Lorsqu'on l'interroge sur notre modèle social, Jean-Marc Jancovici, pour lequel j'ai une grande admiration, ne cesse de nous rappeler que sa pérennité reste corrélée à l'intensité du minage de la nature qui, soit dit en passant, est totalement gratuite. Si je partage son constat sur la finitude des éléments physiques disponibles à la surface de la Terre, je sais aussi que notre ingénieur star se place dans l'hypothèse d'un capitalisme éternel. Or, ce paramètre revêt la plus grande importance, puisqu'il conditionne la manière dont la richesse issue du minage de la nature se répartira entre les agents économiques. Dans un cadre capitaliste, la conservation des rentes en période de récession déclenchera mécaniquement une catastrophe pour les plus modestes, et déclassera progressivement tous les agents doubles : ceux qui sont à la fois rentiers et locataires (propriétaires lucratifs et redevable d'un crédit à rembourser). Autrement dit, la pression sur les locataires deviendra de plus en plus forte à tous les étages, car les rentiers, qui décident actuellement de la production, ne réduiront le paramètre "rente" qu'en dernier recours, après avoir usé de toutes les formes de violence sociale.