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Christopher Hill propose une alternative convaincante au surtourisme avec son entreprise de tourisme responsable, Hands-Up Holidays. Son approche démontre que les agences de voyage peuvent agir positivement plutôt qu’exploiter des lieux, des ressources et des personnes. De plus, son modèle de voyage solidaire remet en question l’idée selon laquelle luxe et responsabilité sociale ne peuvent coexister. Voici la transcription de notre interview, en anglais, que vous retrouverez intégralement à la fin de nore podcast.
\n\n\n\nLe tourisme responsable avec Hands-Up Holidays\n\n\n\nLe volontourisme est un mot-valise combinant « volontaire » et « tourisme » — Photo du blog Hands Up sur l’inspiration écoluxe du Jour de la Terre (Mexique – conservation des tortues en Basse-Californie par Christopher Hill)\n\n\n
Ce qui rend la philosophie de Hands Up Holidays particulièrement intéressante, c’est son engagement envers une gestion maîtrisée. Celle-ci privilégie la qualité des expériences plutôt qu’une recherche effrénée de croissance. Au lieu de poursuivre une expansion rapide qui pourrait compromettre sa mission, Christopher Hill contrôle lui-même chaque interaction client. Il démontre ainsi que des pratiques commerciales durables peuvent produire des résultats significatifs tant pour les voyageurs que pour les habitants des lieux visités.
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Opérant dans plus de 30 pays, le cas Hands Up Holidays nous éclaire sur la façon dont hébergement de luxe et travail bénévole peuvent fonctionner ensemble. Voici le compte-rendu de notre entretien avec Christopher Hill, interrogé depuis Auckland en Nouvelle-Zélande.
\n\n\n\nQuel type de travail vos clients effectuent-ils lors de leurs voyages solidaires ?\n\n\n\n
Nous proposons une grande variété de projets. Nos initiatives les plus populaires sont les projets liés à la construction et au bâtiment. Celles-ci peuvent aller de mini projets très concrets comme la construction ou l’installation de poêles écologiques dans les foyers villageois, jusqu’à des projets plus importants comme aider à construire des maisons ou rénover des salles de classe.
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Au-delà de ce premier type de projets, nous nous concentrons fortement sur les initiatives de conservation de la faune. Les familles peuvent prendre soin des éléphants par exemple ou participer à des programmes de protection des tortues marines. Le troisième domaine majeur concerne le soutien éducatif, notamment pour servir de partenaires de lecture dans les écoles locales. Chaque projet est soigneusement sélectionné pour garantir un impact significatif tout en étant adapté aux familles participantes.
\n\n\n\nNayara Tented Camp – Des tentes sur pilotis, très espacées, avec des arbres et des palmiers entre les constructions. Des milliers d’arbres et d’arbustes indigènes ont été plantés. Ceci a permis de reboiser et réparer les dommages causés par les éleveurs de bétail. Des mesures de conservation de l’énergie et de l’eau sont aussi mises en place. La majorité de l’équipe vient de la ville locale, et des services de transport et de santé gratuits sont fournis.\n\n\n
Qu’est-ce qui a déclenché votre passage de la finance londonienne au volontourisme ?\n\n\n\n
Ce fut un changement assez radical, sous forme d’une révélation. Mon chemin de Damas a eu lieu en Afrique du Sud. Cela s’est passé environ six ans après le début de ma carrière dans le secteur financier londonien. Lors de ce voyage, en dehors des traditionnels safaris et séjours en «lodges», j’ai participé à la construction d’un habitat familial dans un «\xa0township ». Cette expérience a été véritablement transformatrice de deux façons fondamentales.
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Premièrement, elle m’a permis d’interagir authentiquement avec les habitants, d’avoir un véritable aperçu de leur vie et de partager des histoires avec eux. C’est quelque chose qui manquait à mes voyages précédents même si j’ai eu la chance d’avoir beaucoup voyagé. Deuxièmement, j’ai éprouvé le plaisir d’aider et de changer concrètement la vie de cette famille. Nous leur fournissions ainsi un vrai foyer. Cela m’a fait prendre conscience que je pouvais mettre mes compétences commerciales au service de quelque chose de plus significatif et épanouissant. Cela a servi de catalyseur à la création de Hands Up Holidays trois ans plus tard.
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Comment visiter les townships sans risque alors que l’on conseille de les éviter ?\n\n\n\n
Il est légitime d’être prudent. J’ai eu la chance d’être accompagné par mon ancien colocataire londonien, qui avait déménagé en Afrique du Sud. Il y était devenu guide touristique professionnel, et avait développé un réseau de personnes de confiance.
