Share Accords aux corps
Share to email
Share to Facebook
Share to X
By Corinne Leconte
The podcast currently has 52 episodes available.
Le plaisir est beaucoup plus présent et ma technique de danse, c’est la virtuosité du plaisir. »
Marion Blondeau se forme au Centre Méditerranéen de Danse Contemporaine de Tunis, puis à L’école des Sables au Sénégal. Elle engage de nombreuses collaborations en tant qu’artiste chorégraphique en France, Tunisie, Égypte, Palestine, Espagne et Afrique du Sud. Depuis dix ans, son travail de création explore, dans une perspective féministe intersectionnelle, la question des corps féminins et de leur parole dans nos sociétés contemporaines, en élargissant son terrain d’investigation aux pays de la Méditerranée et d’Afrique. Elle collabore depuis 2018 avec Phia Ménard au sein de la cie Non Nova et notamment des pièces Saison sèche (2018) et Art.13 (2023).
Praticienne somatique, pédagogue, Marion déploie une recherche en fasciapulsologie ® appliquée au mouvement dansé avec Florence Augendre. Elle active lors d’ateliers et de résidence ces explorations somatiques pour infuser le processus de la création entrain.
Dans la lignée de Lilith, précédente pièce de la compagnie 3arancia, Organicitées prolonge le travail autour de la chair, des ressentis physiologiques et s’attache à rendre visible les expériences silencieuses que nos corps portent en eux. « En mettant en lumière, ce que nos sociétés occidentales, capitalistes, patriarcales et validistes invisibilisent, soient les corps vieillissants ; la création s’applique à revaloriser la place des aînées et leur puissance dans notre société tout en faisant appel sensiblement aux âges passés, présents et futurs, par exemple comment aller chercher son corps adolescent dans son corps mature ? Organicitées crée l’espace nécessaire pour rendre possible la passation de savoir-faire, entre femmes, parfois enfouis, ou déstabilisants, surprenants, loin d’une pudeur dictée par les injonctions qui s’exercent sur les corps. En s’appuyant entre autres sur des expériences personnelles de transmission héritées de sa grand-mère, Marion Blondeau s’intéresse au pouvoir des pratiques de passation non-verbales entre femmes et de la force qui en découle.” (Anne Ségalou – Les Hivernales – CDCN Avignon)
Liens, corps émotionnel et langages : Contribution de l’approche artistique chorégraphique et fasciapulsologique à la créativité de l’expression et à la qualité de la communication – Openedition
Les 12 et 13 novembre à CNC de Nantes
Le 5 mai 2025 à Marseille – Le Zef
On vit avec quelques idées familières. Deux ou trois. Au hasard des mondes et des hommes rencontrés, on les polit, on les transforme. Il faut dix ans pour avoir une idée bien à soi, dont on puisse parler. »
Après Here comes the sun, (AAC#50) la balade au Jardin Singulier se poursuit, s’étend, éco sensible et engagée… Dans ce second épisode, Damien nous parle de l’incroyable spot de Saint-Léger pour celles et ceux qui grimpent et de l’asso Greenspist, Jolane raconte les semences paysannes, leurs révélations et que le pain soigne… Au loin, la compagnie du Parquet Nomade, Marion et ses stagiaires concluent une semaine de stage intensive en jam, dans la nuit étoilée. Sur le marché du village d’à côté (Brantes), Elsa nous explique pourquoi, comment, avec qui Les Dépavées – asso qui fait partie du collectif de L’Internationale de la Boulangerie Mobile – font chauffer le four mobile, en saison propice sur les routes, et si non à Vitry-sur-Seine.
Merci à Nathalie, Jolane, Elsa, Marion et ses stagiaires, à Damien et à toutes celles et ceux qui ne témoignent pas dans cette seconde partie… à suivre !
7 & 8 septembre 2024
Le secret que je cherche est enfoui dans une vallée d’oliviers, sous l’herbe et les violettes froides, autour d’une vieille maison qui sent le sarment.
