Gérald PANDELON, avocat au barreau de Paris et à la Cour pénale internationale de La Haye, philosophe. Auteur de Inquisition française : des juges contre la justice ? (David Reinharc éditions) Faut-il faire
le procès de la justice ? La formule est volontairement provocatrice mais
elle pose une question : qui juge les juges ? Sont-ils infaillibles ?
Sont-ils simplement la « bouche de la loi » ? On peut difficilement
concevoir qu’un Jean-Luc Mélenchon, pour les mêmes faits que ceux reprochés à
Marine Le Pen, se soit vu infliger une peine d’exécution provisoire, ce qui
correspond à une mort politique. L’article 136-26-1 du Code pénal, introduit en
2020, prévoit bien une peine complémentaire d’inéligibilité. Mais celle-ci est
le fruit d’une évolution récente de la justice, où, depuis la création du
Parquet national financier (2013), les magistrats s’arrogent des prérogatives
inédites et peuvent « tuer » qui bon leur semble. Un peu déstabilisée
par l’onde de choc de l’affaire Le Pen, ceux-ci se sont sentis obligés de s’expliquer.
Ainsi la cour d'appel de Paris, par la voix du procureur général Marie-Suzanne Le
Quéau, a-t-elle dit qu’elle avait anticipé la tenue d'un second procès,
répondant ainsi à l’avocat du RN qui avait estimé que l'accélération du
calendrier judiciaire pour fixer l’audience à l'été 2026 était un « désaveu »
du jugement en première instance.
Que le
chef du file du RN soit condamné, l’opinion, semble-t-il, l’admet, comme l’indique
un sondage Elabe pour BFMTV, où 42 % des sondés se disent satisfaits par
la décision rendue. Ce qui interroge, c’est l’exécution provisoire. On ne peut
dissocier ce que représente Marine Le Pen de la sévérité du jugement qui lui
est réservé. La psychologie judiciaire est un élément décisif. Le poids du Syndicat
de la magistrature, engagé à l’extrême-gauche, n’est pas anodin et, au-delà du
cas de Marine Le Pen, Gérald Pandelon, avocat pénaliste, ne cesse de constater
des inégalités de traitement flagrantes : un chef d’entreprise honnête et sans
casier judiciaire sera lourdement condamné pour des peccadilles quand un criminel
multirécidiviste sera relâché. Cette réalité résulte du pouvoir que s’est arrogée
une minorité politisée, animée par la justice de classe. Le jugement moral
condamne préalablement, ce qui écrase le droit. .
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