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C’est lui qui m’a emmené dans les townships, et je ne recommanderais certainement pas de s’y rendre seul. Il est probable qu’il ne se passe rien de grave, mais il faut rester prudent. Je dois aussi ajouter qu’il y a une tendance préoccupante du tourisme de township à dégénérer en voyeurisme. Je m’oppose à cela catégoriquement.
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Il existe toutefois des visites éthiques de townships qui se concentrent sur les projets positifs dans ces communautés et offrent de véritables opportunités d’interaction avec les populations.
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Comment réconcilier la contradiction apparente entre luxe et travail bénévole ?\n\n\n\n
Le luxe et le bénévolat ne semblent pas naturellement compatibles au premier abord. Au-delà, la composante luxe permet la participation de personnes qui veulent avoir une action positive sans sacrifier leur confort. Ce n’est certainement pas fait pour tout le monde, c’est un modèle de « bénévolat philanthropique ».
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Le bénéfice principal vient des fonds que nos clients apportent aux projets. Proposer des hébergements de luxe et du confort permet à ces fonds d’être investis dans des projets à impact. C’est la mission de notre organisation. À l’inverse, de nombreuses organisations très sérieuses aident leurs clients à contribuer au bien-être des populations dans des conditions de séjour plus rustiques. Chacun peut y trouver son bonheur.
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Comment évitez-vous que le volontourisme ne devienne du voyeurisme ?\n\n\n\n
Nous utilisons deux approches principales. Premièrement, je m’assure personnellement du bénéfice de chaque projet. Je peux ainsi attester de leur vraie valeur aux bénéficiaires, qu’il s’agisse de populations d’humains ou animales.
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Deuxièmement, je reviens sur mon point précédent sur les différentes façons d’avoir un impact. Les participants peuvent donner de leur temps, en semaines ou en mois, sur un projet. Elles peuvent aussi proposer d’offrir leurs compétences, par exemple des médecins ou des kinésithérapeutes. La troisième façon est par le financement, c’est là notre domaine d’excellence.
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Nous permettons à nos invités de découvrir les projets et d’interagir significativement avec les populations. Mais le principal bénéfice est le financement qu’ils apportent pour construire des maisons, fabriquer des poêles, ou créer des installations accessibles, en fonction des besoins spécifiques.
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Comment convaincre les familles de choisir le tourisme responsable ?\n\n\n\n
C’est principalement la responsabilité des parents plutôt que la mienne. Personne ne prend part à nos voyages en étant surpris de découvrir qu’ils vont rénover une école. Cette composante bénévole est notre point de différenciation fondamental. C’est exactement parce c’est cette composante qu’ils recherchent que les clients nous choisissent. Nous comptons sur le fait que les parents aient cette discussion avec leurs enfants bien avant de réserver.
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Quelles sont les motivations de votre clientèle pour choisir le tourisme responsable ?\n\n\n\n
Les motivations de nos clients sont très différentes de celles des clients des agences de voyages traditionnelles. Quand j’ai créé Hands Up Holidays, j’avais en tête que les clients seraient des gens comme moi. De jeunes professionnels aisés, mais manquant de temps, désirant passer de bonnes vacances tout en faisant quelque chose de positif.
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Mais dès le début, nous avons reçu des réservations de familles, ce qui n’était absolument pas sur mon radar quand je développais le concept. Quand j’ai demandé à ces familles leurs motivations, elles disaient des choses du style : « Nos enfants viennent de milieux privilégiés, et nous voulons qu’ils apprécient à sa juste valeur la chance qui leur a été donnée ». Ou encore « Nous recherchons une expérience familiale pour renforcer significativement notre cohésion ». Beaucoup expriment aussi qu’ils veulent donner une impulsion pour que leurs enfants fassent partie de la prochaine génération d’acteurs du changement.
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En définitive, il y a un aspect fort axé sur la mission dans la réflexion de nos clients familles en amont de leurs choix.
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Vos clients sont-ils plus jeunes ou plus âgés que vous ne l’attendiez ?\n\n\n\n
Ils sont plus âgés que je ne l’anticipais. Quand j’ai écrit le premier business plan et la brochure, je ciblais de jeunes professionnels âgés d’environ 25 à 35 ans. Bien que nous attirions des clients dans cette classe d’âge, j’ai été véritablement surpris par le nombre de familles qui réservent en passant par nous. Ces clients sont des chefs de famille qui se situent classiquement dans la trentaine et la quarantaine.
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Comment le voyage solidaire s’attaque-t-il au surtourisme ?\n\n\n\n
Nous adoptons une approche holistique pour tous nos voyages, avec la durabilité intégrée à tous les niveaux. Bien que nos voyages soient des expériences de luxe, nous priorisons les propriétés qui démontrent des principes de luxe durable dans leur conception et leurs opérations. Nous recommandons des restaurants proposant des plats biologiques d’origine locale chaque fois que possible, nous nous engageons à recourir uniquement à des guides locaux, et choisissons des options de transport écologiques là où elles sont disponibles.