C’est une maison aux volets orange au cœur de la vallée où coule une rivière : la vallée du Toulourenc. L’Esprit des lieux, c’est d’abord des éditions et une librairie indépendante et associative dans une forêt, une forêt à lire dans une forêt presqu’intégralement replantée par l’homme, au pied du Mont-Ventoux face nord. Ici, le Jardin Singulier prolonge celui des monts et se transforme. L’ancienne maison forestière de Saint-Léger-du-Ventoux était abandonnée, elle revit : restaurant, terrasses, sanitaires, cuisine, aménagés tout autour des livres et du piano. Les plus engagées et les bénévoles accueillent tout plein d’initiatives, actions, propositions, contributions, concerts, rencontres, spectacles, installations, land art, ateliers et performances, toutes poétiques, toutes singulières, ramifiées pour se croiser à l’ombre des forces en présence, celles du vent, du soleil, des montagnes, des gorges, de la rivière…. Des planches, des sentiers, des falaises, un théâtre de verdure, des assiettes succulentes, des boissons rafraîchissantes, des vélos, des jeux, à partager, jouer, escalader, boire, manger, boulanger, graver, se balader, dialoguer, improviser, danser les pieds dans l’eau et la tête filante. Toulourenc, signifie moins « tout ou rien » (comme on le raconte le plus souvent) que la « source (Tolo, Toron) qui coule droit devant », torrent et gorges. Voici, à la mi-août 2024, cinq ans après l’inauguration du projet initial, quelques voix au hasard des rencontres pour dire un peu de cette singulière aventure, première épisode autour d’un jardin éco-somatique, puisqu’ici les pratiques et les expérimentations, trop souvent indifférentes les unes aux autres, s’interpénètrent et circulent. Welcome, here comes the sun !
Voix de Nathalie David extraite de L’Ascencion du Mont-Ventoux (2018) – Des racines et des Ailes
Seconde partie AAC#51
Laissez-moi être fatigué, être inadapté. / Laissez-moi être
Des futurs dévalidés. « Alors que les Jeux Olympiques s’apprêtent à gâcher l’été de milliers de personnes, je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de revenir sur une facette dont on parle beaucoup moins : les Jeux Paralympiques. En effet, il est assez simple de trouver des critiques sur le modèle en général, mais assez peu sur les implications pour les personnes handicapées, qu’elles soient ou non athlètes. Si l’on en croit les discours officiels, les Jeux Paralympiques sont une véritable aubaine pour les handiEs.
On se félicite de la construction de logements ou de services publics aux normes, sans trop interroger le fait qu’il ait fallu attendre jusque-là. » C’est ainsi que débute « Jeux paralympiques, le prix de la diversité » d’Harriet De Gouge : « Je ne suis pas chercheureuse, ou journaliste et je n’ai rien à vous vendre. Je revendique le droit de me tromper, de changer d’avis, et même de publier mes textes avec des fautes. C’est un espace où on peut parler depuis la marge.
Ici en l’occurrence, celle d’une personne noire, handicapée et queer. Harriet de G » Depuis ses « partages de bouts de réflexions, ressources et questionnements, souvent depuis une perspective anti-validiste et intersectionnelle », disons dans leur inspiration, beaucoup d’autres textes sur les ravages/saccages des jeux olympiques 2024 et la pitié et charité que vendent historiquement les jeux paralympiques, nettement moins fréquentés par le grand public en liesse, circulent sous les manteaux.
Nous lisons des extraits de courts textes incisifs politiques (Flemme Olympique – Marseille 2024) et écoutons Emma Bigé penser la coalition des luttes intersectionnelles Trans* Crip, à travers des travaux et publications réalisés avec Enka Blanchard, chercheuse géographe, trans*disciplinaire. Merci à Emma Bigé pour nous avoir autorisés à donner à entendre ici « Récits crip pour des futurs dévalidés » qu’elle lit elle-même et dont nous partageons la première moitié, essai que vous pourrez écouter en entier, parmi d’autres, pour penser plus loin, sur sound cloud.
