Dans la main de Dieu ou dans celle des princes, le globe a pris au fil du temps des significations diverses. Mais, image du ciel ou de la Terre ou plus simplement du monde dans sa globalité, le globe demeure à travers ses métamorphoses l'image d'une aspiration à l'unité, à l'ordre, à la beauté.
Symbole de l'empereur romain investi par sa victoire d'une puissance céleste empruntée aux dieux, il est devenu très vite, surmonté par la croix triomphale du Sauveur, l'emblème des princes d'Orient puis d'Occident, en quête d'un empire universel.
Dans le même temps, regagnant les sphères célestes, le globe figure la toute-puissance d'un Dieu, lui-même appréhendé comme "une sphère dont le centre est partout, et la circonférence nulle part".
Dans un premier temps, le globe apparaît peu dans les attributs des rois de France qui lui ont longtemps préféré la fleur de lis ; il revient en force dans les emblèmes du Roi-Soleil qui fait du globe fleurdelisé une image de sa puissance. Les rapports que les souverains entretiennent avec l'image du globe vont être fortement modifiés par l'élargissement du monde et les progrès de la géographie. Les sphères diffusent de nouvelles images du monde mais elles deviennent instruments du paraître, images des sciences plus que de réels instruments scientifiques.