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Cette approche aide à combattre le surtourisme. Nous encourageons aussi les voyages vers des destinations plus sûres, mais moins courues – des endroits comme la Géorgie dans le Caucase, le Belize, ou Roatan au Honduras, que nous lançons dans les semaines à venir. Ces destinations ne sont pas bondées de touristes. De plus, incorporer des composantes bénévoles ralentit naturellement le rythme du voyage. Au lieu de vous précipiter de site en site, vous investissez plusieurs jours dans une destination et une communauté particulières.
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Comment contrôlez-vous votre croissance tout en préservant la qualité ?\n\n\n\n
Pour moi, la clé est de faire en sorte que ce projet reste une passion. Je vis et respire ce travail, et je gère personnellement toutes les demandes clients. Ce n’est pas seulement une question de passion, toutefois. Je prends véritablement plaisir à créer des itinéraires uniques pour nos clients. C’est aussi une question de contrôle qualité. Je suis heureux que ce soit juste moi qui gère cet aspect, et par cette implication personnelle, cela limite naturellement la croissance de l’entreprise.
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Cette contrainte sert en fait parfaitement notre mission.
\n\n\n\nVolontourisme : « Small is beautiful »\n\n\n\n
Le marché du voyage solidaire dans lequel opère Hands Up Holidays de Christopher Hill représente moins de 0,01% du chiffre d’affaires annuel de 11,7 milliers de milliards (trillions US) USD de l’industrie touristique mondiale (World Travel & Tourism Council, Future Market Insights). Les chiffres peuvent paraître modestes, mais cela montre néanmoins la voie pour la réinvention de l’industrie du voyage, qui en a grandement besoin.
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Promenez-vous dans n’importe quelle destination touristique populaire de nos jours, et vous verrez des touristes chercher à manger comme chez eux. Ce n’est pas une critique – c’est la nature humaine. Mais cela souligne comment nous voyageons sans vraiment nous mettre en rapport avec les autres.
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Le tourisme c’est amener des gens qui seraient mieux chez eux,
dans des endroits qui seraient mieux sans eux.
[en substance] Philippe Meyer à la radio il y a bien longtemps …\n\n\n\n
Et c’est triste. « Voyager » ne devrait rien à voir avec cela. Il s’agit de se connecter, de côtoyer des personnes du cru, de comprendre ou d’essayer de saisir les mœurs étrangères, de goûter la nourriture locale, etc. L’approche de Hill diffère grandement en cela.
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Le modèle volontourisme/voyage solidaire ne transformera pas toute l’industrie du jour au lendemain. Mais il prouve que des alternatives existent. Le voyage peut servir les populations autochtones plutôt que de les exploiter. Sans avoir besoin de dormir par terre pour autant. En fin de compte, ce que ce cas d’école démontre aussi, c’est que faire grandir une entreprise ne nécessite pas de sacrifier ses valeurs.
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Hill montre qu’un tourisme à impact est possible. Ce n’est pas révolutionnaire, juste différent et respectueux.
\n\n\n\n\n\n\n\nVoici quelques chiffres collectés sur le volontourisme/voyage solidaire\n\n\n\n
Les faits et chiffres suivants ont été rassemblés avec l’aide de Perplexity et vérifiés par rapport à leurs sources. Des erreurs peuvent s’être produites, les lecteurs sont conseillés de double-vérifier les chiffres avant de les citer. Toutes les sources sont disponibles à la fin de cet article de blog.
\n\n\n\nTourisme solidaire (volontourisme)\n\n\n\n
\n- Taille du marché en 2024 : Entre 873 millions USD et 962 millions USD [2] [9].
\n\n\n\n- Taille projetée du marché pour 2025 : Environ 962 millions USD à 1 milliard USD [2] [7].
\n\n\n\n- Taille projetée du marché d’ici 2030 : Entre 1,2 milliard USD et 1,55 milliard USD, selon le taux de croissance utilisé par différentes sources [2] [1] [9].
\n\n\n\n- Taux de croissance annuel (TCAC) : La plupart des sources s’accordent sur un taux de croissance entre 4,8% et 6,21% par an jusqu’en 2030 [1] [6] [7] [9].
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\n\n\n\nDémographie clé des participants et tendances\n\n\n\n
\n- On estime à 1,6 million le nombre de personnes qui font du bénévolat à l’étranger chaque année [6].
\n\n\n\n- Le marché jeune (âges 15-29) est un moteur majeur, ce groupe d’âge représentant environ 23% de toutes les arrivées touristiques internationales [6].