Belle écoute !
« Bone is fascia » …
« nos os sont des fascias solidifiés »
Stephen M. Levin (chirurgien orthopédique)
« Durant la période embryonnaire, il se passe énormément de choses; dès le quinzième jour in utéro, « nous sommes » déjà trois strates tissulaires qui vont subir des plicatures des points d’enroulement, de déroulement. Une main exercée pourra retrouver des zones de « réticence à l’enroulement » ou à « bien vouloir » y retourner.
Les ellipses (lemniscates) sont un fil conducteur possible pour l’ostéopathe. Une autre mémoire est la mémoire évènementielle de tous les incidents, accidents, physiques, émotionnels, psychiques qui ont ponctué notre vie personnelle, micro-traumatismes ou macro-traumatismes ». Les tissus restent emprunts de douleurs inflammatoires, de rétractions tissulaires, de fibroses… et le corps s’organise parfois en urgence, sans réelle vigilance.
L’ostéopathie soulage par une action mécanique certaines douleurs chroniques et travaille sur la posture… Tant qu’on est en équilibre postural, tout va bien ; si on s’en éloigne, à nous de retrouver le lieu autour duquel on peut osciller dans toutes les directions pour avoir le maximum de disponibilités… »
Michèle Tarento – Ostéo éveil®
Michèle Tarento est conceptrice de l’ostéo éveil® et auteure d’articles scientifiques et de deux ouvrages parus aux éditions Sully : Construire son corps avec l’ostéo éveil et la biotenségrité (2016) et Biotenségrité, fascias, ostéopathie, vers une perception consciente de l’architecture dynamique du corps (2021).
L’ostéo éveil® présente des volets, introspectifs, créatifs, préventifs qui permettent à chacun(e), de se prendre en charge, en développant de manière aiguisée sa conscience osseuse en particulier, ainsi que celle de sa posture, de ses gestes et de ses mouvements (macroscopiques, microscopiques) et ce, pour toute activité… quelle qu’elle soit, personnelle ou collective, quotidienne ou spécialisée.
Médecin, ORL, phoniatre, maître de conférence retraitée en histologie, embryologie et biologie, à l’université Diderot Paris 7, Michèle mène depuis toujours plusieurs vies. Diplômée en bioénergie (Reich, Lowen) et en danse contemporaine (maîtrise de danse Paris Sorbonne), Michèle Tarento est chercheuse engagée dans le BIG – Biotensegrity Interested Group – depuis 2011.
Elle donne depuis plusieurs années des ateliers inspirés par la biotenségrité corrélée avec la posture et le mouvement pour différents organismes et structures en France et à l’international. Elle sensibilise et enseigne l’ostéo éveil® pour des écoles d’ostéopathie humaine (CEESO, St Petersbourg) et d’ostéopathie animalière, et est conférencière sur le dynamisme des fascias et la biotenségrité lors de nombreux forums internationaux.
Sa démarche corporelle personnelle de recherche sur le mouvement a amené Michèle Tarento à se familiariser depuis de nombreuses années avec les pratiques de Qi Gong, de Yoga, de massage Thaï, de chant, de la danse Contact Improvisation et des pratiques thérapeutiques telles que l’ostéopathie, la bioénergie, et d’autres pratiques artistiques et de conscientisation partagées. La performance, les installations, certains modèles de sculpture, d’architecture, le peintre Pierre Soulages (le noir matière et la lumière // la matière molle – fascias – et le mouvement), le groupe Cocottes minute avec Aline Lecler, également danseuse et performeuse, La petite danse de Steve Paxton… comptent parmi les fondamentaux à ses pratiques et travaux.
