Sur le chemin spirituel, il y a eu un moment où j’ai rencontré cette idée, que l’on DOIT être heureux. Par erreur, on peut penser que le fait d’avancer sur le chemin de la spiritualité signifie forcément que l’on devient de plus en plus heureux.
Si nous ne le sommes pas, si nous ne ressentons pas ce bonheur, alors nous aurions échoué dans notre avancée spirituelle.
On peut avoir l’impression que beaucoup de mystiques nous parlent du bonheur comme l’état ultime, une sorte de bonheur constant dans lequel on se retrouve une fois notre chemin spirituel accompli.
Mais, j’imagine que vous aussi vous ne ressentez pas du bonheur h24, j’imagine que vous aussi parfois vous galérez à vous sentir ne serait-ce qu’un tout petit peu joyeux. On a des jours avec et des jours sans.
Hé puis, c’est contradictoire cette idée de bonheur constant, parce que les grands sages nous disent que tout est impermanence. Bref, ça peut paraître confus tout ça. Ça l’a été pour moi. Alors, où en sommes-nous ?
Il y a une idée qui m’a vite posé question : si je suis tout le temps heureuse, c’est comme si je ne l’étais jamais. C’est le contraste qui me permet de ressentir le bonheur.
Avant de me lancer dans la pratique du yoga - j’entends la pratique du yoga dans son ensemble, pas seulement la pratique des asanas - l’idée d’être heureuse m’était plutôt étrangère. Je me disais que si je pouvais juste être dans le neutre, ce serait déjà bien.
J’irai même plus loin, le bonheur me faisait peur. Un peu comme la peur du vide quand on monte haut. Plus on est haut, plus la chute fait mal. C’est ce que je me disais. Le neutre m’allait bien.