\n\n\n\n- Les activités populaires incluent le développement communautaire, la conservation environnementale, l’enseignement, la santé, et l’échange culturel [5].
\n\n\n\n- Les principales destinations sont les pays en développement d’Asie, d’Afrique, et d’Amérique latine, mais l’Europe et l’Amérique du Nord voient aussi une participation significative, surtout pour les projets environnementaux et sociaux [5] [7].
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\n\n\n\nAperçus régionaux\n\n\n\n
\n- L’Europe représente une part considérable en raison de sa large population de jeunes voyageurs et de sa culture d’année sabbatique établie [6].
\n\n\n\n- L’Amérique du Nord (notamment les États-Unis et le Canada) et l’Asie-Pacifique (notamment le Japon, la Corée du Sud, et la Chine) sont aussi des régions significatives pour la croissance et la participation du tourisme solidaire [7].
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\n\n\n\nRéserves\n\n\n\n
\n- Les chiffres ci-dessus se réfèrent principalement à la valeur économique de l’industrie du volontourisme et non au nombre total de voyages ou de voyageurs individuels.
\n\n\n\n- Les perturbations de la COVID-19 ont affecté les voyages internationaux et temporairement ralenti la croissance du marché, mais les estimations actuelles montrent un fort rebond ces dernières années [7] [6].
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Dans l’ensemble, le tourisme solidaire continue de croître alors que les voyageurs recherchent des expériences de voyage plus significatives, responsables, et impactantes [3] [6].
\n\n\n\nSources\n\n\n\n
[1] Volunteer Tourism Market Size, Share & Growth Report, 2030 https://www.grandviewresearch.com/industry-analysis/volunteer-tourism-market-report
\n\n\n\n
[2] Volunteer Tourism Market Size & Forecast [2033] https://www.globalgrowthinsights.com/market-reports/volunteer-tourism-market-118068
\n\n\n\n
[3] Volunteer Tourism Global Business Report 2025 | Cultural https://www.globenewswire.com/news-release/2025/05/07/3076249/28124/en/Volunteer-Tourism-Global-Business-Report-2025-Cultural-Immersion-Experiences-Drive-Adoption-of-Long-Term-Volunteer-Tourism-Itineraries.html
\n\n\n\n
[4] Volunteer Tourism Global Business Report 2025 https://uk.finance.yahoo.com/news/volunteer-tourism-global-business-report-133500797.html
\n\n\n\n
[5] Volunteer Tourism Market Decade Long Trends, Analysis … https://www.archivemarketresearch.com/reports/volunteer-tourism-market-7751
\n\n\n\n
[6] The European market potential for volunteer and … https://www.cbi.eu/market-information/tourism/volunteer-and-educational-tourism/market-potential
\n\n\n\n
[7] Volunteer Tourism Market Size & Share Forecasts https://www.fundamentalbusinessinsights.com/industry-report/volunteer-tourism-market-13216
\n\n\n\n
[8] Purposeful travel in 2025: The changing face of voluntourism https://fooddrinklife.com/volunteer-tourism/
\n\n\n\n
[9] Volunteer Tourism https://www.marketresearch.com/Global-Industry-Analysts-v1039/Volunteer-Tourism-41409685/
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[10] Voluntourism – Tourism and Travel: A Research Guide https://guides.loc.gov/tourism-and-travel/voluntourism
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Les chatbots dopés à l’intelligence artificielle générative bouleversent nos sociétés à une vitesse vertigineuse, et cela nous amène à nous poser la question fondamentale de savoir où va l’IA. Pour y répondre, on peut s’en remettre aux nombreux auteurs d’essais sur le sujet ou, au contraire, se tourner vers un homme de lettres qui manipule la métaphore pour nous amener à réfléchir et, comme il le dit lui-même, nous alerter au travers de cette réflexion. C’est pourquoi j’ai interviewé Gauthier Dambreville, auteur de VarIAtions aux éditions L’Harmattan. Une interview d’autant plus intéressante du fait du passé de Gauthier, comme DSI d’une grande banque qui a automatisé tous les processus, au point de se dire aujourd’hui «\xa0qu’on peut faire partir tous les employés en même temps et les banques continueront de tourner toutes seules\xa0».
\n\n\n\nL’IA, cette Formule 1 conduite en hors piste par un amateur sans permis\n\n\n\nL’IA est une Formule 1 conduite en hors piste par un amateur sans permis\xa0nous explique Gauthier Dambreville, qui insiste sur l’absence de «\u2009mode d’emploi\u2009»\n\n\n\n
Gauthier est ingénieur de formation et ancien directeur informatique dans le secteur bancaire. Il observe les évolutions de l’IA depuis plus de 40\xa0ans. Auteur du livre «\u2009VarIAtions : IA, le puzzle de notre futur s’assemble\u2009» publié aux éditions L’Harmattan, il nous livre dans cette interview sa vision experte d’un avenir où les pièces d’un immense puzzle technologique et sociétal s’assemblent sous nos yeux, sans que nous en maîtrisions vraiment le résultat final.
