Je me perds moi aussi parfois dans la forêt dense de ma vie, empêtrée dans des inquiétudes et des planifications incessantes, dans les jugements des autres, et dans mes efforts pour répondre aux demandes et résoudre les problèmes.
Lorsque je suis prise dans cette tempête, il est facile de perdre de vue ce qui compte le plus. J’oublie à quel point j’ai envie et besoin d'être douce et d'avoir le cœur ouvert. J’oublie mes liens avec cette terre sacrée et avec tous les êtres vivants. Et au fond, j’oublie qui je suis.
Ce matin j'ai décidé de prendre un temps d'arrêt, dans ma véranda, sous la grosse averse de pluie.
Je me suis rappelée cette méditation de la pluie, “RAIN” pour m'aider à gérer mes émotions, la douleur, des sensations désagréables et de l’insécurité que je vis avec ma convalescence. Je me suis installée dans un fauteuil confortable et j’ai pris quelques instants pour refaire cet exercice que j’ai appris lors de ma formation en Méditation de Pleine Conscience. Puis j’ai décidé de vous la partager ! Elle est tellement efficace.
La première étape consiste simplement à reconnaître (R- Recognize) ce qui se passe en moi - le cercle des pensées anxieuses et des sentiments de culpabilité.
La deuxième étape consiste à permettre (A- Allow)) ce qui se passe en respirant et en laissant faire. Même si je n'aimais pas ce que je ressentais, mon intention n'était pas de réparer ou de changer quoi que ce soit et, tout aussi important, de ne pas me juger parce que je me sentais anxieuse ou inquiète.
Le fait de laisser aller m'a permis de recueillir et d'approfondir mon attention avant d'entamer la troisième étape : enquêter, investiguer (I- Investigate) sur ce qui me semble le plus difficile.
Ensuite , avec intérêt, j'ai dirigé mon attention vers les sentiments d'inconforts dans mon corps - les tensions physiques, les tiraillements et la pression autour de mon cœur. J'ai demandé à la partie sensible de mon corps ce qu'elle croyait, et la réponse m'est apparue très familière : elle croyait que j'allais échouer. Lorsque j'ai pris conscience de ces tendances à la culpabilité et à la peur, j'ai continué à enquêter, en contactant cette partie déchirée et anxieuse de moi-même. Je lui ai demandé : "De quoi as-tu le plus besoin en ce moment ?" J'ai pu immédiatement sentir qu'elle avait besoin de soins et d'être rassurée sur le fait que je n'allais pas échouer de manière réelle. Elle avait besoin de croire, de faire confiance à l'amour, à la vie et au pouvoir de guérison.
J'étais arrivée à la quatrième étape de R.A.I.N, (N- Nurture), et j'ai envoyé un doux message vers l'intérieur, directement à cette partie anxieuse, insécure : "Tout va bien, ma chérie. Tu vas t'en sortir ; nous sommes déjà passés par là plusieurs fois... en essayant de nous en sortir sur tous les fronts." Je pouvais sentir alors une énergie chaude et réconfortante se répandre dans mon corps.
Puis il y a eu un changement distinct, mon cœur s'est un peu adouci, mes épaules se sont détendues et mon esprit s'est senti plus clair et plus ouvert. Je suis restée assise une minute ou deux de plus et je me suis laissée aller à cette éclaircie intérieure, avant de me remettre au travail.
Gaëlle Cosnuau - gaellecosnuau.ca