, couchée à côté de son époux, ne dort pas. Elle semble nerveuse. La cloche de l'église vient de sonner comme à chaque demi-heure. Un homme vient d'entrer dans la maison…

 

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