La loi de l’usage permettra de reverser complétement la richesse produite au travail, sans rente facturée au travailleur, loin du surtravail. Elle permettra de produire moins sans détruire les travailleurs, d’amortir le choc de la fin des énergies fossiles en réalisant une véritable transition. La disparition pure et simple de la propriété lucrative nous oblige à repenser les échanges sociaux de la division du travail. Elle bouleverse la finalité de la mobilisation dans les tâches, le rapport à l’utilité sociale, aux besoins et aux désirs, aux biens matériels, aux services, la répartition de la richesse, les échanges humains : au travail.

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Pour rappel, l'hybridation est ce principe qui indique que la propriété lucrative (le capitalisme), n'existe jamais sans une part de socialisation de ses externalités négatives (tout ce qui ne rapporte pas de rente, ou la réparation des dégâts de l'exploitation de la rente). Nous avons vu que la propriété (lucrative), c'est le vol, et qu'elle ne peut supporter un monde qui n'est plus en croissance. Pour ces raisons, nous devons sortir du féodalisme du régime hybride, pour rentrer dans le mutualisme de la propriété d'usage universelle.

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Rendre les usagers propriétaires ne nous indique pas avec quels moyens créer de nouvelles propriétés, de nouvelles activités, de nouvelles entreprises. C'est pourquoi nous devons réfléchir à l'héritage et au mode de financement.

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On ne peut pas supprimer la propriété, comme le voulait Proudhon, car cela pose trop de problèmes, mais nous pouvons changer son mode de fonctionnement en rendant les usagers propriétaires.

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La loi fixe le droit de jouissance d'une propriété. Par exemple, si la loi autorise la délégation de l'usage par la location, alors elle autorise le principe féodal de la rente ; mais si elle ne permet plus la délégation de l'usage par la location, alors l'usager doit devenir propriétaire. Ce détail change tout car il sort la société de plusieurs millénaires de féodalisme.

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La propriété est régie par les lois sociales de la civilisation. Une propriété intellectuelle par exemple, ne peut rapporter à ses initiateurs que si elle est désirée, qu'elle soit religieuse ou technologique. De manière générale, ce sont les constructions sociales qui fixent les revenus des propriétés de chaque agent économique, et elle peuvent changer selon les ressources disponibles, le climat, l'époque, les croyances (qui sont elles-mêmes des constructions sociales), et surtout : les lois.

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La propriété existe partout dans la nature. Si vous n'y croyez pas, plantez votre doigt dans un nid de guêpes... Elle permet de conserver un avantage sur le reste du vivant, un avantage vital. Seulement, l'origine de toute propriété est toujours arbitraire, dans le sens où aucune propriété n'est défendable en toute légitimité, sans discussion ou bataille avec d'autres membres du vivant. C'est généralement la loi du plus fort qui s'impose, aujourd'hui encore, puisque les propriétaires sont les dominants de ce monde, et utilisent leur propriété pour récolter une rente. Pourtant, selon les lois macroéconomiques qu'on décide, il est possible de rendre l'accès et la transmission de la propriété beaucoup plus juste : c'est le but de la propriété d'usage universelle.

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La résilience est notre capacité à résister à des crises. Elle ne consiste pas forcément à revenir à l'état de départ, mais à montrer une capacité d'adaptation à un environnement nouveau, généralement moins riche en ressources. Le monde néolibéral, toujours en quête de nouvelles rentes, cherche en permanence à supprimer le travail pour soi, les petites choses qu'on savait faire seul, pour qu'on les délègue à des propriétés lucratives qui récolteront en échange une rente. Changer de mode de propriété semble plus que nécessaire pour éviter un effondrement violent provoqué par l'appétit sans fin des rentiers.

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Savez-vous qu'une croissance de 2% par an, ce qui parait ridicule, mène à un doublement des ressources naturelles gratuites prélevées tous les 36 ans. C'est la loi de l'exponentielle. À ce rythme, en quelques siècles, il faudra l'énergie de l'astre solaire pour satisfaire notre petite croissance de 2% par an. Alors, vous avez le droit de croire la fable néolibérale de la croissance infinie, mais sachez que l'ascension d'une montagne se termine toujours par un sommet.

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Evidement, une fois qu'on a compris ce qu'était le travail humain et le travail des machines (non humain), on se doute que les machines auront besoin de ressources pour fonctionner, autre que la force musculaire directe. On n'utilisera d'ailleurs jamais une machine s'il faut plus de travail humain pour la concevoir et l'entretenir que ce qu'elle produit comme travail mort. Il faut donc miner la Nature pour obtenir de l'énergie qui alimentera les machines, pour produire de l'énergie mobilisable pour le travail mort.

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