durée : 00:05:02 - Le glacier est mort, vive le glacier - Ok, petite devinette pour commencer !
Quel est ce bruit ? [son glacier]
Petit a) Un enregistrement sonore médiocre
Petit b) L’effondrement d’un glacier
Petit c) Daniel qui réfléchit dans les toilettes entre deux émissions
Eh bien c’est les trois. Eh oui : c’est le bruit du glacier qui s’est effondré le mercredi 28 mai à 15h25 à Blatten, en Suisse… mais au même moment, j’étais aux toilettes de la Maison de la Radio, et Daniel a fait exactement le même bruit. Ce qui donne donc... un enregistrement sonore médiocre.
Et concernant le fait que je me retrouve aux toilettes en même temps que Daniel, sachez que je n’ai pas le choix. C’est contractuel. Je sais Daniel, j’ai signé une clause de confidentialité, mais c’est la fin de l’année, je craque. Il faut que les RH soient au courant.
Bref, vous l’avez sûrement vu passer : la nouvelle s’est déplacée presque aussi vite que le glacier. Un glacier s’est effondré il y a une semaine en Suisse, détruisant le village de Blatten. Le village avait été évacué, mais une personne est quand même portée disparue.
Après les ponts, les empires, et ma joie de vivre depuis que j’habite à Paris, voilà que ce sont les glaciers qui s’effondrent… et qui détruisent des villages historiques.
Bon je fais le gars choqué, mais même moi je connaissais pas Blatten. J’ai découvert son existence le jour de sa disparition.
Un peu comme ce qu’ont vécu les plus de 50 ans avec Werenoi.
Et pourtant, je suis Suisse !
Et vu qu’on parle rarement de mon pays dans la presse internationale, le jour même de la catastrophe, JB – notre cher rédacteur en chef – m’a écrit :
« Tout va bien ? Pas touché par le glacier ? »
Mais JB… la Suisse c’est pas un quartier.
J’ai pas grandi dans cette région. Moi je viens de Genève, à des centaines de kilomètres de Blatten.
C’est comme écrire à un Marseillais : « Alors, t’as bien fêté le titre samedi soir ? »
Et je connais personne de là-bas. Blatten c’est 300 habitants.
Bon, chez vous, je crois qu’on appelle ça un trois pièces et demi.
Et surtout... j’habite plus en Suisse. Mais ça, JB pouvait pas le savoir, parce que dans mes chroniques, je parle JA-MAIS du fait que je suis Suisse et que j’habite à Paris.
Et lui, en tant que rédacteur en chef, il est contractuellement dispensé de lire mes chroniques. Soi-disant pour préserver sa santé mentale... donc je lui pardonne.
En plus, à Paris j’habite dans le 18e. Qu’est-ce que tu veux qui me tombe dessus ?
Les seins de Dalida ? Les chaussures de Nagui ?
Ok, à la limite la butte Montmartre. Mais dans ce cas, le seul glacier qui peut me tomber dessus… c’est littéralement un vendeur de glaces.
Et bon, à 7 euros la boule, je dis pas non à ce qu’il me vienne dessus.
Bon, je lui ai pas dit tout ça à JB. Je lui ai répondu très respectueusement :
« Merci pour ton message… Écoute, toute ma famille est touchée, on a tout perdu. S’il y a moyen d’avoir une augmentation pour nous aider, ce serait sympa. »
Malheureusement, l’avarice lui a fait retrouver la mémoire.
Il m’a dit : « Attends… mais tu viens pas de Genève, toi ? »
J’ai dit : « Oui… mais Blatten, c’est le nom allemand de Genève, tu savais pas ? »
Donc voilà, j’en profite : à partir de maintenant, je suis un réfugié climatique.
Si vous voulez faire des dons, j’ai monté une association : Un Suisse dans le 18e.
Alors attention… on ne peut pas dire que je sois un réfugié climatique.
Parce que l’effondrement du glacier n’est pas encore scientifiquement attribué au changement climatique.
Vous savez qui l’a dit ?
@FuckLeClimat, dans les commentaires du site 20 minutes.
Et ça me fait mal de l’admettre, mais… il a raison.
Je suis allé me renseigner : certains glaciologues disent qu’il est trop tôt pour prouver scientifiquement le rôle exact du réchauffement climatique dans l’effondrement.
Donc maintenant t’as plein de climato-sceptiques qui disent :
« C’est pas à cause du climat, y’a des scientifiques qui l’ont dit. »
Ah, donc là vous écoutez les scientifiques ?! Maintenant ?!
Mais oui évidemment que les scientif