Israël n’est donc qu’une boule informe de glaise dans les mains du potier (6) ! Pas très valorisant ; et que dirait Jérémie aujourd’hui de l’Église ? Heureusement, l’image évoque aussi le vase qu’est, en puissance, ce tas de terre. Ainsi la métaphore insiste non sur la passivité de l’argile, mais sur sa malléabilité. Dieu dit : si la terre est bonne (si cette nation se convertit), alors « je renonce au mal » (8), et je réussis le vase ! L’action souveraine de Dieu, qui exprime son bon plaisir, se plaît à tenir compte du comportement humain. Son cœur de père a beaucoup de peine à « renoncer au bien qu’il a décidé de faire » (10). (...)

De manière paradoxale, la passivité et l'impatience caractérisent beaucoup de comportements, en fonction des tempéraments ou des circonstances. Quels fruits ces deux attitudes portent-elles ? Des fruits sans saveur ou amers, sans aucun doute. La juxtaposition des deux verbes « attendre » et « hâter » (12) démontre une dynamique toute différente, faite de patience et de zèle. Donc ni impatients, ni passifs. Nous aimerions en savoir plus ! Qu'il nous suffise que cette expression se trouve déjà sous la plume du prophète Ésaïe (65.17) et sous celle de Jean dans l'Apocalypse (21.1). (...)

Il est significatif que l'intelligence éclairée consiste, pour l'apôtre Pierre, à « se souvenir » (1). La mention des prophètes, du Seigneur et des apôtres (2) rappelle ce que Paul écrivit aux Éphésiens (2.20). C'est déjà une manière de désigner l'Écriture sainte dans son ensemble, avec son centre Jésus-Christ. Jusqu'au dernier jour – puisque c'est de cela que Pierre va parler – la Révélation écrite va garder toute sa pertinence, en tant que testament de l'Alliance, et c'est à partir d'elle que toutes choses devront être examinées. La mention des moqueurs (3) est importante. (...)

Il est intéressant d'observer le temps des verbes dans cette section, tantôt au passé, tantôt au présent, tantôt au futur. La majorité cependant sont au présent : c'est maintenant le moment de vivre la victoire, le moment de célébrer la force et la fidélité de Dieu. « La droite de l'Éternel agit avec puissance ! » (15-16) C'est maintenant, même si je me trouve encore dans une vallée de larmes. Le juste voit les portes du palais grandes ouvertes, même si le chemin est encore long (20). (...)

Avec ce psaume se conclut la série de cantiques commencée avec le Psaume 113, appelée par les Juifs « Hallel », c'est-à-dire « louange ». On chantait ces psaumes lors des grandes fêtes, à la fête de Pâques et de Pentecôte (Chavouot) en particulier. Les psaumes 115 à 118 étaient chantés à la fin du repas pascal, après la quatrième coupe. Nous savons que les disciples chantèrent avec Jésus après la cène (Mt 26.30). On lit dans le livre d'Esdras (3.10-11) qu'au moment où l'on posa les fondements du temple de Jérusalem, après le retour de la captivité, les Lévites célébrèrent l'Éternel en s'entre-répondant et en disant : « Louez et célébrez l'Éternel, car il est bon, car sa miséricorde dure à toujours pour Israël. (...)

Jésus avait prévenu ses disciples : de faux christs et de faux prophètes allaient tenter de les séduire (Mc 13.22). Quarante ans plus tard, ce qu’avait annoncé Jésus s’est concrétisé… L’histoire se répète, inlassablement, parce que la nature humaine ne change pas. S’il y a eu de faux prophètes à l’époque de l’Ancien Testament, il en sera de même sous la Nouvelle Alliance, nous prévient Pierre. Ces faux docteurs sont de beaux parleurs qui séduisent les foules par de vains discours. (...)

L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours. C’est ainsi que l’on désigne une personne qui colporte des allégations sans fondement. Certains s’imaginent que la foi chrétienne aussi repose sur des charlatans… Les dernières paroles d’un personnage public revêtent une importance particulière, puisqu’il laisse ses dernières volontés. Pierre a été averti par le Seigneur de sa mort prochaine, il jette donc ses dernières forces dans la bataille en insistant sur l’importance d’un message qui résonnera après sa mort (12-15)… Si Pierre est tellement convaincu, c’est parce qu’il a lui-même été le témoin oculaire (« de nos propres yeux », 16) des événements extraordinaires autour de la personne de Jésus, au premier rang desquels sa transfiguration ! Mieux, il a entendu la voix de Dieu confirmer que Jésus était son Fils bien aimé (17-18). (...)

La Bible enseigne que nous sommes sauvés par la grâce au moyen de la foi (Ép 2.8). En d’autres termes, le salut est un cadeau. Dans le même temps, Dieu nous demande de fournir des efforts… Nous vivons dans un monde qui passe son temps à nous faire croire qu’il nous manque quelque chose, que nous serions plus heureux si nous avions un téléphone dernier cri ou une maison plus spacieuse. Pierre, à l’inverse, affirme au verset 3 que tout ce dont nous avons besoin se trouve en Dieu. (...)

L’auteur nous présente en alternance deux attitudes, deux façons de penser, de parler et d’agir, avec les conséquences qui en découlent. Les mauvais choix sont motivés par l’orgueil (18-19), l’appât du gain (19), l’égoïsme (26), les pensées perverses (30), la colère (32). Les mauvais choix provoquent la ruine et la chute (18), la folie (22), la mort (25), le malheur (27), les conflits (28), la violence (29). Ces conséquences fâcheuses entraînent d’autres conséquences fâcheuses, pour nous-mêmes et pour les autres (28-29). Les bons choix sont motivés par la confiance en l’Éternel et en sa Parole (20), par l’humilité, la sagesse, les paroles agréables, la justice, la maîtrise de soi..., la vie (22). (...)

Neuf versets sur les dix-sept du texte de ce jour mentionnent l’Éternel ; ils attestent qu’il est au-dessus de tout : rien ne lui échappe, il maîtrise tout, ne laisse rien au hasard et pose des limites où et quand il veut. Dans toute situation, il utilise pour sa gloire le bien comme le mal, le mal comme le bien (1-2, 4, 9, 11). Cette vérité n’enlève rien à notre responsabilité : par notre dépendance du Seigneur (3) et notre comportement humble et honnête (5, 8), nous suscitons l’approbation de Dieu et attirons sa bénédiction (7). La vraie sagesse et l’intelligence spirituelle ont bien plus de valeur que tous les trésors du monde (16). Nous faisons du bien aux autres en usant de bonté et en déclarant la vérité (6) : nous nous faisons du bien à nous-mêmes en vivant dans la droiture (17). Quatre versets font allusion au roi, cet homme vers qui se tournent les yeux de tous ses sujets. Pour eux, l'autorité du roi lui vient de Dieu, d’où l’importance de sa conduite, une conduite exemplaire. (...)