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En fin de compte, je trouve l’approche métaphorique du livre de Gauthier, bien plus puissante que l’analyse clinique et fatalement brumeuse de ce puzzle, dont personne ne maîtrise toutes les pièces, même pas les meilleurs experts des réseaux de neurones.
\n\n\n\nIA : une formule 1 en hors piste conduite par un pilote amateur qui n’a pas le permis – image produite avec l’aide de Midjourney\n\n\n
TLDR : l‘essentiel en 3 points\n\n\n\n
\n- Métaphore centrale : L’IA générative est comme une Formule 1 \xa0conduite par un amateur sans permis en hors piste. C’est puissant, ça va vite, mais les embardées sont possibles.
\n\n\n\n- Façon «\u2009puzzle\u2009»\xa0: Gauthier Dambreville voit l’IA comme un puzzle qui s’assemble, où chacun apporte sa pièce… mais personne n’a la vue d’ensemble.
\n\n\n\n- Paradoxe de la perfection : Notre obsession sociétale de la perfection prépare notre propre remplacement par des machines «\xa0parfaites\xa0». On veut des machines qui copient les humains et le paradoxe est justement que ce sont les humains qui finissent par copier les machines.
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En définitive : Où va l’IA ? Personne ne le sait vraiment, même les experts. La vraie question devient : où voulons-nous aller ? Il faut réfléchir à ce qu’on veut préserver d’humain.
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Le livre utilise la science-fiction pour explorer ces enjeux via des nouvelles métaphoriques plutôt que par un énième essai technique et réussit à nous interroger en profondeur sur la portée de l’IA
\n\n\n\n\n\n\n\nQuelle est votre vision de l’état actuel de l’IA générative ?\n\n\n\n
«\u2009On a lancé Internet, on a lancé les réseaux sociaux, sans aucun mode d’emploi. On voit ce que cela donne aujourd’hui. Avec l’IA, c’est la même chose. C’est comme si on mettait à disposition une Formule 1 à des gens qui n’ont pas le permis de conduire. Donner une formule 1 à quelqu’un qui ne sait pas conduire, ça me paraît assez grave, surtout si c’est en dehors d’un circuit\u2009».
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Cette métaphore de la Formule 1 illustre parfaitement l’un des défis majeurs de notre époque technologique. Gauthier Dambreville met le doigt sur un paradoxe fondamental : nous disposons d’outils d’une puissance extraordinaire, mais nous les déployons sans formation préalable ni garde-fous. L’histoire se répète avec chaque révolution technologique, mais l’IA générative amplifie cette problématique à un niveau inédit.
\n\n\n\nExpliquez-nous votre rapport à l’IA\n\n\n\n
«\xa0Je m’intéresse à l’intelligence artificielle depuis maintenant plus de 40 ans. J’ai fait toute ma carrière dans le domaine bancaire, où j’étais directeur informatique. Mon rôle, en fait, c’était d’automatiser les tâches qui, pour la plupart, à l’époque, étaient manuelles. Aujourd’hui, toutes les banques sont automatisées, c’est-à-dire qu’on peut faire partir tous les employés en même temps et les banques continueront de tourner toutes seules.\xa0»
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Cette expérience dans l’automatisation bancaire donne à Gauthier Dambreville une perspective unique sur les transformations en cours. Il a vécu de l’intérieur la première vague d’automatisation et peut donc anticiper les bouleversements que l’IA générative va provoquer dans tous les secteurs. Son témoignage révèle une réalité que beaucoup préfèrent ignorer : l’automatisation complète d’un secteur entier est non seulement possible, mais déjà réalisée.
\n\n\n\nQu’est-ce qui vous inquiète le plus dans le développement actuel de l’IA ?\n\n\n\n
«\u2009Le développement de l’IA est fascinant, parce qu’elle avance toujours plus vite que ce qu’on prévoit. Et on se demande jusqu’où elle peut aller. Par ailleurs, il provoque aussi une certaine inquiétude. Ça n’a rien à voir avec le mythe de Frankenstein, où la créature se retourne contre son créateur. Ce n’est pas du tout cela. Ce qui fait peur, ce sont plutôt tous les changements sociétaux que l’IA peut occasionner parmi nous\u2009».
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De la déshumanisation du travail
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Nos véritables patrons, ce sont aujourd’hui les algorithmes. En Bourse, ils ont complètement supplanté les traders et ils édictent la stratégie dans les conseils d’administration. Moi aussi, je ne suis qu’un exécutant.