En 2011, Michèle rencontre Steven LEVIN, chirurgien orthopédiste, concepteur de la biotenségrité, qui a ouvert de nouvelles portes de recherche fondamentale sur l’architecture du vivant, qu’elle applique en particulier à ses recherches sur le mouvement, la danse et l’ostéopathie. L’éclairage de la biotenségrité lui est essentiel aujourd’hui pour aborder les fascias dans une prise en compte fondamentale de leur dynamisme, de leur écologie ainsi que les questions importantes de l’homéostasie et du confort dans la structure.
Plus récemment a été développé un volet thérapeutique qui bénéficie de la rencontre avec le concept de Biotenségrité et qui commence à trouver sa place en ostéopathie humaine et aussi en ostéopathie animalière en particulier.
Vendredi 31 mai et samedi 1er juin 2024 à Lyon
LES FASCINANTS FASCIAS
Avec la participation confirmée de : Dr Carla Stecco (médecin et anatomiste) ; Dr Michèle Tarento (médecin et ostéopathe) ; Dr Jean Claude Guimberteau (médecin et chirurgien plasticien) et de Monsieur Pierre Tricot (ostéopathe). Infos ici, là et là
Michèle Tarento aux Éditions Sully
À la fin de Trans*. Brève histoire de la variabilité de genre, le théoricien culturel Jack Halberstam cite une phrase des Sous-communs de Fred Moten & Stefano Harney que l’on peut répéter à notre tour en ces temps sombres où les fascismes emploient les vies trans comme chair à canon : « Je n’ai pas besoin de ton aide. J’ai juste besoin que tu comprennes que cette merde te tue toi aussi, même si elle le fait plus lentement. Tu captes, espèce d’enfoiré*e ? »
Larret. Après la Jam hebdomadaire, Emma Bigé reprend le micro pour nous parler de son livre Mouvementements, pour une écologie politique de la danse. Emma raconte également ses liens avec Steve Paxton et Nancy Stark Smith, ses travaux de traduction de la revue Contact Quarterly, et elle revient sur « ce qui nous retient de nous toucher » article co-écrit avec Myriam Rabah-Konaté dans La Perspective de la pomme, histoires des politiques et pratiques du Contact Improvisation.
Dans « le repos, la tendresse, le refus », chapitre 4 de Mouvementements, Emma Bigé commente « Les Usages de l’érotique : l’érotique comme puissance » d’Audre Lorde (1978) et nous en écoutons ici un extrait, de la voix d’Audre Lorde elle-même, lors de la conférence du congrès féministe au Mount Holyoke College, dans le Massachusetts. Il est question aussi de la tendresse comme vandalisme de Sara Ahmed, et vous pourrez aller ou retourner écouter la lecture chorale d’un passage de Vandalisme queer, récemment co-traduit tout récemment par Mabeuko Oberty et Emma Bigé, au sein de la collective t4t, Translators for Transfeminism, dans la précédente émission, une journée avec Emma Bigé – partie 1.(AAC#46)
Mouvementements, c’est un livre de philosophie dédié au geste, à l’écologie et au danser. Emma Bigé y parle de politiques queers, de la compost-philosophie, de dissidences somatiques, de gens qui aiment rouler par terre, et des leçons qu’on peut en tirer pour résister à l’extractivisme. “À passer du temps dans des studios de danse, voilà ce qui se révèle : nous, mammifères humaines, sommes mouvementées par une multitude de forces. Loin d’être automobiles, loin d’être contenues ou contenables dans la petite usine de nos corps, nous débordons.”
Emma Bigé étudie, écrit, traduit et improvise avec des danses contemporaines expérimentales et des théories trans*féministes. Agrégée et docteure en philosophie, danseuse et commissaire d’exposition, elle enseigne l’épistémologie en écoles d’art. Le reste du temps, elle vit au bord d’une forêt dans le Périgord et, dès qu’elle peut, elle roule par terre.
