Pendant quinze ans, l’argent a coulé presque gratuitement. Aujourd’hui, il a repris sa vraie valeur : il coûte. Et ce n’est plus seulement une affaire de marchés, c’est une affaire de vie quotidienne. Car chaque point de taux qui grimpe, c’est un peu de notre futur qui se renchérit. C'est ce que nous explique Amid Faljaoui.

Cette semaine, les marchés obligataires ont connu de fortes fluctuations, semblables à des montagnes russes. Les taux d'intérêt des dettes publiques ont atteint des niveaux qu'on n’avait plus observés depuis des décennies. Quelles en sont les raisons ?

La première, c’est la rentrée des classes. Après l’été, les États doivent emprunter massivement pour financer leur budget. Lundi dernier, plus de 100 milliards de dollars d’obligations ont été émis à travers le monde. La deuxième raison, c’est que les investisseurs doutent de la discipline budgétaire des gouvernements. Résultat : les taux d’intérêt augmentent.

Derrière ces mouvements, il y a une conséquence très concrète pour vous et moi. Quand l’État paie plus cher pour se financer, cela signifie qu’il dispose de moins d’argent pour d’autres priorités : l’école, la santé, les infrastructures. Mécaniquement, les taux des crédits bancaires suivent la même trajectoire.

Dernier élément : l’inflation. Elle reste forte, surtout aux États-Unis. Or l’inflation est le poison des obligations. Si vous prêtez à 3 %, mais que les prix augmentent de 4 %, vous perdez en réalité 1 %. Voilà pourquoi les investisseurs se détournent des dettes à long terme.

Le message des marchés financiers est limpide : les États ne peuvent plus s’endetter comme si de rien n’était. Et pour le citoyen, cela signifie une chose très simple : fini l’argent gratuit ou presque. Les dettes coûtent cher, les crédits coûtent cher, et ce coût finira toujours par retomber, d’une façon ou d’une autre, sur vous et moi.

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--- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30.

  

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