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VarIAtions – Gauthier Dambreville, p. 38-39
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Gauthier évacue intelligemment les craintes fantasmatiques pour se concentrer sur les vrais enjeux. Il ne s’agit pas de robots tueurs, mais bien de transformations sociétales profondes dont nous peinons à mesurer l’ampleur. Cette approche pragmatique tranche avec les discours apocalyptiques ou, au contraire, béatement optimistes qui dominent souvent le débat public.
\n\n\n\nUn bébé qui apprend ?\n\n\n\n
« Je me suis intéressé à l’IA depuis mes études et j’en ai suivi les évolutions quasi quotidiennement. Dans les années 2010, le deep learning est né, et il a engendré à terme l’IA générative. Le deep learning s’est développé surtout avec la puissance des machines qu’on n’avait pas avant. Et en fait, qu’est-ce que c’est que l’IA générative qui s’appuie sur le Deep Learning ? C’est comme un bébé. Il apprend tous les jours, jusqu’au jour où le bébé arrive, à un moment donné, à vous dépasser ».
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L’analogie du bébé qui grandit et finit par dépasser ses parents est particulièrement frappante. Elle illustre le caractère exponentiel du développement de l’IA, mais aussi son aspect imprévisible. Où va l’IA ? La réponse n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air.
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[NDLR Si je mets un point d’interrogation sur ce sous-titre c’est que les IA génératives n’apprennent pas de nous, comme cela a été démontré par Flint. Toutefois, on peut nuancer cela en ajoutant que sur Claude, la notion de «\xa0projet\xa0» permet de garder en mémoire les travaux précédents ce qui revient en quelque sorte à instaurer une mémoire temporaire, sans pour autant produire d’entraînement. Et d’autre part en ajoutant que cela pourrait tout à fait changer dans le futur à condition de changer l’architecture de ces outils, ce qui sera sans doute le cas dans les années/décennies qui viennent].
\n\n\n\nDes nouvelles de science-fiction pour mieux comprendre l’IA\n\n\n\n
« L’objectif de ce livre, c’est quand même de faire prendre la mesure de ce qui se passe aujourd’hui, très modestement, parce que je crois que personne n’a idée aujourd’hui de ce qui va se passer exactement. C’est comme un puzzle qui s’assemble, c’est ce que j’ai voulu montrer dans mon livre. Et chacun apporte une petite pièce du puzzle. Toujours pour de bonnes raisons, a priori, pour résoudre un problème donné, mais on ne sait pas ce que ça va donner en fin de compte ».
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Cette métaphore du puzzle traverse tout l’entretien et constitue le fil rouge de sa réflexion. C’est aussi le sous-titre du livre. Gauthier Dambreville nous invite à prendre du recul, comme devant un tableau impressionniste, pour saisir l’ensemble qui se dessine. Son approche littéraire lui permet d’explorer des scénarios que l’essai classique ne pourrait aborder avec la même liberté créative.
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Certains de ses scénarios m’ont interpellé par leur pertinence et leur mise en situation.
\n\n\n\nDes frontières entre IA et humain en train de s’estomper\n\n\n\n
« Je pense que ces frontières deviennent de plus en plus poreuses. D’une part, parce qu’il n’existe pas aujourd’hui d’intelligence artificielle qui soit omnisciente, mais dans un domaine donné, une IA arrive très vite à surpasser l’homme, après beaucoup d’entraînement. Et puis, deuxièmement, c’est sur les sentiments. On arrive très bien à faire simuler des sentiments à une IA. D’ailleurs, les humains aussi savent simuler la colère, l’empathie, la politesse. Cela ne veut pas dire qu’ils éprouvent de la colère ou de l’empathie. Une IA saurait très bien le faire également ».
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Cette analyse dépasse le simple anthropomorphisme pour toucher à une question philosophique fondamentale : qu’est-ce qui distingue vraiment l’émotion authentique de sa simulation parfaite ? Dambreville nous confronte à nos propres incohérences : nous acceptons la simulation émotionnelle chez les humains (le jeu des acteurs par exemple), alors pourquoi la refuserions-nous chez les machines ?
\n\n\n\nLe rôle de la perfection dans l’adoption de l’IA\n\n\n\n
Pour Gauthier Dambreville, nos sociétés sont obsédées par l’idée de la perfection. Mais selon lui, c’est un piège redoutable.
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« Je crois que le souci de perfection qui anime nos sociétés est un de ses problèmes majeurs. Aujourd’hui, nous n’avons plus droit à l’erreur. Il y a, pour un mot déplacé, pour un mauvais geste, une mauvaise action, aussitôt, des levées de boucliers, des collectifs qui se forment, des pétitions qui se signent. Cela signifie que l’erreur individuelle n’est plus admissible. Alors, la conséquence de cela, c’est l’impossibilité de la prise de décisions individuelle ».