et aussi :
ÉPISODE 41, À TEMPS… a poem, tribute to Steve Paxton, Radio Cause Commune, 21/03/24
Y a-t-il une façon d’être intellectuelle qui n’est pas sociale ? Quand je pense à la manière dont nous utilisons le mot “étude”, je crois que nous sommes attachés à l’idée que l’étude est ce qu’on fait avec d’autres. C’est parler et se balader avec des gens, travailler, danser, souffrir – une irréductible convergence des trois, contenus dans l’expression pratique spéculative. Il y a l’idée d’une répétition – être dans un genre d’atelier, jouer dans un groupe, en impro, des vieux assis devant chez eux, ou des gens qui travaillent ensemble à l’usine… ces différents modes d’activité. (…) Faire ces choses signifie être impliqué·e dans une sorte de pratique intellectuelle commune. Ce qui est important c’est de réaliser que ça a déjà été le cas – parce que cela (te) permet d’accéder à toute une histoire de la pensée, multiple, alternative.
Stefano Harney & Fred Moten – Les sous-communs – Planification fugitive et étude noire
Larret-en-mouvements est un lieu de vie collective, de création et d’accueil où se développent des projets autour du geste et du mouvement dansé dans leur dimension écologique. Un lieu éco-somatique pour celleux qui y habitent et celleux qui viennent, danseureuses, chercheureuses, philosophes, artisan.es, curieux.ses… Des studios de danse, on descend jusqu’au bord de la Dronne en un petit quart d’heure, par la forêt.
Avez-vous déjà passé Une journée avec Emma Bigé ?
À quoi ressemble une journée à Larret à ses côtés ? À une journée dense et compostée.
Dans cette première partie, nous descendons à la rivière, en longeant la mare, en traversant la forêt, avant de nous rendre à la manifestation, mobilisation et AG organisées par Zoë et Mylène de Transistor, collectif à Angoulême (à écouter ici AAC#45).
Philosophe théoricienne queer, autrice d’une dizaine de livre, Sara Ahmed est célèbre pour penser les figures de la féministe rabat-joie — qu’est ce que cela fait que d’être cette personne qui vient gâcher l’ambiance, ah encore elle ! — et de la vandale queer — qui n’a pas besoin de faire quoique soit pour gâcher instantanément l’espace public… « Lorsque nous réveillons les potentiels d’une matière, lorsque nous refusons d’utiliser les choses de la bonne manière (…) »
Emma Bigé étudie, écrit, traduit et improvise avec des danses contemporaines expérimentales et des théories trans*féministes. Agrégée et docteure en philosophie, danseuse et commissaire d’exposition, elle enseigne l’épistémologie en écoles d’art. Le reste du temps, elle vit au bord d’une forêt dans le Périgord et, dès qu’elle peut, elle roule par terre.
est un lieu de vie collective, de création et d’accueil où se développent des projets autour du geste et du mouvement dansé dans leur dimension écologique. Un lieu éco-somatique pour celleux qui y habitent et celleux qui viennent, danseureuses, chercheureuses, philosophes, artisan.es, curieux.ses…
ÉPISODE 41, À TEMPS… a poem, tribute to Steve Paxton, Radio Cause Commune, 21/03/24
Radio Cause Commune tous les podcasts
« Nihil de nobis, sine nobis »
« Nothing about us without us »
Association d’auto-soutien de personnes trans et travailleur’euse’s du sexe (TDS) souhaitant créer du lien intra-communautaire avec les personnes isolées ou en besoin d’accompagnement, ainsi que visibiliser les problématiques et les situations vécues par les personnes trans et TDS.
