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Or
On ne pensait pas associer un jour boîtes en plastique et révolution. Et pourtant : à partir des années 1960, des milliers de Françaises sont sorties du carcan du foyer en devenant représentantes de l’enseigne américaine Tupperware, connue pour ses fameuses « réunions », jusqu’à sa mise en faillite toute récente annoncé à l’automne 2024.
Mais comment vendre des petites boîtes en plastique à des gens qui n’en ont pas besoin ? Josette a 82 ans. Josiane, 74. La première vit entre Paris et le plateau lunaire de l’Aubrac, l’autre en pleine campagne picarde. Elles ne se connaissent pas, mais leur histoire est la même : encore très jeunes filles, elles ont conquis leur liberté et amassé un sacré petit pactole en vendant des Tupperware à domicile.
Tupperware, c’est la splendeur des arts ménagers sauce après-guerre : simplicité, hygiène, couleurs, pétrole. Mais c’est surtout un système. La marque, lancée en 1946 aux États-Unis par le chimiste Earl Tupper, a révolutionné le monde du commerce en créant un réseau planétaire de vendeuses à domicile. Des femmes qui organisaient chez d’autres femmes des démonstrations dans l’espoir de remplir leur carnets de commandes certes, mais surtout de recruter de nouvelles vendeuses qui leur verseront ensuite un pourcentage sur chacune de leurs recettes.
En fait, un modèle de vente sans salariés ni boutiques, redoutablement lucratif pour ses créateurs, auquel des générations entières ont consacré leur vie pour finir, la plupart du temps, sans vraie protection sociale ni retraite. Un monde parallèle néolibéral avec ses rituels et son jargon, dans lequel certaines femmes comme Josiane et Josette ont trouvé une forme d’émancipation… sans jamais être tout à fait dupes du cynisme de cette exploitation.
Tupperware, c’est donc l’enfant mutant du féminisme et du capitalisme : selon le point de vue, c’est un rêve ou un cauchemar. Pour Josette et Josiane, c’était les deux. Et après une carrière de plus de 40 ans, elles n’ont pas peur de raconter pourquoi. Décryptage de l’intérieur du modèle Tupperware, qui a libéré des générations de femmes au foyer… tout en posant les bases d’une nouvelle forme d’exploitation.
Remerciements :
Merci à Josette, Josiane, leurs proches et leurs clientes mais aussi à Delphine Naudier, Catherine Achin et Marie-Pierre Pouly.
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On ne pensait pas associer un jour boîtes en plastique et révolution. Et pourtant : à partir des années 1960, des milliers de Françaises sont sorties du carcan du foyer en devenant représentantes de l’enseigne américaine Tupperware, connue pour ses fameuses « réunions », jusqu’à sa mise en faillite toute récente annoncé à l’automne 2024.
Mais comment vendre des petites boîtes en plastique à des gens qui n’en ont pas besoin ? Josette a 82 ans. Josiane, 74. La première vit entre Paris et le plateau lunaire de l’Aubrac, l’autre en pleine campagne picarde. Elles ne se connaissent pas, mais leur histoire est la même : encore très jeunes filles, elles ont conquis leur liberté et amassé un sacré petit pactole en vendant des Tupperware à domicile.
Tupperware, c’est la splendeur des arts ménagers sauce après-guerre : simplicité, hygiène, couleurs, pétrole. Mais c’est surtout un système. La marque, lancée en 1946 aux États-Unis par le chimiste Earl Tupper, a révolutionné le monde du commerce en créant un réseau planétaire de vendeuses à domicile. Des femmes qui organisaient chez d’autres femmes des démonstrations dans l’espoir de remplir leur carnets de commandes certes, mais surtout de recruter de nouvelles vendeuses qui leur verseront ensuite un pourcentage sur chacune de leurs recettes.
En fait, un modèle de vente sans salariés ni boutiques, redoutablement lucratif pour ses créateurs, auquel des générations entières ont consacré leur vie pour finir, la plupart du temps, sans vraie protection sociale ni retraite. Un monde parallèle néolibéral avec ses rituels et son jargon, dans lequel certaines femmes comme Josiane et Josette ont trouvé une forme d’émancipation… sans jamais être tout à fait dupes du cynisme de cette exploitation.
Tupperware, c’est donc l’enfant mutant du féminisme et du capitalisme : selon le point de vue, c’est un rêve ou un cauchemar. Pour Josette et Josiane, c’était les deux. Et après une carrière de plus de 40 ans, elles n’ont pas peur de raconter pourquoi. Décryptage de l’intérieur du modèle Tupperware, qui a libéré des générations de femmes au foyer… tout en posant les bases d’une nouvelle forme d’exploitation.
Remerciements :
Merci à Josette, Josiane, leurs proches et leurs clientes mais aussi à Delphine Naudier, Catherine Achin et Marie-Pierre Pouly.
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