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Du paradoxe de la perfection
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Le souci de perfection, c’est bien, mais seuls les robots sont parfaits. Et à force de vouloir nous comporter comme eux, voilà le résultat : on préfère toujours l’original à la copie.
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VarIAtions – Gauthier Dambreville, p. 45
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Voilà une analyse particulièrement intéressante qui souligne comment nos exigences sociétales préparent le terrain à l’IA et à la soumission à la machine. En refusant l’erreur humaine, nous créons un appel d’air pour des systèmes qui promettent la perfection. Dambreville identifie là un mécanisme sociologique crucial dans l’acceptation de l’automatisation. Un mécanisme qu’il développe dans son ouvrage.
\n\n\n\nL’IA peut-elle développer un sens moral ?\n\n\n\n
Parmi les critiques communément reçues sur l’IA vient l’absence de « conscience », au sens moral du terme. Daniel Andler a particulièrement décortiqué cette question dans son ouvrage de 2023 Intelligence artificielle, intelligence humaine, la double énigme.
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Mais Gauthier Dambreville n’est pas d’accord. Là encore, selon lui, tout est question d’apprentissage, et la limite entre la simulation et la conscience est à son avis ténue.
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« Une IA peut avoir un jugement moral dès lors qu’on lui apprend ce qui est moral et immoral. Avec un bémol toutefois, il y a 100 ans, ce qui était immoral et ce qui était moral ne l’est plus aujourd’hui. Et vice-versa. Ce qui était immoral peut devenir moral, ce qui était moral peut devenir immoral. L’IA va devoir apprendre ce qui est moral et immoral selon les situations du jour ».
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Cette réflexion soulève une question vertigineuse : si la morale évolue dans le temps, quelle morale enseigner à une IA ? Et si celle-ci évolue selon les lieux et les moments, peut-on encore considérer qu’une « morale » universelle existe ? Dambreville touche ici à l’un des défis les plus complexes de l’IA éthique : la relativité culturelle et temporelle des valeurs morales.
\n\n\n\nL’IA en revalorisatrice du travail manuel ?\n\n\n\n
Dans une de ses nouvelles, Gauthier décrit un robot apprenant qui s’installe dans un fauteuil pour lire Darwin (l’auteur n’est pas choisi au hasard), alors que les humains s’adonnent au jardinage. L’inversion est patente et la conclusion contre-intuitive.
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« Le travail manuel sera plus difficile à remplacer. Il faudra des machines très élaborées pour faire du jardinage à notre place, pour faire le ménage, pour faire du repassage. Cela sera beaucoup plus difficile que de remplacer l’homme dans ses tâches intellectuelles. Les tâches intellectuelles sont du domaine de l’immatériel. Ça sera beaucoup plus facile à remplacer.\xa0»
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Cette prédiction inverse la hiérarchie traditionnelle qui valorise le travail intellectuel au détriment du manuel. Dambreville anticipe une revalorisation des métiers manuels, protégés par leur complexité physique et leur adaptabilité contextuelle. Il n’est pas seul à le penser.
\n\n\n\nUne IA artiste\u2009?\n\n\n\nL’Art au fil du temps… La créativité n’est pas ce qu’on croit nous explique à juste titre Gauthier Dambreville, et Turing a déjà démontré que la machine (l’IA) pouvait être créative elle aussi…\n\n\n
Le débat sur la créativité des machines fait rage parmi les toutologues de LinkedIn. La plupart arguent du fait que les machines ne pourront (en substance) « jamais égaler les humains pour leur créativité ». Pourtant, il s’agit d’un vieux sujet, auquel Turing a déjà réglé son compte dans son texte fondamental de 1950, Computing Machinery and Intelligence. Gauthier Dambreville minimise cet argument de la créativité humaine. Hélas, il a sans doute plus qu’un peu raison.
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« La question de l’authenticité de l’art existe déjà, parmi les humains. Qu’est-ce qu’un artiste, finalement ? Un artiste ne part jamais de rien. Il parle de tout ce qui l’a précédé. Il s’inspire des artistes avant lui. Et en fait, avec son talent, il va pousser l’œuvre beaucoup plus loin, en s’inspirant de tout ce qui a été fait avant lui. Une IA peut bien faire la même chose.\xa0»
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Les machines ne peuvent-elles pas effectuer quelque chose qui devrait être décrit comme de la pensée, mais qui est très différent de ce que fait un homme\u2009? Cette objection est très forte, mais nous pouvons au moins dire que si, malgré tout, une machine peut être construite pour jouer le jeu de l’imitation («\u2009the imitation game\u2009») de manière satisfaisante, nous n’avons pas à nous préoccuper de cette objection.