« La Journée Internationale contre l’homophobie et la transphobie a été initiée en 2003 au Québec par la Fondation Émergence. La date du 17 mai est une référence au 17 mai 1990, date à laquelle l’Organisation Mondiale de la Santé retire l’homosexualité de sa liste des maladies mentales. Cette journée est l’occasion de sensibiliser le grand public aux enjeux de la diversité sexuelle et de genre et de prendre des actions pour rendre le monde plus inclusif de la diversité sexuelle et de genre. » Fondation Émergence
Le dimanche 5 mai 2024, comme dans de nombreuses villes, une manifestation a eu lieu à Angoulême, à l’appel du Collectif Transistor et de plus de 800 collectifs et personnalités, politiques, artistiques, militantes et intellectuelles à se rassembler partout en France face aux « attaques contre les droits trans et reproductifs, n’attendons plus, faisons front ». J’avais proposé de tendre le micro durant l’AG organisée par Mylène et Zoë de Transistor, qui a eu lieu tout de suite après la manif. Nous avions alors procédé à un vote à la minorité, et j’avais rangé le zoom ! Suite à l’exposition de la situation et aux échanges, j’ai invité Mylène et Zoë à venir prendre la parole sur Cause Commune dans Accords aux corps, pour décortiquer comment la transphobie s’amplifie aujourd’hui, et qu’elle ne date pas d’hier, et que les personnes trans n’habitent pas toustes à Paris… Comment cette haine et récupération « transmaniaque » fragilisent tant de vies et d’êtres, pointent leurs corps avec mépris, des corps traités, maltraités, stigmatisés, exotiques, fantasmés, répugnants et exclus, jugés dangereux, contagieux, des êtres « nuisibles », enfants, mineurs, adultes inadapté.es comme le crie Phia Ménard, invitée de la précédente AAC#44.
À la suite de cette mobilisation, Emma Bigé (Loveatascale) a publié dans Lundi Matin puis enregistré et mis en ligne et à disposition un texte pamphlétaire ou pourfairetaire la haine, intitulé « paniques morales anti-trans », nous en écoutons et commentons un extrait… Vous pourrez cher.es auditeurices continuer de l’écouter plus loin. C’est très intéressant et heureux de ressentir que sans plus attendre, we must think ensemble !
Collectif Transistor
Lumière Rouge
Transphobie et putophobie : calamités de genre, calamités de classe, Épisode #15. Avec Amar Protesta.
Accords aux corps, Épisode #39, #38, #22, #20, #18, #17, #14, #10
« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
« (…) il faut bien commencer par s’occuper du socle si l’on veut en finir avec la statuaire triomphante ! Contrairement au jardin et ses envies de liberté, le socle exprime ici notre résistance à vouloir déconstruire. Dans Art. 13, la statue de la pièce est aussi particulière. Elle évoque cette vénération de nos sociétés occidentales pour le corps. Elle est une sorte de célébration de notre maîtrise contemporaine et libérale du corps qui le sculpte et le commercialise. »
Phia Ménard – avril 2023
« Vous ne savez pas marcher, vous ne savez pas courir, et il va falloir voler »
Hervé Diasnas – la danse clandestine
Phia Ménard est circassienne, jongleuse, chorégraphe, danseuse, metteure en scène et interprète, fondatrice de la Cie NON NOVA.
Avec Phia Ménard, nous allons évoquer l’incroyable performance de Marion Blondeau dans ART.13. Comment dans son parcours, le mouvement, la danse qui la danse, se font là, percent des trous, luttent, confrontés à l’indécence d’un terrain hostile, jardin à la française flambant neuf et sa cohorte de machines bruyantes et destructrices. Terre d’accueil ? Ou dernier spot pour les jeux olympiques ? Comment, avec son doudou qu’on devine un Lapin et qu’elle veut décoincer du socle immense de la statue qui l’écrase, cette figure, étrange étrangère, telle une Alice, au lieu qui la nie, tente de ré-habiter le pays et peut-être réinventer l’endroit où survit ce « ça qui est merveilleux », la situation est clownesque, beckettienne !
La façon de faire, l’arte povera, de la cie Non Nova, un théâtre à vivre autant qu’un théâtre à voir, est depuis toujours radicale et subversive, elle ne laisse pas tout le monde à l’aise, loin de là… La cie Non Nova fabrique un cirque autrement, une sempiternelle parade, un cortège de transformations, de questionnements, des sabbats de sorcières, des rituels de femmes en lutte face à des murs, ou encore des Parthénon entiers à déconstruire, une « maison mère » fragile, des pluies, du vent, des rafales de vent, des blocs de glace, des brouillards, des figures qui se battent et conspirent, tentent la conjuration des frontières, touchent les limites, débordent, défont les récits, trouvent une langue. Laquelle, celle de nos communs ? Dans la quête et débrouillardise pour survivre, tout raconte déjà, c’est du brut, tout vrille, tout devient possibles, possiblement trouées, trous d’air, trous en terre, trouées de lumière.
