PLEASE (2014) Paris/Lycées : Exploration Annuelle en Sciences Economiques

Quelles sont les causes économiques de la croissance de la population et faut-il avoir peur de ses conséquences ? Nous allons étudier la transition démographique (concept, histoire européenne et comparaison internationale) ainsi que ses implications actuelles dans différentes régions du monde (épidémies, urbanisation et dégradation environnementale, vieillissement de la population, difficultés à combiner travail et vie familiale...). Ceci nous permettra de discuter des défis pour le futur et quelques implications politiques (santé, retraite, politique familiale, égalité hommes/femmes, marché du travail...).

Dans de nombreux domaines, les comportements de générosité, de désintéressement, ont une grande importance économique. Les associations sans but lucratifs sur Internet tel que Mozilla ou Wikipedia en sont des bons exemples. Pourquoi des personnes consacrent autant d'effort et d'énergie à produire des biens qui profitent à beaucoup sans qu'ils en tirent un profit monétaire ? Comprendre les raisons de ces comportements désintéressés est important, ne serait-ce que pour permettre leur épanouissement ou simplement pour préserver leur existence.

Cette intervention nous présente des interactions entre les sphères marchandes, démographiques et environnementales. Dans un premier temps, un état des lieux des principaux faits mettra en lumière les conflits apparents entre la croissance économique et l'environnement. Ces tensions viennent justifier l'urgence qu'il y a à agir en faveur de la protection des ressources environnementales. Puis, dans un second temps, nous verrons que ce scénario tendanciel n'est pas immuable, mais qu'il est possible de concilier la croissance économique avec la protection de l'environnement. Cette voie vers un développement durable nécessite la mise en place d'outils et de politiques adaptés. Le progrès technique et l'innovation, développés par les sciences de l'ingénieur, sont des éléments clés des réponses à apporter, mais ils ne suffisent pas et doivent être complétés par les instruments économiques. Ces derniers, qu'ils s'agissent de normes, quotas, réglementations, fiscalités ou prix, doivent participer activement à la diffusion de ces évolutions technologiques.

PLEASE 2014, Pas de résumé proposé par l'auteur. Exemples à l'appui, François Gardes évoque, en donnant quelques clés, le budget des familles à l'heure de la mondialisation.

La plupart des pays de la zone euro sont engagés dans des politiques de rigueur. Celles-ci ont-elles des chances de réussir à réduire l'endettement de nos pays ? Pour répondre à cette question, nous enquêterons sur l'origine des dettes : vivons-nous au-dessus de nos moyens ? Les Etats sont-ils trop dépensiers ? Les Etats sont-ils les acteurs économiques les plus endettés ? Y a-t-il un rapport entre ces dettes et la crise financière ? Avec la crise du pétrole ? Quelles seront les conséquences de ces mesures ? Le traitement ne risque-t-il pas de tuer le malade ? Voulons-nous que l'Europe meure en bonne santé ? Autant de questions auxquelles nous essaierons ensemble de répondre.

Les risques naturels peuvent causer des dommages majeurs aux économies (destruction d'infrastructures, pertes économiques, pertes humaines) et avoir des conséquences durables. On présentera les différents éléments d'une stratégie de gestion de ces risques (prévention, atténuation), à la fois pour des acteurs privés et publics. On discutera également comment le changement climatique modifie les risques naturels.

La crise financière, économique et sociale : comment en sommes-nous arrivés-là ? Comment la crise s'est-elle propagée ? Pourquoi les économistes n'ont-ils rien vu venir ? Les marchés financiers sont-ils rationnels ? Comment se forment les bulles spéculatives ? Faut-il interdire la spéculation ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre en se basant sur quelques épisodes clés de la crise et en montrant, par quelques jeux simples, à quel point l'emballement suscité par les marchés financiers est difficilement contrôlable.

Avec la mondialisation financière sont apparus, dans les années 1990, des déséquilibres internationaux dont l'ampleur s'est considérablement accrue au cours des années 2000. Suite à la crise de 1997, la recherche d'indépendance financière par les pays émergents d'Asie a amené à des excédents commerciaux, à un excès d'épargne et à l'accumulation de réserves de changes. Par ailleurs le prix élevé de l'énergie à cette époque a accru les excédents commerciaux d'un certain nombre de pays producteurs de pétrole. Il en a résulté un excès d'épargne au niveau mondial qui a facilité, notamment aux Etats-Unis, l'accroissement des déficits publics et l'endettement des ménages, tout en incitant au développement des "innovations" financières et de la titrisation. Les grands déséquilibres mondiaux apparaissent ainsi comme un élément majeur à l'origine de la crise des subprimes.

Une plus grande dotation de ressources naturelles devrait contribuer à la richesse économique et à la croissance d'un pays. Cependant, plusieurs études montrent qu'une abondance en ressources naturelles peut entraîner une faible croissance économique. Ces mêmes pays ont souvent un faible niveau d'éducation de la population ainsi que de faibles institutions de gouvernance. On appelle cela la "malédiction des ressources". Nous allons examiner les preuves rassemblées de ce mystère ensemble!

Les risques extrêmes sont les risques qui ont une très faible chance d'occurrence mais dont les conséquences sont très importantes, voire désastreuses. Ce type de risque est assez répandu, avec des applications sur l'environnement (risque nucléaire), la finance (krach) voire la politique (terrorisme). Il semble que les individus (ou les sociétés) développent une aversion toute particulière envers ce type de risque. Cette apparente hyperaversion aux risques extrêmes pose question à l'économiste, qui dans sa boîte à outils traditionnelle, appréhende l'attitude vis-à-vis du risque selon deux dimensions : les conséquences mais aussi les probabilités de ces conséquences. On rend ainsi compte de cette attitude vis-à-vis du risque à travers la théorie dite de "l'utilité espérée" qui combine la probabilité d'un événement multipliée par la satisfaction que les individus peuvent retirer de cet évènement. On peut classer alors les individus dans trois catégories : les riscophobes (la grande majorité), les neutres au risque, et les riscophiles. Néanmoins, cette catégorisation, dont on présentera les bases à travers une série de questions ludiques, a été remise en cause par de nombreuses études empiriques: les individus ont tendance à déformer les probabilités. Les petites probabilités sont surpondérées, alors que les probabilités moyennes et fortes sont plutôt sous-pondérées. Les risques extrêmes sont alors particulièrement pertinents à étudier car les probabilités d'occurrence sont très faibles. En extrapolant théoriquement cette tendance, on peut montrer que plus la probabilité va être petite plus le montant qu'on est prêt à sacrifier pour ne pas subir ce risque est proportionnellement importante. Ce résultat implique une hyper aversion aux risques extrêmes. Ce résultat a été ensuite testé en laboratoire, dans le cadre d'expériences d'économie, qui tendent à le confirmer. On présentera ces résultats, et rejouera l'expérience en direct, comme illustration. Finalement, nous discuterons des implications de ce phénomène (que permet-il d'expliquer ?) et ces implications politiques (comment une société doit elle se prémunir contre les risques extrêmes) ?