Véronique Cloutier est devenue un empire médiatique à elle seule. Lui arrive-t-il encore de douter d'elle-même? Dans cette entrevue devant public avec l'animatrice Catherine Pogonat, elle révèle que oui, cela lui arrive toujours. En montant sur scène pour la première fois lors de la tournée des Morissette, elle raconte ne s'être jamais sentie aussi déstabilisée. «J'ai été remplie d'une peur que je ne ressentais pas auparavant dans ma carrière.» Après toutes ces années sous les projecteurs, l'enfant chérie du public québécois cherche à aller là où on ne l'attend justement pas. «Tu ne peux pas passer une vie à te voir seulement dans le regard des autres.» Aujourd'hui, Véronique Cloutier redécouvre son métier sans le désir de plaire à tout prix.

« J’ai été complètement sciée par le livre. Ça m’a vraiment bouleversée. » La metteuse en scène Brigitte Haentjens s’est d’abord sentie incapable d’adapter Une femme à Berlin : journal, 20 avril-22 juin 1945. Elle a ensuite fait lire l’œuvre à la comédienne Sophie Desmarais, trois ans après sa première lecture. Le duo s’est immédiatement mis au travail pour produire la pièce Une femme à Berlin. L’animateur Julien Morissette a rencontré les deux artistes à l’occasion d’une conférence enregistrée en public.

« Lire et voyager, ce sont les deux seules façons d’explorer et de comprendre la condition humaine. » Yann Martel aime autant écrire que lire des livres. Il parle de ses premières lectures et de celles qui l’ont influencé dans sa jeunesse. « Le roman qui m'a le plus bouleversé, je devais avoir 21 ans, c'était La divine comédie, de Dante. C’est la première fois que je me suis rendu compte de ce qu’on pouvait faire avec la littérature. » Il raconte aussi sa démarche, celle qui l’a conduit à envoyer, toutes les deux semaines pendant quatre ans, un livre au premier ministre Stephen Harper. « En lisant un livre, on accroît sa sensibilité et on commence à se diriger vers l’autre. »

« Les dates, il faut les connaître », rappelait le professeur d'histoire Denis Vaugeois à ses étudiants. Dans cette conférence, l'historien nous fait retenir trois moments clés de l'histoire: 1763, pour le traité Paris; 1783, pour l'indépendance des États-Unis; et 1789 pour la Révolution française. Trois révolutions en moins de 40 ans qui ont eu des répercussions tant sur la scène internationale que pour une même génération de Canadiens français.

Dans cette conférence qui explore sous différents angles l’alliage de la politique et de la littérature, le professeur Jonathan Livernois explique comment la littérature française du 18e siècle fait apparaître la parole du peuple et fait œuvre de démocratie : une révolution en soi. S’appuyant sur des écrits de Jacques Rancière, de Bourdieu ou de Michelet, il raconte le passage d’une écriture de la noblesse à une écriture de la « révolution populaire », avant de glisser vers une réflexion sur la littérature québécoise, depuis toujours plus proche du genre politique et de la révolte populaire. Évidemment, la démocratie dans la littérature n’est pas la démocratie dans le monde réel, mais des liens manifestes les relient et cette conférence tente de les exposer.

« Nous sommes tous et toutes des machines à raconter et des machines à entendre des histoires », dit l’anthropologue et animateur Serge Bouchard au cours de cette conférence. Le récit et la propension humaine à la narration seront toujours les seules et uniques manières d’entrer en contact les uns avec les autres et d’expérimenter le monde dans lequel on vit. « Mais il ne faut jamais se contraindre à des conventions, il faut oser raconter autrement, être intuitif et mettre en lumière la poésie du monde par tous les moyens », affirme Bouchard avec conviction.

En 2009, la société qui gère le patrimoine généré par les ventes du Journal d’Anne Frank demande au dramaturge Éric-Emmanuel Schmitt d’adapter l’œuvre pour la scène. Présentée avec succès à Paris et à Montréal quelques années plus tard, la pièce adopte le point de vue du père d’Anne, Otto Frank. C’est l’une des décisions créatives qu’explique ici Éric-Emmanuel Schmitt. Pour l’auteur, il importait de rappeler qu’Otto Frank s’est battu pour faire connaître l’œuvre de sa fille, morte dans un camp d’extermination. Il ajoute qu’il est important, en littérature, de donner la voix aux plus faibles, plutôt qu’aux oppresseurs.

« Je suis confronté à la mort au quotidien, et c’est un sujet difficile mais fascinant. » Dans cette conférence intimiste, l’urgentologue Alain Vadeboncoeur se fait philosophe et aborde la mort comme une étape intrinsèque et potentiellement sereine de la vie, à partir des notions de hasard, d’équilibre et de désordre. Conteur, il émaille sa pensée de récits vécus à l’urgence et évoque le décès de son père, l’écrivain Alain Vadeboncoeur, avant de réfléchir à la vieillesse et à l’importance des rituels. Optimiste et serein, le réputé médecin conclut par un appel à l’espoir et à l’humanisme. « La médecine d’urgence est celle que je préfère, dit-il, car on y est exposés à des situations intenses, à des réalités particulières, à un haut degré d’humanité. »

Stress, tabagisme, sédentarité et alimentation lacunaire : l’Occidental est de plus en plus sensibilisé aux effets nocifs de ses habitudes de vie, mais ces dernières sont toujours responsables de l’accroissement du nombre de cas de maladies chroniques et de détresse psychologique. Il faut modifier nos comportements, mais surtout redonner un sens aux gestes posés au quotidien, disent les invités de cette conférence en trois parties. Le médecin Serge Marquis prône de profonds changements dans le monde du travail. Le cardiologue Martin Juneau explique comment protéger son cœur des turbulences de la vie et le moine bouddhiste Matthieu Ricard suggère de renouer avec son intériorité par une approche concrète et quotidienne de la méditation.

« Il y a une osmose entre l'amitié qui nous unit et les films qu'on fait », explique Jacques Fieschi à propos de sa relation créative avec l'actrice et réalisatrice Nicole Garcia. Mal de pierres, leur plus récent film, porte à huit l'ensemble des histoires qu'ils ont scénarisées ensemble, un exploit qui est dû selon lui à leur complicité. « Peut-être qu'on se complète sans trop le savoir », explique-t-il à l'animatrice Pénélope McQuade lors de cette rencontre où ils reviennent entre autres sur les films qu'ils ont faits, tels Un week-end sur deux, Place Vendôme ou encore L'adversaire.