Romuald Nguelem, 28 ans, traversait le
hall glacé de l’hôpital général de Yaoundé avec cette
prestance discrète qui lui était propre. Sa blouse blanche
parfaitement repassée flottait légèrement derrière lui. Il
saluait les infirmiers d’un hochement de tête, parfois d’un
sourire rapide. Pas de geste inutile, pas un mot de trop. Chaque pas
de Romuald semblait pesé, chaque regard contenu. Et pourtant, ceux
qui le connaissaient savaient : cet homme cachait derrière sa façade
d'acier un cœur vibrant d’une foi inébranlable.