Ton chemin, voyageur se sont tes foulées,
Antonio Machado
« Et ne pas dégoupiller la grenade trop tôt, trop vite (…) en jouer ! »
Claire Heggen – lors d’un débat au Théâtre de la Marionnette à Paris Le Mouffetard, suite à la représentation de « L’Inventaire animé » en Mars 2024
Nous poursuivons notre échange avec Claire Heggen et Elsa Marquet Lienhart (AAC#42). Nous évoquons plusieurs créations du Théâtre du Mouvement (Encore une heure si courte, Blancs… sous le masque, Aeterna et L’inventaire animé, notamment).
Le Pierrot Lunaire d’Arnold Schönberg, interprété, mise en scène musicalement et dramatiquement chorégraphié par Elsa Marquet Lienhart, évoque son travail et ses récentes expérimentations d’un va et vient entre les musicalités, celles des sons comme celles des gestes, celles du mouvement.
Claire Heggen et Elsa Marquet Lienhart sont toutes les deux artistes pluridisciplinaires, mime, danseuse, chorégraphe, metteure en scène, scénographe, actrice, musicienne, instrumentiste, compositrice, pour essayer d’égrener tout ce qu’elles aiment et peuvent faire ensemble.
Formatrices, pédagogues exceptionnelles, maîtresses dans leurs arts et la façon de les transmettre, d’en donner les clés, d’ouvrir les portes et les « porté.es » – qu’il s’agisse de celles musicales ou de ceux corporels – et de créer de la musicalité, du contact, de la pensée, du mouvement, du rythme, du son, des images, des liens. Ah ! J’oubliais… elles sont toutes deux marionnettistes, évidemment ! Clowns aussi certainement… irrémédiablement !
Présentation (extrait) de L’Inventaire animé (création 2021)
Que faire alors du corps usuel du marionnettiste confronté à celui, fictif, de la marionnette ? Que doit-on regarder ? L’acteur marionnettiste ? La marionnette ? Ou la relation des deux ? Comment ça marche ? Comment organiser cette relation, entre discrétion et amplitude engagée ? Comment se mettre au service de qui, pour créer du sens, de la poésie, du drame ? Qu’est-ce que je fais faire à l’objet ?
Qu’est-ce que l’objet me fait faire ?
Lors de cette conférence mouvementée, nous ouvrirons notre boîte à outils, constituée d’un abécédaire ludique et d’une grammaire de la relation. Montrer, démonter, remontrer à partir de dé-monstrations techniques, extraits de spectacles, improvisations, jeux métaphoriques, pour donner à voir une pensée du geste, une pratique de l’altérité et une dramaturgie de l’entre-deux.
C’est une recherche artistique et pédagogique sur une grammaire de la relation corps vivant / corps marionnettique, fruit d’une réflexion, entre autre, sur la notion de « service » qui consiste, selon les enjeux dramaturgiques, à choisir les moyens pour centrer le regard des spectateurs sur le corps de l’acteur, ou bien sur l’objet marionnettique, ou encore sur la relation entre les deux. D’où la nécessité d’en nommer les principes en jeu et d’en établir une terminologie.
Cette recherche est aussi un envisagement des modes d’énonciation de l’acteur marionnettiste vis-à-vis de son objet, favorisant l’émergence d’esthétiques renouvelées, et l’éclairage d’une dramaturgie, de l’entre-deux de la rencontre de l’objet et du sujet.
Envisager, sélectionner, expérimenter, mettre en regard, énoncer, pour transmettre.
The podcast currently has 52 episodes available.