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Alan Turing, Computing Machinery and Intelligence – 1950
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En démystifiant la pensée humaine, Turing a ouvert la voie à une compréhension moins exclusive de la créativité. Si l’art humain procède par imitation et recombinaison, pourquoi l’IA n’en serait-elle pas capable\u2009? Cette volonté de l’humain à se sentir supérieur n’est donc pas justifiée. Turing la décrit même comme un moyen d’éviter «\u2009le danger de perdre sa position dominante\u2009».
\n\n\n\nL’humanité face à des machines « parfaites »\n\n\n\n
« On veut des hommes parfaits », poursuit Gauthier Dambreville, mais « qu’est-ce qui peut être parfait si ce n’est la machine, l’IA? La machine et l’IA ne commettent pas d’erreurs. [NDLR Sur ce point, nous pourrions montrer notre désaccord total, mais nous le réserverons pour plus tard]. On veut que les hommes copient les machines. Et en faisant cela, on prépare l’avènement de l’ère des machines, tout simplement ».
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À une objection près (citée plus haut), cette observation glaçante révèle une inversion des rôles que nous avions déjà repérée dans certains discours. Au lieu d’humaniser la technologie, nous nous efforçons de mécaniser l’humain. Dambreville identifie là un processus d’autoaliénation qui facilite notre propre remplacement. Là encore, le fautif n’est pas la machine, mais l’homme qui a construit la machine. Mais faut-il pour autant se résigner\u2009?
\n\n\n\nGauthier est un admirateur d’Asimov\n\n\n
Cela me rappelle la fin de Ravages de Barjavel. Un membre de la communauté des survivants invente une automobile et vient la montrer aux autres. Le chef de la communauté critique l’inventeur, lui dit que sa machine sera détruite, et l’inventeur tue le patriarche. Mais la communauté se défend contre l’invention.
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\n\n\n\nComment se prémunir contre les dérives de l’IA ?\n\n\n\n
Si l’humain a créé la machine qui échappe à l’humain, où allons-nous ? La question philosophique, là aussi, mérite d’être posée.
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« Comme toutes les inventions, il y a toujours un côté pile et un côté face. Il faut donc se prémunir. On ne peut pas empêcher l’IA de se développer, le coup est parti. Donc il faut se prémunir, avoir des pare-feux. Et puis se donner le temps de la réflexion. Si les IA font notre travail à notre place, qu’allons-nous pouvoir faire d’intelligent » ?
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Où va donc l’IA\u2009? La question reste ouverte, mais Dambreville nous enjoint à nous demander où nous voulons aller.
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La machine a bougé. Elle crache des flammes, gronde de tous ses membres. Les pistons halètent, les roues dentées tournent, grincent. La masse énorme s’avance vers lui, écrase la nuit, la pluie, la boue, les roches. Elle arrive, elle l’atteint, le renverse, l’aplatit, l’enfonce dans la terre, prend le chemin qui descend vers la rivière. Le chemin descend, de plus en plus. La machine s’emballe, saute les talus, défonce les haies, file comme une avalanche. Un homme blond est aux commandes et la conduit vers l’abîme.
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Barjavel, Ravages, p\xa0181
\n\n\n\n\nVarIAtions sur un thème connu\n\n\n\n
L’IA nous oblige à nous poser des questions sur nous-mêmes, mais n’en a-t-il jamais été autrement dans toutes les mutations technologiques\u2009?
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Gauthier Dambreville nous invite à observer cliniquement les pièces d’un puzzle qui s’assemblent sous nos yeux. L’homme a créé un objet dont la téléologie n’est pas apparente, personne ne sait, pas même ceux qui ont construit des machines, où va vraiment l’IA. Gauthier Dambreville a beau dire que le mythe de Frankenstein n’est pour rien dans cette histoire, il me semble au contraire que si le créateur de la machine ne comprend ce qu’il a créé, les éditeurs de Mary Shelley vont pouvoir encore vendre beaucoup de livres.
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Cet ouvrage «\u2009VarIAtions\u2009» et cette réflexion nous rappellent que l’enjeu n’est pas de résister à l’IA, mais de comprendre comment vivre avec elle tout en préservant ce qui fait notre humanité. Un jeu qui n’est pas à somme nulle, mais qui n’est pas simple non plus. Dans cette course vers l’automatisation généralisée, la question centrale devient\xa0: que voulons-nous garder de nos qualités humaines ? Car c’est finalement nous qui tenons encore les clés de cette réponse, même si le temps presse pour la formuler clairement.
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Comme je le soulignais dans cet autre billet, cette question est véritablement une question philosophique, elle n’a rien à voir avec la technique, c’est une affaire de choix, pas de supériorité pour répondre avec 75\xa0ans de retard à Alan Turing.
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